Platon vs Glaucon: De l'origine de la justice
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DIRECTIONS DE RECHERCHE • Qu'est-ce que « celui qui parle » s'est-il « chargé d'exposer d'abord » ? • Que signifie exactement ici « suivant la nature » ? • Quelle est l'importance, dans l'argumentation, de « mais qu'il y a plus de mal à la subir que de bien à la commettre » ? • Qu'est-ce qui est source, dans le texte, de « plaisir » et qu'est-ce qui est source de « dommage » ? • Quelles réflexions vous suggère le terme « utile » placé dans son contexte ? • A quelle(s) question(s) répond la phrase : « De là ... justice » ? • Quel est « le plus grand bien » ? Pourquoi ? Quel est « le plus grand mal » ? Pourquoi ? • La justice est-elle « un bien » ? Sinon, pourquoi ? • Un « homme véritable » peut-il aimer la justice ? Peut-on définir, par le contexte, ce que pourrait être, être « véritablement homme » ? • Quel est l'objet de ce texte ? (Pour s'en assurer : après le questionnement précédent, voir par quoi commence et finit le texte). • Que pensez-vous de « la démarche » effectuée par « celui qui parle » ? Que pensez-vous à la fois de la façon dont il argumente, définit, et part de l'opinion : « on dit que » ... « origine qu'on lui donne » ? • Dégager l'intérêt philosophique de ce texte et l'apprécier.
«
« Il vaut mieux subir l'injustice que de la commettre »
Le tyran est non seulement impuissant, mais c'est aussi le plus malheureux des hommes.
Contre l'opinion commune,
pour qui l'homme qui fait tout ce qu'il désire ne peut être qu'heureux, Socrate va soutenir que commettre l'injustice,
ce n'est pas seulement nuire à autrui, c'est se nuire à soi-même.
Car il n'y a pas de pire mal que celui qu'on fait à
son âme.
Voilà pourquoi Socrate peut soutenir le paradoxe selon lequel « il vaut mieux subir l'injustice que de Li
commettre » (473a).
Cela achève de discréditer la rhétorique qui, selon ses défenseurs, doit permettre de
commettre l'injustice en toute impunité.
Glaucon: - Écoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord, c'est-à-dire quelle est la
nature et l'origine de la justice.
On dit que, suivant la nature, commettre l'injustice est un bien, la subir un mal, mais
qu'il y a plus de mal à la subir que de bien à la commettre.
Aussi quand les hommes se
font et subissent mutuellement des injustices et qu'ils en ressentent le plaisir ou le
dommage, ceux qui ne peuvent éviter l'un et obtenir l'autre, jugent qu'il est utile de
s'entendre les uns les autres pour ne plus commettre ni subir l'injustice.
De là prirent
naissance les lois et les conventions des hommes entre eux, et les prescriptions de la loi
furent appelées légalité et justice.
Telle est l'origine et l'essence de la justice.
Elle tient
le milieu entre le plus grand bien, c'est-à-dire l'impunité dans l'injustice, et le plus grand
mal, c'est-à-dire l'impuissance à se venger de l'injustice.
Placée entre ces deux
extrêmes, la justice n'est pas aimée comme un bien, mais honorée à cause de
l'impuissance où l'on est de commettre l'injustice.
Car celui qui peut la commettre et qui
est véritablement homme se garderait bien de faire une convention aux fins de supprimer
l'injustice ou commise ou subie : ce serait folie de sa part.
Voilà donc, Socrate, quelle
est la nature de la justice, et l'origine qu'on lui donne.
DIRECTIONS DE RECHERCHE
• Qu'est-ce que « celui qui parle » s'est-il « chargé d'exposer d'abord » ?
• Que signifie exactement ici « suivant la nature » ?
• Quelle est l'importance, dans l'argumentation, de « mais
qu'il y a plus de mal à la subir que de bien à la commettre » ?
• Qu'est-ce qui est source, dans le texte, de « plaisir » et qu'est-ce qui est source de « dommage » ?
• Quelles réflexions vous suggère le terme « utile » placé
dans son contexte ?
• A quelle(s) question(s) répond la phrase : « De là ...
justice » ?
• Quel est « le plus grand bien » ? Pourquoi ? Quel est « le plus grand mal » ? Pourquoi ?
• La justice est-elle « un bien » ? Sinon, pourquoi ?
• Un « homme véritable » peut-il aimer la justice ? Peut-on définir, par le contexte, ce que pourrait être, être «
véritablement homme » ?
• Quel est l'objet de ce texte ? (Pour s'en assurer : après le questionnement précédent, voir par quoi commence et
finit le texte).
• Que pensez-vous de « la démarche » effectuée par « celui qui parle » ? Que pensez-vous à la fois de la façon
dont il argumente, définit, et part de l'opinion : « on dit que » ...
« origine qu'on lui donne » ?
• Dégager l'intérêt philosophique de ce texte et l'apprécier.
L'origine de la justice est une convention.
Dans ce passage de La République, Glaucon, ami de Socrate prend la parole pour tenter de définir la justice.
Contre
Thrasymaque qui vient de soutenir que la justice est naturelle et se confond avec la loi du plus fort, Glaucon pense,
au contraire, que la justice résulte d'une convention.
Vaut-il mieux subir l'injustice que la commettre ? Pour Socrate, la justice est une valeur absolue.
Elle est pour lui le
bien et la vertu par excellence.
Glaucon propose ici de définir la justice non comme une fin, mais comme un moyen.
Elle n'a donc qu'une valeur relative.
Il oppose la nature et la loi.
Par nature, l'injustice est préférable.
Par la loi, la
justice est préférable.
Ce changement s'explique par le fait que les hommes ont fait un calcul.
Avant l'établissement
de toute loi, le risque de subir l'injustice étant supérieur à l'occasion de pouvoir la commettre dans la majorité des
cas, les hommes s'entendent entre eux et établissent une convention par laquelle ils se protègent de l'injustice
subie et renoncent à l'injustice commise.
La justice n'est donc pas naturelle.
Elle résulte d'une institution, d'un contrat.
C'est sur la loi qu'il faut s'appuyer
pour la faire exister, et non sur la nature.
Introduction :
Cet extrait issu de la République de Platon, livre II a pour question celle de la définition de la justice et.
»
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