plan détaillé sur l'Etat
Publié le 16/06/2024
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«
L’ÉTAT
Plan :
"Le bonheur est une idée neuve en Europe" déclarait Saint-Just, après la Révolution française,
constatant la revendication croissante des citoyens désirant que l’État développe les
conditions nécessaires au bien-vivre.
L’Etat : organe d’un pouvoir politique, séparé de la société, dont la fonction est de
gouverner/d’organiser la société/d’arbitrer les différends pour préserver l’intérêt public.
Naissait alors une idée nouvelle : le bonheur est l'affaire de l'État.
Lorsque nous nous
rebellons contre les décisions étatiques, c'est souvent, car ces dernières vont à l'encontre de
notre bien-être.
Cependant, nous ne nous représentons pas le bonheur de la même manière : pour certains,
être heureux c'est être en bonne santé ; pour d'autres la richesse est avant tout.
Si nous nous accordons pour dire que le bonheur est bien la fin ultime de toutes nos actions,
nous divergeons quant à la conception de son contenu.
En ce sens, n'est-ce pas plutôt une affaire privée ?
L’État est l'autorité souveraine qui s'exerce sur une population et un territoire déterminé.
Pourquoi et comment est apparu l’État, s’interroger sur sa légitimité et dégager ses limites.
I.
Le bonheur se réalise dans l'Etat
a) Le bonheur, fin ultime de toute activité
Aristote : dans son œuvre Éthique à Nicomaque, il développe une conception du bonheur
comme étant la fin ultime de toute activité humaine.
Selon lui, le bonheur est la réalisation de l'excellence humaine en accord avec la vertu et la
raison.
Bien que le malade place son bonheur dans la santé, beaucoup sont malheureux tout
en étant en bonne santé : les diverses conceptions particulières que nous construisons
en fonction de notre situation personnelle ne représentent pas le bonheur en tant que
tel, mais des satisfactions diverses qui varient selon l'âge de la vie et d'une personne à
une autre.
Le bonheur est ce que tout homme recherche, chaque activité est
subordonnée à cette fin ultime.
D'après Aristote, l'homme ne peut l'atteindre qu'à
condition de réaliser son essence.
b) L'accomplissement de l'homme réside dans la vie politique
Aristote : dans son œuvre Éthique à Nicomaque, il affirme que l'être humain est "par nature
un animal politique".
Pour lui, la vie politique est essentielle à la réalisation du bonheur, car elle permet à l'homme
de développer ses capacités intellectuelles et morales dans un cadre de vie sociale et
collective.
Ainsi, l'État, en favorisant la participation citoyenne et en assurant la justice sociale, contribue
à la réalisation du bonheur des individus.
Si le bonheur consiste pour l'être humain à réaliser pleinement son humanité, l’État est
bien ce grâce à quoi l'homme peut trouver le bonheur.
Le bonheur est l'affaire de l’État
qui assure que chacun en participant à la vie de la cité, réalise son humanité et accède
au bonheur.
c) La soumission avantageuse
Hobbes : dans son œuvre Le Léviathan, il décrit l'état de nature comme un état de guerre de
tous contre tous, où les individus sont en proie à la violence et à l'insécurité.
Selon lui, pour échapper à cet état chaotique, les individus acceptent de se soumettre à un
pouvoir souverain, l'État, en échange de sécurité et de protection.
Ainsi, la soumission à l'État est perçue comme avantageuse car elle garantit la paix et la
stabilité nécessaires à la poursuite du bonheur individuel.
Si l'homme accepte de se soumettre à ses lois, c'est qu'il doit y trouver un avantage.
Or est avantageux ce qui ne nuit pas, le bonheur serait donc l'affaire de l’État.
Mais n'est-il pas institué pour d'autres raisons que pour unique fin le bonheur ?
II.
Le bonheur, une affaire privée
a) Bien privé et public
Kant : dans son œuvre Fondements de la métaphysique des mœurs, il distingue les biens
publics (liés à la sphère politique) et les biens privés (liés à la sphère individuelle).
Selon lui, le bonheur est une affaire privée car il dépend des inclinations et des désirs propres
à chaque individu (voir a) du I.)
Kant insiste sur le fait que le bonheur ne peut pas être dicté par des impératifs moraux
universels, mais relève plutôt du domaine de la subjectivité individuelle.
Vu que tout homme n'est pas heureux, on peut penser que l’État ne remplit pas son
rôle.
Il faut distinguer bien public fin de l’État et bien privé, fin de l'individu en quoi il
place son bonheur.
Le bonheur est défini par Kant comme la "satisfaction de toutes nos
inclinations tant en multiplicité qu'en intensité .
Or les désirs varient et peuvent se
contredire.
La loi s'applique de la même manière à tous, alors que le bonheur est une
affaire privée.
b) L’État garantit d'abord la sécurité
Hobbes : En lien avec la sécurité comme objectif premier de l'État, Hobbes souligne que les
lois de l'État sont nécessaires pour contrôler les comportements individuels et assurer la
cohésion sociale.
Ces lois peuvent restreindre la liberté individuelle, mais elles sont
considérées comme nécessaires pour éviter le chaos et maintenir l'ordre dans la société.
Ainsi, bien que l'État garantisse la sécurité, le bonheur reste une quête personnelle et
individuelle, relevant de la sphère privée de chaque individu.
Si une loi existe, c'est que nous n'agissons pas comme elle le prescrit.
Elle oblige et
restreint la liberté.
Hobbes décrit l'état de nature de "guerre de tous contre tous" : si
nous nous soumettons à l’État, c'est en vue de la sécurité qu'il garantit.
Si l'État menait
au bonheur, il n'aurait pas besoin d'obliger, car bonheur étant ce que tous recherchent.
c) Le bonheur passe par l’éducation de chacun
Rousseau : dans ses œuvres Émile ou De l'éducation, il met en avant l'idée que le bonheur
est propre à chaque individu et dépend de son éducation et de son expérience de vie.
Selon Rousseau, l'État doit respecter la liberté naturelle de chaque individu et ne pas
intervenir dans les choix personnels liés au bonheur.
Il insiste sur l'importance de la liberté individuelle et de l'autonomie dans la recherche du
bonheur, affirmant que l'État doit garantir les conditions nécessaires pour permettre à chacun
de poursuivre son propre bien-être selon ses propres valeurs et préférences.
Mais contre quoi nous rebellons-nous lorsque nous remettons en cause la légitimité d'une loi,
si ce n'est contre le fait qu'elle va à l'encontre de notre bonheur ?
III.
Le bonheur ne doit pas être exclu des préoccupations de l’État
a) L’État ne doit pas imposer sa conception du bonheur
Mill : dans son œuvre De la liberté, il défend la liberté individuelle et le droit des individus à
poursuivre leur propre conception du bonheur.
Il soutient que l'État ne doit pas imposer sa propre conception du bonheur aux individus, mais
plutôt garantir leur liberté de choix et d'action.
Ainsi, l'État doit se limiter à protéger les droits individuels et à assurer un cadre favorable à la
recherche du bonheur par chacun.
Un État qui prétendrait veiller au bonheur des citoyens serait totalitaire.
Ce serait un
État qui voudrait régenter tous les domaines de la vie.
On ne peut rendre quelqu'un
heureux en lui imposant notre propre vision du bonheur.
L’État ne peut ainsi pas
décider à notre place du nombre d'enfants que l'on voudrait, du mode de vie que l'on
adopterait.
b) L’État doit garantir la liberté de chacun de rechercher le bonheur
Rousseau : dans son œuvre Du contrat social, il théorise sur la nécessité d'un contrat social
entre les individus et l'État, dans lequel chacun renonce à une partie de sa liberté naturelle en
échange de la sécurité et de la protection offertes par l'État.
Cependant, Rousseau souligne que cet échange ne doit pas porter atteinte à la liberté
individuelle fondamentale de rechercher le bonheur.
Ainsi, l'État doit garantir les conditions minimales de bien-être et de liberté pour que chaque
individu puisse poursuivre son bonheur selon ses propres choix et aspirations.
À l'état de nature, la liberté des uns va à l'encontre de celle des autres, et seul le droit
peut fonder la liberté.
Ainsi, par les lois l’État nous garantit la liberté de chacun, la
première des libertés étant de pouvoir rechercher le bonheur par nous-mêmes.
Le
contrat social doit seulement garantir notre liberté, car un État qui chercherait le
bonheur à notre place infantiliserait et nierait la liberté de placer le bonheur là où
chacun le souhaite.
c) La possibilité de bonheur concerne l’État
Bentham : dans ses écrits sur l'utilitarisme, il souligne l'importance pour l'État de prendre en
considération le bonheur des individus dans ses politiques et ses décisions.
Pour Bentham, l'action morale est celle qui maximise le bonheur global de la société.
Ainsi, l'État a le devoir de promouvoir le bien-être et la satisfaction des citoyens dans ses
actions et ses politiques, tout en respectant les droits individuels et les libertés
fondamentales.
L’Etat doit veiller à la possibilité de rechercher le bonheur en respectant les conditions
d'accès au bonheur.
Nous devons exiger un droit à des conditions de vie qui respectent
notre liberté et notre poursuite du bonheur.
Benjamin Constant "Prions l'autorité de
rester dans ses limites; qu'elle se....
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