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Pour connaître, suffit-il de bien observer ?

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« L'observation en elle-même (qualifiée ici de bonne ; il faudra se demander ce qu'est une "bonne" observation) permet-elle la connaissance exacte ou approximative ? Dans la connaissance, n'y a-t-il que des observations de phénomènes ou repose-t-elle sur autre chose ? Dans toute connaissance scientifique, n'y a-t-il pas plus que de la simple observation ? N'y a- t-il pas toujours une hypothèse qui n'est admise par une communauté scientifique que parce qu'elle permet d'expliquer de manière plus cohérente certains phénomènes ? La connaissance n'a-t-elle pas parfois affaire avec de l'invisible ou de l'inobservable mais qu'elle postule pour proposer une explication ? Pour Kant, par exemple, si nous ne connaissons que les phénomènes, il existe un monde suprasensible, supra-phénoménal auquel nous ne pouvons accéder par la connaissance (Préface de la Critique de la Raison pure : "je dus abolir le savoir pour faire place à la foi").

Ce monde, il le qualifie de nouménal et il est au fondement des postulats de la raison pratique : ainsi que de la liberté par exemple, que nous ne pouvons que postuler.

Mais précisément dès lors il ne s'agit plus de connaissance : nous sommes confrontés à des hypothèses théoriques ou pratiques. • Examen de l'énoncé. * Connaître : puisque la question met en relation la connaissance et l'observation, nous limiterons le sujet aux sciences d'observation et aux sciences expérimentales.

Il faudra donc préciser le sens du mot "connaître" dans ce contexte. * Suffire : être la condition suffisante pour ; quelque chose suffit lorsqu'il n'y a pas nécessité d'autre chose pour obtenir un résultat.

Ne pas confondre condition nécessaire et condition suffisante.

Ce qui est nécessaire n'est pas pour autant toujours suffisant. * Bien observer : observer suppose déjà une attitude active du sujet connaissant qui ne se contente pas de voir ou de constater.

Bien observer suppose en plus une attention pour que rien n'échappe à l'observateur.

Il n'empêche que l'observation reste un contact "physique" avec la chose ou le phénomène dont on reçoit des informations. • Reformulation Si l'observation attentive d'un phénomène est nécessaire aux sciences expérimentales, est-elle suffisante pour établir une connaissance ? Quelles autres démarches sont nécessaires dans la constitution d'une science ? • Démarche possible Montrer la nécessaire alliance des deux notions. On ne peut connaître les phénomènes de la nature, de la physique ou du vivant, ou les faits humains sans passer par la rencontre de ces phénomènes à travers la perception d'abord, puis l'observation attentive. Qu'apporte l'observation attentive en plus du simple constat ? Le constat informe sur l'existence du phénomène ; l'observation introduit à la connaissance de ses propriétés. S'appuyer sur un exemple pour confirmer l'affirmation.

Montrer l'intérêt de la dissection d'un corps pour les progrès de la biologie. Imaginer un contre-exemple qui, à rebours, confirme l'affirmation.

Que serait la recherche scientifique sans les instruments d'observation ? Conclure : bien observer est nécessaire pour connaître avec précision les caractères spécifiques d'un phénomène ou d'un comportement. Prendre du recul pour montrer l'insuffisance de la thèse. Pour apprendre quelque chose, l'observation doit être accompagnée d'une activité théorique.

L'observation scientifique est encadrée par l'activité de l'intelligence.

En amont de l'observation, il faut déjà avoir une connaissance pour être attentif à ce qui dans le phénomène mérite d'être repéré.

Soit pour reconnaître ce phénomène comme étonnant parce qu'il contredit les théories antérieures - exemple des fontainiers de Florence -, soit pour attendre de l'observation ce qui confirme ou infirme l'hypothèse qu'on avait construite sur l'explication du phénomène.

Dans ce dernier cas, cela suppose que l'on ait conçu une explication possible du phénomène avant de l'observer. Lire : Kant, La critique de la raison pure, préface à la seconde édition. En aval de l'observation, il faut savoir interpréter le phénomène observé.

Qu'est-ce qu'interpréter ? C'est situer le phénomène à l'intérieur d'un réseau de relations.

Cette mise en relations est l'oeuvre de la raison.

On peut s'inspirer de Hume qui présente l'activité de la raison à travers les relations qu'elle établit, de ressemblance, de contiguïté, de cause à effet. Lire : Hume, Enquête sur l'entendement humain, troisième section.. »

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