Philosophie : Conscience/ Inconscient
Publié le 02/03/2025
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«
Philosophie :
Conscience/ Inconscient
Introduction :
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il ne se passe pas un moment sans
qu'on change en fait.
Rien qu'à cause du temps qui s'écoule.
Notre corps change,
mais aussi notre caractère, nos opinions.
Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même quelque chose en moi qui résiste à tous
ces changements ?
S'il y a bien une question à laquelle c'est un peu difficile de répondre, c'est qui
suis-je ?
Avant de commencer, on va bien faire attention au concept qu'on va utiliser.
Aujourd'hui, on va parler de conscience, mais au sens psychologique.
Au sens psychologique, la conscience, c'est la capacité de représentation de
nous-mêmes et du monde extérieur.
C'est à la fois ce qui nous met en contact
avec le monde et avec nous-mêmes, à la fois ce qui nous permet de prendre du
recul par rapport au monde et par rapport à nous-mêmes.
Une autre notion super importante qu'on va utiliser, c'est l'inconscient.
L'inconscient, c'est une hypothèse formulée par Freud et qui désigne une
instance de psychisme extérieur et indépendant de la conscience et qui nous
détermine à notre insu.
Et cette hypothèse, elle est plutôt pas mal, parce qu'elle
permet d'expliquer ce dont la conscience ne peut rendre compte (comme les
lapsus, par exemple, ou les rêves).
Comme on vient de bien définir nos concepts, on peut revenir à nos moutons et
poser notre problématique du jour.
Y a-t-il une réponse exacte à la question « Qui suis-je ? »
Le fait de vivre en société, ça donne à chaque individu une identité déterminée.
Par exemple, moi je suis :
une date de naissance,
un prénom, un nom,
un sexe,
un statut social, familial,
une nationalité,
c'est ce qu'on appelle l'identité sociale.
Et elle semble pouvoir répondre à
notre question, qui suis-je ?
D'ailleurs, je sais pas si vous avez remarqué, mais cette identité sociale, c'est la
première qu'on donne de nous quand on rencontre quelqu'un.
Cette identité, elle nous permet de vivre en société.
Grâce à elle, on se situe
facilement les uns par rapport aux autres.
Mais c'est pas suffisant pour se définir.
Parce que d'abord, c'est pas suffisant
pour bien connaître quelqu'un.
On tombe pas amoureux d'un métier ou d'un
numéro de sécu.
Mais en plus, on s'est déjà tous posé des questions sur son identité profonde.
Par exemple
on a déjà tous pu se sentir super mature alors qu'on a que 12 ans,
se questionner sur son orientation sexuelle,
se sentir aliéné dans un taf qui ne nous correspond pas…
C'est très dur de faire coïncider identité sociale et identité antérieure.
Car
oui, on peut essayer de trouver une réponse à notre question « Qui suis-je
? » en se détachant des apparences extérieures pour trouver une vérité
intérieure.
You are bizarre.
René Descartes a dit un jour « Je pense, donc je suis ».
Ce qui veut dire que même si je ne sais pas exactement qui je suis, je sais au
moins que je suis une pensée.
C'est la seule certitude que je peux avoir sur moimême.
Je peux douter de tout, mais pas du fait que moi je doute, pas du fait que
moi je pense, pas du fait que j'existe.
Descartes, a aussi dit « Je connus de là que j'étais une substance dont toutes les
sens ou la nature n'est que de penser ».
Alors dans le vocabulaire de Descartes, la pensée, c'est ce que nous, on appelle
la conscience.
C'est-à-dire la faculté de se représenter ce qui se passe dans notre
esprit.
Donc pour lui, l'homme se connaît comme conscience, c'est-à-dire que la seule
chose dont il est vraiment certain, c'est d'être une conscience.
Descartes pose donc une équivalence
- pensée = conscience = psychisme.
Si on accepte cette idée, on a notre première réponse à la question qui suis-je ?
Je suis une conscience.
Mais dire que je suis une conscience, est-ce que c'est
suffisant comme réponse ?
Parce que, oui, la conscience définit l'être humain, mais elle ne m'aide pas à me
définir moi comme être unique.
Est-ce que mon intériorité, elle se réduit à la conscience ?
Regardez.
Tout à l'heure, je vous parlais de lapsus.
*
Un lapsus révélateur, c'est un mot qu'on ne voulait pas prononcer à la base et
qu'on dit à la place d'un autre.
Mais il est appelé révélateur car il dévoile une
pensée inconsciente, cachée, que la conscience ne voit pas.
On peut se demander quel est alors le statut de cet inconscient par rapport à
notre identité.
II.
Je suis déterminé par mon Inconscient
Est-ce que, comme l'a dit Descartes, conscience égale psychisme ?
On a un rapport imaginaire à nous-mêmes.
Par exemple, quand on dit « je » ou « moi », on pense être transparent à nousmêmes.
Et ce n'est pas Freud qui va dire le contraire
Freud dit dans son introduction à la psychanalyse
« Le moi « n'est pas maître dans sa propre maison » ».
Avoir conscience de soi, ça ne suffit pas à répondre à la question qui suis-je ? Car
la conscience, c'est qu'un effet de surface de l'inconscient.
La partie émergée de
l'iceberg.
On cohabite avec un autre en nous.
« Je est un autre », disait Rimbaud.
L'inconscient, c'est une zone de notre intérieur, inconnue de la conscience.
Mais
Freud montre que c'est notre inconscient qui détermine notre pensée consciente.
Et pour y parvenir, il va distinguer trois instances du psychisme.
Le ça, le surmoi
et le moi.
D'abord le ça.
Il cherche constamment à satisfaire les pulsions sexuelles, la libido
et les pulsions mortelles.
Elles sont inconscientes et obéissent à ce que Freud
appelle le principe de plaisir.
En gros, c'est là que vont naître toutes nos pensées
les plus inavouables.
Puis, Freud va distinguer le surmoi.
C'est le gendarme en gros.
Il prolonge en
nous l'influence de nos parents et de la société.
C'est l'intériorisation inconsciente
des interdits parentaux et sociaux.
Son rôle, c'est d'empêcher les pulsions du ça
de se réaliser.
Et enfin, dernière instance, le moi.
C'est l'être de surface qui fait l'arbitre entre
les exigences du ça....
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