PORT-ROYAL
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PORT-ROYAL
Fondée au début du XIIIe siècle, dans le cadre de l'ordre de Cîteaux, l'abbaye de Port-Royal-des-Champs (vallée de
Chevreuse) devient, au XVIIe siècle, un des hauts lieux visés par la lutte contre le jansénisme.
Tout commence en
1609, quand la supérieure, Mère Angélique, de la grande famille des Arnauld, décide, sous l'influence de Du Vergier
de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, de rétablir la règle du monastère qui s'était singulièrement relâchée.
Le succès
est considérable, les novices affluent et, en 1625, Mère Angélique transfère la communauté au couvent de PortRoyal de Paris avant de réintégrer la vallée de Chevreuse en 1648.
A cette date, Port-Royal-des-Champs est devenu la résidence d'un groupe d'excellents esprits, les «Solitaires»,
parmi lesquels on remarque le Grand Arnauld et Arnauld d'Andilly, frères de Mère Angélique, Lemaistre de Sacy,
Lancelot, Nicole, Hamon.
Ces «Messieurs», qui résident aux Granges, fondent les «petites écoles», rédigent
d'excellents manuels et attirent les fils de la bourgeoisie de robe.
Mais Port-Royal ne tarde pas à rencontrer
l'hostilité de Mazarin, qui se heurte à la Fronde parlementaire.
Les Jésuites dénoncent l'influence janséniste qui
s'exerce sur les solitaires et les religieuses.
Pour eux, les idées développées par l'évêque d'Ypres, Jansen, sur la
grâce conduisent à la prédestination et ne sont que du «calvinisme rebouilli».
Cette doctrine s'accompagne d'une
morale d'une sévérité qui ne tient aucun compte de la faiblesse humaine.
En 1653, le pape condamne le jansénisme.
Le Grand Arnauld prétend que les propositions hérétiques ne se trouvent
pas dans Jansen.
La Sorbonne le condamne (1656).
Une polémique d'une rare violence se développe alors, alimentée
parles Provinciales (1656-1657) de Pascal, virulents pamphlets contre la morale trop accommodante des Jésuites.
Les Provinciales sont condamnées, les petites écoles fermées, les solitaires dispersés.
Tous les ecclésiastiques et
les religieuses sont invités à signer un formulaire rejetant les propositions de Jansen.
Les soeurs refusent et sont
privées de sacrements (1665).
Une trêve finit par s'établir, appelée la Paix de l'Eglise (1668).
Mais l'influence janséniste s'étend dans le bas clergé
et reste profonde dans les milieux de la bourgeoisie de robe.
La lutte reprend en 1679 et, à la fin de son règne, Louis
XIV décide d'en finir avec Port-Royal.
Les dernières religieuses sont expulsées en 1709, les bâtiments du couvent
sont rasés, les ossements du cimetière dispersés.
Par la bulle Unigenitus, le pape condamne de nouveau Jansen.
En
réalité, le jansénisme sera encore à Pori gine de troubles au xviw siècle et ne disparaîtra qu'après la Révolution.
Port-Royal (abbaye).
Abbaye de femmes fondée en 1204 dans la vallée de Chevreuse (Yvelines), sans doute par
Mathilde de Garlande, en hommage à son mari Mathieu de Montmorency-Marly, parti en croisade.
En 1602, elle est
réformée par l'abbesse Angélique Arnauld, dite "Mère Angélique".
La famille Arnauld a joué un grand rôle dans le développement du jansénisme à Port-Royal, notamment Jacqueline
Arnauld d'Andilly (1624-1684), abbesse de Port-Royal des Champs à partir de 1678, sa soeur Jeanne Catherine
Agnès (1593-1671), abbesse de 1636 à 1642 et de 1658 à 1661, et leurs frères Robert Arnauld d'Andilly, (15891674) et Antoine Arnauld, dit "le Grand Arnauld" (1612-1694).
Ce dernier, grand théologien, disciple de Saint-Cyran,
est l'un des chefs les plus actifs du jansénisme.
Retiré à Port-Royal en 1656, il doit quitter la France lorsque les
persécutions s'accentuent : il passe en Flandre et aux Pays-Bas en 1679.
Parmi ses oeuvres, on peut noter Apologie
pour les Saints Pères (1651), Logique de Port-Royal (1662).
En 1625, l'abbaye, devenue trop petite pour la communauté, déménage à Paris.
On compte alors deux abbayes de
Port-Royal : Port-Royal des Champs et Port-Royal de Paris.
En 1635, sous la direction de Saint-Cyran, l'abbaye se détache définitivement de l'obédience cistercienne, pour se
rallier au jansénisme.
Les écoles
A partir de 1637, des hommes érudits et pieux, tels que Lemaistre de Sacy ou Lancelot, s'installent à Port-Royal des
Champs pour y fonder les célèbres "petites écoles".
Outre Jean Racine qui en est l'illustre élève, on remarque
également le fréquent passage de Blaise Pascal.
Les persécutions dont sont victimes les jansénistes commencent en 1638, sur l'ordre de Richelieu.
Elles se poursuivirent sous Louis XIV et ont pour conséquence la fermeture définitive de l'abbaye.
A partir de 1660, les religieuses sont expulsées, toujours à cause de leur liens avec le jansénisme.
En 1669, l'abbaye parisienne adhère aux théories des jésuites et rompt avec l'abbaye des Champs.
De nombreux ouvrages théologiques ont été écrits par les solitaires, les élèves et les enseignants de Port-Royal.
Le
plus célèbre est sans doute les Provinciales de Pascal.
Transformée en prison sous la Convention, l'abbaye de Port-Royal devient successivement un hôpital de la Maternité
(1814), puis un oratoire-musée (1891)..
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