Pour trouver le vrai, faut-il réfléchir ?
Extrait du document
«
Problématique
La recherche de la vérité est un problème complexe et qui peut sembler sous certains points contradictoires.
En effet, nous sommes tentés de croire que la vérité est ce qui est évident.
Qui pourrait douter du lever du soleil à
sa vue? Pour la philosophie empiriste c'est l'expérience qui nous procure le fondement de toute connaissance.
Cependant la réflexion ne paraît-elle pas nécessaire sous certains points, toute vérité est-elle évidente? Chez
Descartes, les sens sont trompeurs, la recherche de la vérité ne peut être étudiée que sous l'axe de la réflexion
pure et indubitable.
Dans ce cas peut-on nier l'évidence? Si la vérité est un avis que l'homme donne d'après son
expérimentation ne peut-on pas supposer que la vérité passe par une réflexion nécessaire.
La vérité n'est pas
quelque chose de concret que l‘on voit dans la nature, elle est un postulat que l'homme entreprend d'appliquer
d'après une approche logique (vérité mathématique).
Ainsi que penser de ce qui nous paraît comme une vérité
indiscutable? Comment peut-on distinguer ce qui nous apparaît comme évidemment vrai et la faculté de jugement
que l'homme possède pour distinguer le vrai du faux ?
PLAN
I L'évidence de la vérité
Comment puis je douter de ce que je vois, de ce que je sens? Nier l'évidence en tant que vérité c'est nier son
propre être.
Le cogito de Descartes ne prouve t il pas que l'évidence de la pensée prouve sans conteste la présence
de l'être? Cependant l'évidence n'est pas forcément certaine, lorsque je vois le bâton rompu dans l'eau, il me paraît
évident qu'il est cassé et après réflexion, je comprends que cela n'est pas vrai, c'est même incertain.
Il faut donc
que je dépasse l'évidence qui est soumise aux sens car sans cela je suis comme l'animal qui ne se fie qu'à son
instinct.
Pour trouver le vrai et le certain, je dois donc revenir sur moi-même, réfléchir et donc passer par ma
conscience pour dégager l'illusion de la vérité.
Le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques : il se
révèle vrai par lui-même, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste
par son évidence.
C'est le point de vue de Spinoza (« Ethique », II,
43).
« La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »).
« Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne
peut douter...
Quelle règle de vérité trouvera-t-on plus claire et plus
certaine qu'une idée vraie ? De même que la lumière se montre soimême et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même
son critérium et elle est aussi celui de l'erreur.
» Pour Descartes,
comme pour Spinoza, une idée claire & distincte qui apparaît évidente
est une idée vraie et il n'y a point à chercher au-delà.
« Les idées qui
sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » dit
Spinoza.
Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette
vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes
les plus extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je
jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier
principe de la philosophie....
Après cela je considérai en général ce qui
est requis à une proposition pour être vraie et certaine, car puisque je
venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensais que je
devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.
Et ayant
remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que je
vois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais que je pouvais prendre pour règle générale que
les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.
»
C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du
vrai ; une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit
attentif » et « distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne
comprend en soi que ce qui paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut.
» (« Principes », I,
45).
"Quand donc on dit qu'un bâton paraît rompu dans l'eau, à cause de la réfraction, c'est de même que si l'on disait
qu'il nous paraît d'une telle façon qu'un enfant jugerait de là qu'il est rompu et qui fait aussi que, selon les préjugés
auxquels nous sommes accoutumés dès notre enfance, nous jugeons la même chose.
Mais je ne puis demeurer
d'accord de ce que l'on ajoute ensuite, à savoir que cette erreur n'est point corrigée par l'entendement, mais par le
sens de l'attouchement ; car bien que ce sens nous fasse juger qu'un bâton est droit, outre cela il est besoin que
nous ayons quelque raison, qui nous enseigne que nous devons en cette rencontre, nous fier plutôt au jugement,
que nous faisons ensuite de l'attouchement, qu'à celui où semble nous porter le sens de la vue : laquelle raison ne
peut être attribuée au sens, mais au seul entendement." René Descartes
II Trouver le vrai comme ajustement au phénomène.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Faut-il ne tenir pour vrai que ce qui peut être prouvé ?
- Faut-il ne tenir pour vrai que ce qui peut être démontré ?
- Ne faut-il tenir pour vrai que ce qui peut être démontré?
- Faut-il trouver dans le langage l'origine de toute réflexion intelligente
- FAUT-IL NE TENIR POUR VRAI QUE CE QUI PEUT ÊTRE PROUVÉ ?