Pourquoi faut-il faire son devoir ?
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Définition des termes du sujet:
POURQUOI: pour quelle raison, quel motif: raison intellectuelle de parler ou d'agir OU pour quel mobile, force
irrationnelle qui pousse à parler ou à agir.
Faut-il ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux :
• la nécessité (physique / matérielle / naturelle / économique / psychologique / sociale), c'est-à-dire la contrainte
des choses.
• l'obligation morale, le devoir.
Doit-on ?
DEVOIR:
1) Obligation morale, opposée à obligation juridique; le devoir est une obligation interne au sujet, l'obligation
juridique une obligation externe (une contrainte).
2) Le problème sous-jacent consistant à trouver le fondement de cette obligation, Kant fera du devoir un absolu:
"Le devoir est la nécessité d'accomplir l'action par pur respect pour la loi."
3) Un devoir: tout ce qui correspond à une obligation morale.
Lorsque nous trouvons un portefeuille plein de billets de banque sur un trottoir, nous pouvons le garder, mais
nous devons le rendre.
Rien ne nous y contraint ; mais une obscure impression nous y oblige.
Le sentiment du devoir
est comme l'esquisse confuse d'un raisonnement, qu'il nous faut développer pour comprendre ses raisons ; comme il
nous pousse à faire quelque chose de contraire à notre intérêt apparent, il faut le justifier.
1.
LE DEVOIR POUR LES AUTRES
A - Le devoir et les passions
¦ Il nous semble bien souvent que c'est la peur d'être puni qui nous pousse à faire notre devoir.
Le devoir serait une
punition intériorisée, se manifestant par la culpabilité lorsqu'on ne le suit pas.
Mais dans des circonstances où nous
savons que l'impunité est absolument certaine, pourquoi le suivons-nous, ou pourquoi nous sentons-nous coupables
?
¦ Le plus souvent les coupables cachent leur faute, et ceux qui font leur devoir aiment qu'on le sache.
Ne fait-on
pas son devoir par goût d'une bonne renommée, ne cache-t-on pas ses fautes par peur de la honte ? Il n'y a pas de
raison de le faire, dès lors, s'il n'y personne pour le savoir.
¦ La seule passion qui puisse justifier que l'on fasse son devoir en toute circonstance, c'est l'amour.
Par
bienveillance pour autrui, je fais son bien, même si personne ne le sait ; mais n'est-ce pas par plaisir d'une bonne
opinion de soi-même, comme on écrase sa larme sur soi en faisant l'aumône ?
B - L'utilité du devoir
¦ Le sentiment qui nous retient au bord de la faute, et nous pousse au devoir, semble d'une façon générale
commandé par l'utilité qu'on en retire.
Faire le bien des autres, pour son propre bien à terme, pour avoir la
conscience tranquille, pour être fier de soi-même, pour n'être pas puni.
¦ Vivre dans une société humaine implique un contrat tacite d'utilité réciproque : je suis honnête envers toi, tu
seras honnête envers moi.
Si chacun suit son devoir, personne n'est lésé ; mais celui qui ne le suit pas lèse tous les
autres, car il en tire un avantage qu'ils n'ont pas.
¦ Encore une fois, l'impunité libérerait du devoir, si nous le faisions toujours en vue des autres.
Aucun mobile, aucun
motif du devoir ne peut le rendre absolument impératif, si nous ne le faisons pas en quelque sorte pour nous-mêmes.
2.
LE DEVOIR POUR SOI-MÊME
A - Le devoir par devoir
¦ Nous faisons quelque chose par utilité lorsque nous le faisons en vue de quelque chose d'autre ; mais lorsque nous
faisons quelque chose par devoir, nous le faisons pour lui-même.
Le devoir ne commande pas hypothétiquement,
mais catégoriquement.
Même si nous pouvons faire notre devoir avec inclination, nous ne devons pas le faire par
inclination.
¦ Une action en effet peut être conforme au devoir, sans être perpétrée par devoir.
Un commerçant, dit Kant, qui
est honnête par intérêt bien compris, agit conformément à son devoir, mais n'agit pas par devoir.
¦ Faire son devoir ne requiert aucun motif ; le devoir est au contraire un motif lui-même.
C'est pourquoi à la
question : pourquoi dois-je...
? il n'y a pas d'autre réponse que : parce que tu dois.
Trouver une raison au devoir, ce
n'est plus faire son devoir par devoir.
B - L'universalité du devoir
¦ Le devoir s'impose à nous aussi impérieusement et aussi universellement qu'une loi.
Parce que nous sommes des
êtres rationnels, nous pouvons mesurer les conséquences d'une universalité de nos actes.
Ainsi notre volonté se
propose toujours une maxime, notre devoir impose une loi morale.
¦ Les êtres rationnels forment donc une communauté régie par ces lois de la moralité.
Ils les reconnaissent en.
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