Pour connaître, suffit-il de bien observer ?
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Définition des termes du sujet:
OBSERVATION: 1) Action de constater, connaissance des faits résultant d'une attention passive; Claude
Bernard l'oppose à l'expérimentation.
2) Résultat de l'observation.
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner,
distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir »
(CONDILLAC) 3.
— Posséder une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui
se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
I - LES TERMES DU SUJET
Il s'agit d'une question portant à une réflexion d'ordre épistémologique.
Le terme connaître renvoie donc à
la connaissance scientifique, et plus précisément aux sciences qui supposent une certaine observation,
savoir les sciences de la nature et les sciences expérimentales (physique, biologie, etc.).
Observer signifie regarder avec attention.
Ce qui est d'ailleurs renforcé par l'adverbe : "bien".
On notera
enfin que la question suppose qu'il est nécessaire de bien observer pour connaître.
Il s'agit donc aussi de
savoir si cette condition est ou non suffisante.
• Examen de l'énoncé.
* Connaître : puisque la question met en relation la connaissance et l'observation, nous limiterons le sujet aux
sciences d'observation et aux sciences expérimentales.
Il faudra donc préciser le sens du mot "connaître" dans ce
contexte.
* Suffire : être la condition suffisante pour ; quelque chose suffit lorsqu'il n'y a pas nécessité d'autre chose pour
obtenir un résultat.
Ne pas confondre condition nécessaire et condition suffisante.
Ce qui est nécessaire n'est pas
pour autant toujours suffisant.
*Bien observer : observer suppose déjà une attitude active du sujet connaissant qui ne se contente pas de voir ou
de constater.
Bien observer suppose en plus une attention pour que rien n'échappe à l'observateur.
Il n'empêche
que l'observation reste un contact "physique" avec la chose ou le phénomène dont on reçoit des informations.
• Reformulation
Si l'observation attentive d'un phénomène est nécessaire aux sciences expérimentales, est-elle suffisante pour
établir une connaissance ? Quelles autres démarches sont nécessaires dans la constitution d'une
science ?
II - ANALYSE DU PROBLÈME
Le sujet pose la question du rôle et de la fonction de l'observation dans ce processus de connaissance.
A première
vue, une observation attentive et scrupuleuse devrait suffire pour connaître et faire l'analyse d'un phénomène.
Mais on pourra observer avec autant de soin qu'on voudra la chute d'une poire sans pour autant jamais pouvoir
donner la loi qui régit son mouvement, et donc pouvoir prétendre connaître le phénomène étudié.
La question exige donc que l'on mette en cause le caractère immédiat de l'observation dans l'élaboration et la
constitution d'une véritable connaissance.
III - UNE DEMARCHE POSSIBLE
1 - Un premier temps consisterait a penser l'observation comme condition nécessaire et suffisante de la
connaissance
Si l'opinion commune tend à croire que la connaissance consiste en l'étude attentive des phénomènes, il s'en faut
qu'on puisse lui donner entièrement tort.
La connaissance consiste dans le récit descriptif des faits observés.
Et ces faits sont donnés de manière immédiate
à l'observateur.
Ce dernier doit alors surtout s'efforcer à être attentif, l'ennemi de son travail étant la faute
d'inadvertance ou l'étourderie.
Pour étayer cette thèse, on se basera sur l'empirisme classique d'un Locke ou d'un Hume.
L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérience.
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