PLATON: «Maintenant que nous savons que l'âme est immortelle, il n'y a pas pour elle d'autre moyen d'échapper à ses maux et de se sauver que de devenir la meilleure et la plus sage possible.»
Extrait du document
«
L'immortalité de l'âme permet de donner son sens à l'existence.
«Maintenant que nous savons que l'âme est immortelle, il n'y a pas pour elle d'autre moyen d'échapper à ses maux et de se
sauver que de devenir la meilleure et la plus sage possible.» Platon, Phédon (Ive siècle av.
J.-C).
• La vanité de la vie d'ici-bas impose, si l'on veut pouvoir fonder le sens de l'existence humaine, de dissocier entre deux
modalités d'existence: le corps d'un côté, l'âme de l'autre.
C'est ce que fait Platon.
Distinguer le corps et l'âme permet de
distinguer entre l'aspect fini (limité) de l'existence humaine, et son aspect infini, qui lui permet de participer à l'éternité du
temps.
• Il ne faut donc pas craindre la mort, mais il faut craindre que l'âme parte mal éduquée vers l'au-delà, car elle risque alors
d'errer indéfiniment au lieu de parvenir rapidement à la contemplation heureuse des Idées éternelles.
Cette conception de
l'au-delà indique que la seule activité qui ait un sens dans la vie est l'éducation et la recherche de la sagesse, c'est-à-dire la
philosophie.
PLATON.
Né à Égine, près d'Athènes, en 429 av.
J.-C., mort à Athènes en 347 av.
J.-C.
Son père, Ariston, descendait de Codros, dernier roi d'Athènes, et sa mère, Périctyone, de Solon.
Il fut l'élève de l'héraclitéen
Cratyle, et s'initia aux arts.
Il prit part à des concours de tragédie, et se passionna plus spécialement pour la musique et les
mathématiques.
Vers 407, il rencontra Socrate, dont il resta l'ami et le disciple jusqu'en 399, date de la mort du maître.
Platon
se rendit alors à Mégare, auprès d'Euclide ; puis, il effectua des voyages en Égypte et en Italie du Sud.
Eu Sicile, il rencontra
Denys et tenta de lui faire accepter ses théories politiques.
Le tyran, outré, fit vendre Platon comme esclave, à Égine.
Là,
Annicéris le reconnut, l'acheta et le libéra.
Rentré à Athènes, Platon commença d'enseigner la philosophie dans les jardins
d'Académos ; ce fut l'origine de l'Académie.
Il se rendit encore en Sicile auprès de Denys le jeune, mais aussi sans succès.
Il
mourut octogénaire, à Athènes, désignant son neveu Speusippe pour lui succéder à la tête de l'Académie.
Toutes les oeuvres
de Platon sont des dialogues.
Ils nous seraient tous parvenus, et certains textes apocryphes s'y sont ajoutés.
— C'est sous
l'influence de Socrate que Platon conçut son système philosophique, premier système spiritualiste complet, qui fait du
philosophe grec, l'un des plus grands, sinon le plus grand de tous les temps.
Pour les Pythagoriciens, la raison des choses se
trouvait dans les nombres ; pour les Ioniens (tel Héraclite) elle était dans les forces et les éléments de la nature ; pour les
Eléates, elle était une unité abstraite.
Platon fut le premier à poser un principe intelligent comme raison des choses.
— La
méthode qu'il utilise dans ses dialogues est la dialectique.
Platon remonte à l'idée.
Il procède par élimination des
dissemblances, et ne considère que les ressemblances, dont l'origine est commune.
Les ressemblances, qui font qu'un
groupe d'individus peuvent être trouvés beaux, participent d'une beauté pré-existante, et inconditionnée.
La dialectique
opère de même pour les autres notions.
Platon dégage, par ce moyen, l'Idée de la beauté.
Le point le plus important de la
philosophie platonicienne est précisément la théorie des Idées.
Les phénomènes, « ombres passagères », ne renferment pas
la vérité.
Il faut dégager l'intuition de la beauté de la jouissance des belles choses.
Dégager de chaque groupe d'individus le
type éternel et pur, d'après lequel ils sont faits.
Les Idées, ainsi dégagées, forment une hiérarchie, dont le sommet est
occupé par l'Idée de Bien.
Celle-ci est le soleil du monde intelligible, elle donne vie et lumière à toutes choses.
L'Idée de Bien
est le principe de l'être et de l'intelligence ; elle est assimilée par Platon à Dieu même.
— L'homme connaît les Idées en vertu
de la théorie pythagoricienne de la « réminiscence».
Savoir quelque chose, c'est se re-souvenir de ce que l'on a contemplé
dans une vie antérieure.
L'amour, le « délire d'amour » s'explique lorsque nous retrouvons devant nous une beauté dont
nous nous souvenons, et qui nous trouble.
— Avant la naissance, l'âme humaine parcourt la voûte du ciel, montée sur un
char d'où elle contemple le monde des Idées.
Lors de la naissance, elle tombe dans le corps, où elle est emprisonnée.
Elle s'y
divise et s'y répartit, dans la tête, dans la poitrine, dans le ventre.
Après la mort, l'âme injuste est châtiée.
L'âme juste, sur
les ailes de l'amour, remontera jusqu'au principe de son bien.
La morale platonicienne consiste à ressembler à Dieu.
Il vaut
donc mieux subir l'injustice que la commettre, et, si on l'a commise, il vaut mieux expier que ne pas expier.
— Platon a abordé
le problème politique.
Il s'élève contre la position inférieure de la femme grecque.
Dans la république qu'il conçoit, la cité est
un ensemble humain, où est instituée la communauté des femmes et des enfants ; chaque génération d'adultes considère
comme les siens propres les enfants de la génération immédiatement postérieure.
Les arts sont soumis au soldat, qui
représente le courage.
Les poètes sont exclus de la cité.
Le gouvernement appartient aux meilleurs, qui reçoivent une
éducation musicale et sportive, sont initiés à la théorie des Idées et à la notion du Bien ; en un mot, aux philosophes.
Mais
Platon sait bien qu'il est impossible de « faire que ce qui est juste soit fort ».
— L'enseignement de Platon s'arrête
véritablement à sa mort.
Ni la nouvelle Académie, ni l'école d'Alexandrie ne le prolongent.
Saint Augustin, la Renaissance,
Malebranche, telles sont les étapes du renouveau du platonisme, mais celui-ci est alors modifié par la pensée chrétienne.
Quoi qu'il en soit, l'influence de Platon durera sans doute toujours..
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