Pourquoi les hommes mentent-ils ?
Publié le 23/01/2024
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PBJ
Pourquoi les hommes mentent-ils ?
Il n'existe le mensonge que parce que l'homme est capable de vérité.
Cela
implique donc que le mensonge, le fait de dissimuler sciemment ce que l'on pense être le
vrai, est un choix délibéré qui traduit de notre liberté.
Cependant, le mensonge doit être
distingué de l'erreur.
L'erreur implique de délivrer une information fausse en pensant être
dans le vrai et traduit donc une démarche d'honnêteté.
À l'inverse, mentir est une action
préméditée et faite en acte de conscience avec pour but d'induire l'autre dans le faux.
Il
existe donc cette règle universelle que mentir est une atteinte à la morale, mais est-ce
toujours le cas ? Parfois un contexte se présente où le mensonge peut apparaître comme
la solution la plus emphatique.
La question se pose donc : est-il parfois nécessaire de
mentir ? Le mensonge est une atteinte à la morale, nous pouvons donc supposer qu'il est
fermement condamnable et interdit dans toutes situations, cependant nous pouvons
nous demander si ne pas mentir est en fait un devoir que l'on doit s'imposer et qui
s'accompagne du droit à la vérité.
En n, nous considèrerons le caractère inévitable du
mensonge et s'il peut nalement être justi é.
En opposant di érentes perspectives sur les
causes et conséquences du mensonge, nous en arrivons à évaluer pourquoi les hommes
mentent et de ce fait est-ce que ces raisons sont justi ées.
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Le mensonge étant une atteinte à la morale, certains le jugent impardonnable et
inexcusable, car il participe à la corruption de l'âme de manière délibérée, excluant les
situations qui trouveraient une quelconque légitimité à mentir.
Cette hypothèse présente
tous les types de mensonges comme causant du tort, chacun dans leur domaine.
Selon
Saint Augustin, on distingue plusieurs catégories de mensonges.
Premièrement, les mensonges blasphématoires, le fait de s'appuyer sur les textes
religieux a n d'en donner une interprétation qui tolérerait l'acte de mentir.
Cela consiste
notamment à chercher des actes de mensonge par les personnages des écrits bibliques.
Il s'agit des mensonges commis contre la religion, contre Dieu puisque c'est l'utiliser à
des ns immorales.
Saint Augustin condamne fermement le comportement de ceux qui
se réfèrent aux textes bibliques pour justi er de mentir ou encore trouver des actes de
mensonges dans les Écritures.
Il explique qu'il s'agit d'interprétations frauduleuses et
malintentionnées et qu'elles font donc du tort à la religion.
Ensuite, viennent les mensonges injustes, ceux qui sont destinés à nuire aux
autres.
Dans ce type de mensonges, on retrouve ceux dont personne ne pro te, qui
servent seulement à blesser autrui, mais aussi ceux dont le menteur tire pro t au
détriment de l'autre.
On peut prendre comme exemple accuser à tort quelqu'un de
quelque chose que l'on sait qu'il n'a pas fait, soit a n de s'innocenter soi-même, soit
dans l'unique but de nuire.
Dans les deux cas, cela fait du tort à l'autre.
Ces mensonges
sont largement condamnables puisqu'ils font délibérément du mal à l'autre.
Saint
Augustin évoque également les mensonges gratuits, qui, bien qu'ils ne soient pas
nuisibles, sont condamnables car ils partent d'une intention égoïste, de se rendre plus
intéressant.
Les mensonges gratuits font référence aux fausses anecdotes racontées a n
d'agrémenter la conversation.
En n, le mensonge dit honnête, celui qui n'est pas initialement destiné à nuire.
Ces
mensonges-là, même si l'on peut reconnaître qu'ils impliquent une certaine bienveillance,
restent condamnables selon l'hypothèse que tout mensonge porte atteinte à la morale.
En e et, selon Saint Augustin, mentir pour sauver la vie de quelqu'un, c'est privilégier le
salut de l'enveloppe corporelle de son prochain au détriment de sa propre âme.
Or, il
explique qu'il faut privilégier l'âme au corps.
Il en va de la même logique pour les
mensonges dits a n de protéger sa vertu corporelle.
Il prend l'exemple de lorsqu'une
femme ment pour échapper à un outrage corporel, justi ant qu'il faut privilégier la pureté
de l'âme à celle du corps.
Il ajoute néanmoins que tout acte commis sans son
consentement ne peut souiller une personne.
De ce fait, le mensonge honnête cause du
tort à celui que le profère, il est donc à bannir.
C'est avec ce raisonnement que Saint
Augustin condamne toute forme de mensonge, n'acceptant l'hypothèse d'aucune
légitimité à mentir.
Cependant, cette intransigeance peut être vue comme incompatible
avec la nature humaine, car elle ne tient pas compte des faiblesses et imperfections de
tous.
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Au-delà de la vision du mensonge comme un a ront à la morale, on peut exprimer
une hypothèse allant dans le sens de l'interdiction totale de mentir, mais par a rmation
du devoir.
En e et, bien que l'imperfection fasse partie intégrante de la nature humaine,
les hommes ont le devoir strict de résister au mensonge.
Nous avons la liberté de faire le
choix de la vérité ou du mensonge, il relève donc du devoir de choisir la vérité.
Tout d'abord, la responsabilité de ne pas mentir est corrélée avec la vérité que je
dois à l'autre.
Selon cette hypothèse, l'autre a un droit à la vérité absolue qui implique
directement le devoir de ne pas occulter cette vérité.
Benjamin Constant soulève l'idée
que l'on ne doit la vérité qu'à ceux qui la méritent, cependant Emmanuel Kant conteste
cette a rmation, en en relevant l'injustice.
Lui ne fait pas de distinction et promeut le droit
à la vérité de tous.
De plus, Kant exprime l'idée que ce devoir de ne pas mentir n'est pas
seulement un devoir que l'on a envers les autres.
Il s'agit également d'un devoir envers
soi-même, rejoignant l'objectif de préservation de la morale exprimé par Saint Augustin,
mais aussi d'un devoir d'humanité.
Dans ce sens, l'on peut comprendre que mentir va à
l'encontre de l'humanité de chacun.
De même, le mensonge possède une dimension injuste autant envers le trompé
que celui qui trompe.
C'est dans ce contexte que Kant condamne les mensonges pour
sauver la vie d'autrui, prenant l'exemple d'un ami que l'on cacherait de poursuivants mal
intentionnés qui demanderaient s'il se réfugie chez nous.
"Et bien que je ne commette
pas d'injustice envers celui qui me contraint injustement à une déclaration quand je la
falsi e, je commets cependant par une telle falsi cation", écrit-il dans Sur un prétendu
droit de mentir par humanité, déclarant que le mal est fait par celui qui....
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