Pourquoi la morale exige-t-elle que l'homme soit libre ?
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Introduction
-La morale, c'est la faculté pour l'homme de savoir ce qui constitue un bien et ce qui constitue un mal.
-Mais la morale ne consiste pas seulement en un savoir, car elle constitue avant tout une exigence, c'est-à-dire un devoir, une
"poussée" interne qui contraint à normer notre comportement selon ce savoir spécifique.
-Or, la réalisation de ce savoir nécessite une indépendance de notre volonté par rapport aux déterminations extérieures : elle suppose
la liberté.
-En quel sens la morale suppose cette liberté, comme condition de sa possibilité même ? Ne peut-on pas dire, également, que la
liberté exige en elle-même la nécessité de l'existence de la morale ?
I.
La morale, c'est l'indépendance par rapport à nos passions (Platon)
-Le sens de l'activité philosophante consiste en la saisie ultime de l'Idée du Bien ; or, pour rendre cette saisie possible, il faut une
indépendance de l'homme par rapport aux passions sensibles, qui alourdissent l'âme (Phédon, République) ; la morale, c'est l'ascèse
physique permettant à l'âme de se concentrer sur son objet propre, qui est intelligible.
-Le tyran qui fait le mal est l'esclave de ses passions, qui finiront par se retourner contre lui ; en ce sens, la morale, c'est-à-dire l'action
selon le bien, ne peut qu'être l'effet de la liberté (Gorgias)
II.
La morale constitue une exigence pratique de la raison pure, qui suppose une liberté invérifiable (Kant)
-L'homme est un être libre en ce qu'il obéit à ses propres lois : c'est l'autonomie.
La liberté, c'est ainsi la détermination de la volonté
par la forme de la loi morale, celle de l'impératif catégorique, qui constitue la forme pure du devoir.
Etre libre, c'est obéir à la loi donnée
par la forme de la raison pure (en tant que non dérivée de l'expérience) pratique (en tant qu'elle sert ici à un usage moral, et non
théorique) ; il y a moins un devoir d'être libre qu'une liberté qui rend tout devoir possible.
-La liberté constitue une ratio cognoscendi de la moralité : elle ne se prouve ni ne s'éprouve, mais elle doit nécessairement être
supposée pour que la moralité puisse être effective.
III.
Ce n'est pas la morale qui exige la liberté, mais la liberté qui exige sa propre assomption comme condition de toute
moralité possible (Sartre)
-L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est en tant qu'homme, c'est-à-dire en tant qu'être conscient de sa différence radicale avec les
autres êtres : l'homme est libre, parce que sa conscience se saisit sur le fond d'un néant originaire qui le distingue radicalement de
tout être plein de lui-même.
-Mais la liberté peut abjurer son propre pouvoir, par le biais d'un comportement existentiel inauthentique qui nie toute liberté en faisant
du choix la conséquence nécessaire d'un ensemble de conditions déterminées.
Le devoir d'être libre, c'est le choix interne à la liberté
d'assumer sa propre essence, celle précisément de n'en avoir pas.
Conclusion
-La morale exige la liberté, car sa condition d'exercice suppose l'indépendance par rapport à toute détermination extérieure.
-Cependant, c'est moins la morale qui exige la liberté, que la liberté elle-même qui exige sa propre reconnaissance en tant que telle,
pour rendre possible toute moralité, ainsi entendue comme authenticité existentielle.
-La liberté exige donc que l'homme soit moral, c'est-à-dire authentique, pour pouvoir s'exercer comme telle.
>>> SECOND CORRIGE DE CE MÊME SUJET
Un jugement moral est normatif, il sanctionne une action comme immorale ou bien lui reconnaît une dimension
morale.
Or comment juger de la moralité d'une action si le sujet de celle-ci a été déterminé par des motifs qui lui
échappent ? La morale perd tout son sens lorsque le sujet de l'action perd sa capacité de choix,
d'autodétermination.
Ainsi la morale exigerait que l'homme soit libre car cette liberté serait la seule garantie de la
morale, les conditions de possibilité d'un jugement moral se ramèneraient à cette liberté du sujet.
Or, il reste la
moitié du chemin à parcourir, en effet, comment savoir que le sujet qui a commis une action était libre ou non ? Mais
nous verrons dans une dernière partie qu'il est toujours temps d'adopter un autre point de vue, davantage critique
et qui ne présuppose pas une bonne nature du fondement même de la morale et de sa garantie : le libre arbitre.
I- La liberté de l'homme garantit le sens de la morale.
La question de la morale se confond d'une certaine façon avec celle de la responsabilité.
On parle de.
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