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" Philosopher, est-ce penser différemment" ?

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Avant d’aborder cette première partie de notre analyse, il paraît nécessaire de nous appliquer à définir le terme de philosophie. La philosophie au sens large, est une conception générale de l’univers, un ensemble plus ou moins cohérent de préceptes et d’opinions, une sagesse individuelle ou collective. En ce sens là, toute personne peut ainsi être philosophe de manière personnelle, en ayant une vision du monde, une conception de la vie, une idée ou une croyance sur sa place dans l’univers, et une vision du rôle qu’il est amené à jouer dans cette société. La philosophie dans ce premier sens, est alors inséparable de la  pensée, dans le sens où l’on considère que cette dernière nous permet de former et enchaîner des concepts pour parvenir à rendre présent à nos sens et à notre intelligence, les objets qui nous entourent, dans le but d’appréhender l’univers qui nous entoure. C’est ce qu’a tenté de nous expliquer Antonio Gramsci dans un de ses textes tiré de Cahiers de Prison.

« Le sens commun donne parfois encore raison à Calliclès, en tenant la philosophie pour une action frivole, un jeu intellectuel plus déroutant que subversif.

Dans notre société, le philosophe a toujours eu tendance à intriguer, à susciter des questions quant à sa manière de voir le monde et de le concevoir.

Il est même quelquefois paru effrayant, et son art de vivre, considéré comme une sorte de sorcellerie.

Mais le philosophe est-il donc un homme différent, qui ne possède donc pas la même façon de penser que les autres ? Le philosophe est-il unique, ou au contraire, est-il comparable a toute personne ? Pour tenter de répondre à cette question, il paraît alors intéressant de porter attention au sujet : « philosopher est ce penser différemment ?» Selon l'expression de Descartes, nous sommes : "une chose qui pense".

Mais qu'appelle-t-on « penser » ? Y a-t-il différentes manières de penser ? Penser, serait-ce tout d'abord, former et enchaîner des concepts pour parvenir à rendre présent à nos sens et à notre intelligence, les objets qui nous entourent, cela dans le but d'en posséder une représentation adéquate ? Mais cette définition ne serait-elle pas comparable, dans une certaine mesure, à une conception large de la philosophie ? A une philosophie spontanée, de telle sorte, que tout homme peut ainsi être considéré comme philosophe ? N'y a-t-il pas dans le langage, dans le sens commun ou dans les croyances, cette sorte de philosophie ? Mais cette philosophie, serait-elle l'exercice, à proprement dit, de la pensée ? Cette manière de penser, ne se borne-t-elle pas, à un aspect trop simpliste, impersonnel ? Philosopher, serait ce alors adopter la philosophie populaire, se borner aux préjugés, et donc se laisser manipuler? Penser, ne serait-ce pas, au contraire, se méfier des apparences, des préjugés, et des croyances communes, pour tenter d'établir sa propre conception du monde, de devenir son propre maître et donc d'acquérir une certaine liberté ? La philosophie serait-elle alors, comparable à une « sur-pensée », c'est-à-dire à une gradation supérieure dans l'échelle de la pensée ? Mais cette philosophie, au sens stricte du terme, nous serait-elle accessible directement, sans être confrontés à cette philosophie populaire ? C'est pour répondre à toutes ces questions que nous allons donc scinder notre étude en trois parties : le premier mouvement sera alors consacré à examiner en quoi tout le monde peut être un philosophe, puis nous verrons dans une seconde partie, ce qui distingue le philosophe des autres hommes dans sa démarche philosophiques, puis nous constaterons les liens nécessaires entre ces deux philosophies dans un dernier temps. Avant d'aborder cette première partie de notre analyse, il paraît nécessaire de nous appliquer à définir le terme de philosophie.

La philosophie au sens large, est une conception générale de l'univers, un ensemble plus ou moins cohérent de préceptes et d'opinions, une sagesse individuelle ou collective.

En ce sens là, toute personne peut ainsi être philosophe de manière personnelle, en ayant une vision du monde, une conception de la vie, une idée ou une croyance sur sa place dans l'univers, et une vision du rôle qu'il est amené à jouer dans cette société.

La philosophie dans ce premier sens, est alors inséparable de la pensée, dans le sens où l'on considère que cette dernière nous permet de former et enchaîner des concepts pour parvenir à rendre présent à nos sens et à notre intelligence, les objets qui nous entourent, dans le but d'appréhender l'univers qui nous entoure.

C'est ce qu'a tenté de nous expliquer Antonio Gramsci dans un de ses textes tiré de Cahiers de Prison.

En effet, pour lui il paraît ainsi nécessaire de démontrer au préalable que « tous les hommes sont philosophes » et de détruire par la même occasion le préjugé selon lequel « la philosophie serait quelque chose de très difficile étant donné qu'elle est l'activité intellectuelle propre d'une catégorie déterminée de savants spécialisés ou de philosophes professionnels et faiseurs de systèmes.

» Nous allons donc au cours de ce premier mouvement tenter d'examiner les pistes fournies par Gramsci dans cet extrait: pour cela, nous nous appliquerons à tenter d'analyser tout d'abord le langage et son rôle dans cette philosophie, puis nous examinerons le « bon sens » ou « sens commun » et nous terminerons ce premier mouvement par l'étude du « folklore» et ses rapports avec la philosophie. Tout d'abord Gramsci nous donne une première piste à explorer, celle du langage.

Nous allons donc, au cours de cette première partie, tenter de comprendre en quoi le langage ferait-il alors partie intégrante de cette philosophie spontanée.

En effet, le langage serait- il alors un simple ensemble de mots grammaticalement vides de contenu? Ou bien au contraire, serait- il un ensemble de notions et de concepts déterminés? Les diverses études sur le langage qui ont été établies nous montrent que seule la deuxième conception du langage peut alors paraître véridique.

On serait en effet tenter d'admettre que le langage est l'expression, après coup, d'une pensée déjà toute faite: nous pensons, nous jugeons, et puis nous formulons notre pensée à l'aide de phrases et de mots. Or il n'en est rien.

Les résultats des analyses scientifiques nous révèlent une parenté beaucoup plus étroite entre la pensée et le langage: l'idée abstraite est difficilement séparable du mot et la construction de l'univers notamment chez les enfants, va de pair avec la constitution du langage.

L'enfant s'aperçoit que le mot n'est ni le simple signal, ni l'indice des choses, qu'il n'a quasiment aucune correspondance analogique avec l'objet.

Parvenue à ce stade, la pensée s'est intériorisée.

Ce qui auparavant appartenait au domaine individuel de l'image s'est généralisé, on passe alors à un stade de pensée conceptuelle.

Le langage est donc un outil de base nécessaire à toute personne pour. »

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