Pourquoi l'égalité est-elle essentielle au droit ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
ESSENCE : Ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, sa nature.
L'essence est pensée comme éternelle ou au
contraire comme en devenir.
Du latin esse, « être ».
L'essence d'une chose, c'est sa nature, ce qui définit son être.
Une qualité essentielle
s'oppose alors à une qualité accidentelle, c'est-à-dire non constitutive de l'être de la chose.
POURQUOI: pour quelle raison, quel motif: raison intellectuelle de parler ou d'agir OU pour quel mobile, force
irrationnelle qui pousse à parler ou à agir.
ÉGALITÉ:
* En mathématique, rapport entre deux grandeurs équivalentes.
* En politique, Principe selon lequel tous les citoyens ont, les mêmes droits et les mêmes obligations.
* Égalité juridique: principe selon lequel les mêmes lois s'appliquent à tous.
* Égalité des chances: principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore
réellement les mêmes possibilités de les faire valoir.
DROIT:
a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail,
droit de grève).
b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est.
c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif).
Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.
Le
droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son
appartenance à l'espèce humaine (droit au respect).
La loi civile est la même pour tous.
Car chacun accepte de se démettre de ses droits particuliers (faire justice
soi-même, par exemple) afin de préserver sa tranquillité.
Le pacte social ne vaut que s'il est accepté par chacun et
s'applique à chacun, également.
Dans les faits cependant, bon nombre de citoyens revendiquent l'égalité des droits.
On parle d'une «justice à deux vitesses» ou de «loi sur la parité».
Comme si cette égalisation, espérée mais non
effective, était la condition essentielle d'un droit juste.
Comment concilier alors l'égalité des droits avec la
préservation des différences?
1.
L'égalité comme finalité essentielle du droit.
L'exigence d'égalité impliquée par la justice apparaît aussi bien du point de vue de la justice légale que de celui de la
justice morale.
Certes, ces deux domaines de la justice ne se recoupent pas totalement.
Dans les deux cas, la
justice implique l'idée de conformité à une règle ou à une loi; mais la justice morale est plus exigeante non seulement
parce que son champ d'extension est plus important, mais encore parce qu'elle ne se contente pas de la conformité
extérieure de l'action.
Elle demande encore la pureté de l'intention qui y préside.
Néanmoins, dans les deux cas,
l'exigence d'égalité transparaît avec la même intensité: un précepte moral affirme en effet que l'on doit traiter autrui
«comme soi-même».
Par ailleurs, les multiples luttes menées contre les discriminations politiques trahissent
l'exigence d'égalité
impliquée dans l'exigence de justice.
Cette exigence d'égalité peut notamment se lire dans la Déclaration des droits
de l'homme et du citoyen de 1793, où l'égalité est posée comme principe premier, avant même la liberté.
• L'égalité des droits de tout citoyen devant la loi est une condition absolue
de la liberté civile.
Car elle permet de sortir des inégalités naturelles (la force,
la couleur de peau, etc.).
Dans le pacte social, chacun «se donnant tout
entier, la condition est égale pour tous; la condition étant égale pour tous,
nul n'a d'intérêt à la rendre onéreuse aux autres » (Rousseau, Du contrat
social).
• L'égalité des droits constitue ainsi le principe de la justice, qui compense les
faiblesses des uns pour les protéger des puissants « lorsque quelqu'un a été
frappé et que l'autre a porté les coups (...) le dommage éprouvé d'une part et
l'action produite de l'autre n'ont entre eux aucun rapport d'égalité et le juge,
par la peine qu'il impose, essaie d'égaliser les choses, en ôtant à l'une des
parties le profit qu'elle a fait » (Aristote, Éthique à Nicomaque).
• L'égalité des droits donne ainsi un contenu concret à la liberté civile.
Mais
elle doit être appliquée et toujours reconquise, car « les différences entre
pauvres et riches ne peuvent être falsifiées par une égalité juridique formelle
ou transcendante » (Bloch, Droit naturel et dignité humaine).
Mais l'égalité ne se traduit-elle pas par une uniformisation des individus,
contraire à la liberté?
2.
L'égalitarisme contredit la justice..
»
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