Pourquoi est-il difficile de connaître les autres et de se connaître soi-même ?
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SUJET : Pourquoi est-il difficile de connaître les autres et de se connaître soi-même ?
Introduction.
— Le psychologue cherche à connaître la vie intérieure aussi bien chez les autres qu'en lui-même.
Cette double tâche n'est pas sans présenter de grandes difficultés.
1re partie.
— Il est difficile de connaître les autres.
A.
— Ils peuvent dissimuler leurs états d'âme (hypocrisie, pudeur).
B.
— Il n'est pas aisé d'observer les autres sans idée préconçue (optimiste ou pessimiste), en toute impartialité.
C.
— Même en ce cas, nous ne les connaissons que du dehors, par comparaison avec nous-mêmes.
Ce qui rend
particulièrement difficile la connaissance d'êtres très différents (le primitif ; l'homme d'une autre race ; les animaux,
surtout les animaux inférieurs).
2e partie.
— Il est difficile de se connaître soi-même.
A.
— La vanité, peut nous empêcher de nous voir tels que nous sommes.
B.
— Il est difficile de saisir par la réflexion toute la complexité de la vie psychologique.
Et la langage s'interpose
souvent entre le moi qui observe et le moi qui est observé.
(D'où, selon Bergson, la nécessité d'une intuition,
découvrant la réalité psychologique par delà le langage, opération d'une singulière difficulté).
Le langage sert à chaque individu pour trouver son rôle et sa place dans la
société.
Les signes du langage sont à la fois généraux et mobiles.
Ils permettent
aux objets de passer de l'ombre à la lumière, ils les font devenir choses.
Mais
pratiquant le langage, l'intelligence applique des formes qui sont celles-mêmes
de la matière inorganisée.
Le langage pétrifie le monde, le durcit en le découpant
en fonction de nos besoins et de nos habitudes.
De par sa généralité, il use des
mêmes vocables, pour ce qui, chez chacun, est pourtant un état psychologique
ou un sentiment unique.
Chacun de nous a sa manière propre d'aimer et de haïr,
et pourtant, nous sommes obligés de parler tous le même langage.
Il ne peut
donc que fixer l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, ou de tout sentiment
qui nous traverse.
La pensée authentique demeure donc incommensurable au
langage, dans lequel nous associons nos idées en les juxtaposant les unes aux
autres, sans pouvoir exprimer leur compénétration ni leur lien intime.
Alors que
les idées s'engendrent les unes des autres de manière vivante, le langage ne
peut
faire autrement que les accoler les unes derrière les autres.
A l'égard du monde,
les mots sont comme des étiquettes que l'on collerait sur les objets, et qui tout
en les nommant, les dissimulent.
Tous les mots, à l'exception des noms propres
désignent des genres, soit des généralités.
C.
— La réflexion même la plus approfondie ne peut nous permettre de saisir ce qu'il y a en nous d'inconscient .
Conclusion.
— La meilleure façon de connaître la vie intérieure chez les autres et en soi-même consiste à
confronter sans cesse les données de l'observation extérieure et celle de la réflexion.
« Si tu veux te bien connaître,
— dit Schiller, — observe les autres j si tu veux bien connaître les autres, regarde en toi-même.
».
»
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