Pourquoi la compréhension de l'histoire ne peut elle se résoudre à une simple chronologie ?
Extrait du document
«
Depuis le XIXe siècle, l'histoire se définit comme science explicative.
Le travail de l'historien est donc de rechercher
les causes des événements qui ont construit le passé humain et permettent d'appréhender le présent.
Qu'est-ce que comprendre l'histoire ?
— Comprendre, c'est saisir le sens qui se dégage de la liaison entre des données.
Prenons l'exemple de la lecture :
pour saisir le sens de ce que nous lisons, nous devons maîtriser la grammaire, c'est-à-dire la liaison des mots qui
forment ainsi du sens.
La lecture lie des mots, l'histoire lie des faits.
— Comprendre l'histoire, c'est apercevoir le sens qui se dégage de la liaison entre les événements anciens et
nouveaux.
— L'historien essaie de comprendre comment un événement a pu en déterminer un autre.
Comprendre, c'est donc
lier.
Au contraire, la chronologie juxtapose une série de faits indépendants, comme un calendrier qui apporte des
indications mais aucune explication, aucune compréhension du monde.
L'histoire ne se borne pas à un simple constat
des faits.
L'historien a besoin des événements mais pour reconstruire ce qui fut.
Son travail porte donc sur
l'enchaînement des faits, sur l'intersection de séries causales de phénomènes indépendants.
En conclusion, nous pouvons affirmer que la compréhension de l'histoire ne peut se réduire à une simple chronologie
: faire un catalogue des événements qui se sont succédé dans le temps n'apporte aucune explication.
Il est donc
impossible de faire de l'histoire une science si elle n'est que juxtaposition de faits.
L'histoire devient une science à
partir du moment où l'historien cherche à dégager et à interpréter les liaisons causales qui président à l'apparition
des faits.
L'une des difficultés essentielles de l'historien est alors d'interpréter les faits après les avoir ordonnés.
Analyse du sujet
·
Eléments de définition
Compréhension =
1-
« Nous parlons de compréhension lorsque la connaissance dégage une signification qui,
immanente au réel, a été ou aurait pu être pensée par ceux qui l'ont vécue ou réalisée »
(R.
Aron, Introduction à la philosophie de l'histoire).
Le concept moderne de
compréhension désigne, par opposition à l'explication causale pratiquée dans les sciences
de la nature, le processus par lequel nous saisissons un sens dans des signes extérieurs qui
en sont la manifestation sensible.
Ainsi, pour Dilthey, comprendre c'est saisir des
significations immanentes à la vie, dégager le sens des conduites ou des œuvres humaines.
(Le monde et l'esprit, t.
1)
2-
Existentialisme : la compréhension n'est pas une faculté spéciale d'intuition mais le
mouvement dialectique qui rend compte de l'acte par sa finalité, par « sa signification
terminale à partir de ses conditions de départ » (Sartre, Critique de la raison dialectique).
3-
En philosophie du langage, pôle de la réception du sens dans la communication, la
compréhension est soit interprétation, soit traduction, soit explication dans le langage
ordinaire.
Pour la linguistique contemporaine, la compréhension n'est ni une opération
purement intellectuelle, ni purement psychologique : elle est un acte qui produit des effets
dans le monde.
Wittgenstein, Investigations philosophiques, in Tractatus logicophilosophicus, § 152 et sq.
4-
Terme introduit par la Logique de Port-Royal pour désigner l'ensemble des propriétés
communes aux objets qui entrent dans l'extension d'un concept.
La logique contemporaine
emploie plus volontiers le terme d' « intention » (Arnault et Nicole, La Logique ou l'art de
penser).
Histoire = Du grec historia, qui signifie recherche, chercher à savoir, rapporter ce qu'on sait.
1-
Transformation dans le temps des sociétés humaines ; succession des états par lesquels
passe une réalité (individu, pays, civilisation, théorie, champ culturel, etc.)
2-
Discipline scientifique qui est l'étude de l'histoire en ce premier sens et qui a pour objet
sa reconstitution et son explication.
Chronologie = Science des dates des événements historiques, suite des événements suivant
l'ordre des dates.
·
Angles d'analyse
Il s'agit ici de partir d'une thèse avérée : la compréhension de l'histoire ne peut pas se réduire à la chronologie..
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