Pour quelles raisons semble-t-il légitime de privilégier les désirs non naturels ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
LÉGITIME:
Caractère de ce qui est conforme à l'équité, aux principes supérieures du droit ou de la morale.
On oppose légitime
et légal.
Ainsi, ce que prescrivent des lois despotiques ou racistes peut être légal sans être pour autant légitime cad
conforme au droit naturel.
RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos).
* Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »).
* Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de
déduire des conséquences.
* Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal.
* Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme.
* Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience)
* Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène).
* Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons).
Nature:
Désigne au sens large ce qui existe indépendamment de l'action humaine, ce qui n'a pas été transformé.
Naturel
s'oppose alors à artificiel, ou culturel.
Aristote définit la nature comme ce qui possède en soi-même le principe de son propre mouvement, autrement dit
comme ce qui possède une spontanéité autonome de développement.
Raison:
Si ses déterminations exactes varient d'un philosophe à l'autre, tous reconnaissent la raison comme le propre de
l'homme, et comme la faculté qui commande le langage, la pensée, la connaissance et la moralité.
Descartes
l'assimile au « bon sens », c'est-à-dire à la faculté de juger.
Kant distingue le versant théorique de la raison, qui a trait à la volonté de connaître, et le versant pratique, par
lequel l'homme se soucie de son action et entend en lui l'appel du devoir moral.
Le privilège accordé aux besoins élémentaires relève d'une conception de l'homme qui fait de lui un être de
nature.
Or, c'est en s'inventant des désirs au-delà des besoins fixés par la nature que l'homme a quitté sa vie
instinctive.
Kant le constate dans son essai intitulé Conjectures sur les débuts de l'histoire humaine où il se livre à
un libre commentaire de la Genèse.
« Une propriété de la raison consiste à
pouvoir, avec l'aide de l'imagination, créer artificiellement des désirs, non
seulement sans fondements établis sur un instinct naturel, mais même en
opposition avec lui.
» C'est ainsi que l'homme « découvrit en lui un pouvoir de
se choisir à lui-même sa propre conduite, et de ne pas être lié comme les
autres animaux, à une conduite uniques.
» De plus, poursuit Kant, la raison
trouva un artifice, la feuille de figuier, « qui conduisit l'homme des excitations
purement sensuelles vers les excitations idéales, et peu à peu du désir animal
à l'amour ».
Loin donc que l'humanité de l'homme se situe dans ses besoins primaires, elle
consiste dans leur transformation.
Bachelard évoque ainsi l'importance du feu
dans la nourriture humaine : « C'est par une sorte de plaisir de luxe, comme
dessert, que le feu prouve son humanité.
Il ne se borne pas à cuire, il
croustille.
Il dore la galette.
Il matérialise la fête des hommes [...].
La
conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la
conquête du nécessaire.
L'homme est une création du désir, non pas une
création du besoin.
» Ce qui vaut pour le besoin alimentaire vaut plus encore
pour le besoin sexuel.
Le désir amoureux est l'humanisation par excellence de
la pulsion sexuelle.
Mais il ne suffit pas pour accéder pleinement à l'humanité
d'être passé du besoin au désir.
Encore faut-il distinguer entre nos désirs, qui
peuvent être ce que nous avons de pire ou de meilleur.
Nos désirs dépendent
du destin que nous leur réservons.
Nous n'avons donc pas pour seul choix de
les combattre comme s'ils étaient honteux par nature, ou de leur céder en tout.
Freud appelle « sublimation » la
dérivation de nos pulsions sexuelles vers des buts non sexuels, socialement valorisés, comme le désir de savoir.
Dans le même esprit, Platon avait déjà montré que l'âme peut s'élever des désirs sensibles aux désirs intellectuels les
plus dignes d'elle.
Elle peut, par exemple, progresser du désir pour des beaux corps jusqu'au désir de la beauté la
plus idéale, qui est l'idée du Beau.
La modération des désirs.
Maintenant que nous avons vu les deux conditions négatives du bonheur, cad les pensées et les craintes qu'il faut
éliminer pour pouvoir jouir de la vie, il nous faut encore définir positivement comment atteindre le bonheur.
Un peu
de réflexion nous montre qu'il est absurde de désirer des plaisirs inaccessibles, ou qui ont des conséquences
fâcheuses et se paient de plus grandes souffrances, comme les plaisirs de la gourmandise qui, pratiqués à l'excès,.
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