Pourquoi des principes ?
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«
Analyse du sujet:
l Pour parvenir à problématiser un tel sujet, il est impératif de rendre compte de la diversité des domaines dans
lesquel nous employons la notion de principe.
Le principe peut s'appliquer dans le domaine du raisonnement,
que ce soit la logique, les mathématiques ou les autres sciences, mais aussi dans celui de la pratique c'està-dire de la morale.
On dit, en effet, que l'on a des principes pour désigner des règles qui dirigent un certain
nombre de nos actions.
On peut donc dégager deux domaines : l'un théorique qui touche à des champs du
savoir (sciences) et l'autre pratique qui touche au domaine moral.
l Parmi ces deux domaines très hétérogènes, le principe a ceci en commun qu'il n'est jamais démontré par un
raisonnement.
En mathématiques les principes servent de point de départ à une démonstration sous la forme
d'axiomes.
Ils ne sauraient être eux-mêmes déduits puisque toute déduction s'appuie sur des axiomes.
l Mais le principe peut être également ce qui rend possible l'expérience, par exemple le principe de causalité
selon lequel tout a une cause, doit être présupposé que ce soit explicitement ou pas.
l Le principe peut être l'objet d'une croyance, mais selon certains le principe est au contraire un savoir.
Il
convient de préciser le type de savoir dont les principes sont l'objet et la méthode pour les découvrir.
De ce
questionnement découle le statut du principe, le principe est-il une hypothèse ou une vérité certaine?
l Une fois la notion de principe bien clarifiée, il faut tenter de cerner la question posée : Pourquoi des principes?
Cela peut revenir à demander pourquoi il faut qu'il existe des principes dans le domaine de la connaissance,
comme dans le domaine moral?
Problématisation:
La notion de principe est une notion centrale en philosophie.
Aristote n'écrit-il pas que la philosophie
est la science des principes? Plus précisément la recherche des principes, ces premières lois, règles
sont le domaine propre de la métaphysique.
Mais nous avons soulevé la difficulté de saisir ces
principes, puisque nous ne pouvons pas les déduire.
Pourquoi les principes sont-ils nécessaires?
Sont-ils établis au nom une exigence pratique de l'action morale, sont-ils des postulats nécessaires
pour la recherche scientifique ou délivrés par une méthode certaine d'un genre qui reste à définir?
1.
Les principes sont nécessaires à la science.
a)
En mathématiques, le caractère hypothétique des axiomes est généralement accepté.
Les
mathématiques consistent à déduire des propriétés, à partir de prémisses et de lois de composition
réglées par des formules.
Dans les mathématiques aucun résultat n'est pas contenu d'avance dans
l'énoncé d'un problème.
Il s'agit de trouver la méthode pour le résoudre.
b)
En physique les choses sont plus complexes dans la mesure où c'est une science
expérimentale.
Elle ne peut se limiter à la méthode déductive, la méthode expérimentale permet
d'induire des lois, d'isoler les causes d'un phénomène.
Néanmoins, ces lois induites par expérience
reposent toutes sur un même principe, celui de la causalité.
Le physicien suppose toujours que d'une
même cause résulte le même effet.
Or ce principe de causalité ne peut être démontré par la répétition
d'une même expérience.
Nous pouvons répéter autant de fois l'expérience que nous voulons nous ne
saurions être garantis que l'expérience se reproduise à moins de supposer le principe de causalité.
Hume, philosophe empiriste anglais du XVIII, en fait l'objet d'une croyance fondamentale.
c)
Dans la Critique de la raison pure Kant oppose à Hume la certitude a priori du principe de
causalité, a priori c'est-à-dire avant toute expérience.
La
causalité est le principe qui rend possible l'expérience.
Sans
celle-ci aucune science n'est possible.
Or, une des questions
que Kant se pose est comment la science est-elle possible? A
cela il répond qu'elle n'est possible que parce que le principe de
causalité est une certitude ni déduite ni induite de l'expérience.
La raison peut atteindre, dans le réel, ce à quoi elle donne
elle–même sa forme.
«Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y
mettons nous-mêmes.» Kant, Critique de la raison pure (1789).
• La «révolution copernicienne» opérée par Kant est la
suivante: le réel connaissable n'est pas indépendant de l'esprit,
c'est l'esprit qui lui donne sa forme.
Nous ne sommes pas
passifs face au monde: c'est nous qui lui donnons les formes
sous lesquelles nous le connaissons.
Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à
celle de Copernic.
Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur
la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre
de son astronomie et en délogea la Terre (héliocentrisme).
Kant compare le décentrement opéré par Copernic au.
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