Peut-on voir dans l'amour un mode de connaissance ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
Peut-on ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux:
• la possibilité pratique/technique ou la capacité, la faculté.
• La possibilité morale, ou le droit ("A-t-on le droit de ?").
AMOUR: 1.
Sens courant : sentiment d'affection passionnée d'un être humain pour un autre.
2.
Sentiment de
profond attachement (à un idéal moral, philosophique, religieux) impliquant don de soi et renoncement à son propre
intérêt (exemple : l'amour de la justice).
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
Le concept d'amour et la philosophie sont intimement liés, la philosophie étant étymologiquement l'amour de la
sagesse.
(« philo », amour et « sophia », sagesse, en grec ancien) Pourtant, l'association entre amour et
connaissance, ou, par extension, amour et rationalité, est contre-intuitif, on lie plus volontiers l'amour et la passion,
passion elle-même opposée à la rationalité.
Il semblerait donc que la connaissance, l'objet de la sagesse, soit
également objet d'amour, si l'on s'en tient à une simple analyse étymologique du substantif philosophie.
Mais
qu'appelle-t-on « amour », aujourd'hui ? Il s'agit à la fois d'une passion et d'un sentiment.
Le substantif
« amour » (qui vient du latin « amor ») est largement polysémique.
Il évoque l'attachement affectif, allant du degré
le plus faible jusqu'à l'exclusivité, d'un sujet à des objets qui peuvent être variés.
Un individu peut aimer une chose,
une activité, une abstraction : le jardinage, la musique, Dieu (s'il est croyant) ou sa patrie ; il peut ressentir de
l'amour pour un ou plusieurs individus : lui-même (« amour propre » ou « amour de soi »), un autre ou sa famille
toute entière par exemple.
On parle également de « l'amour » pour qualifier la sexualité dans son ensemble ou pour
évoquer l'acte sexuel, auquel cas on dit « faire l'amour ».
Empédocle, philosophe présocratique, conscient de la
richesse du terme, parlait déjà de l'amour en terme d'« affinité universelle » ayant part dans un ordre cosmologique
(ordre selon lequel le monde est organisé), en opposition avec un principe de désordre.
L'intensité du ressenti
amoureux peut être très variable.
A cause de cette richesse sémantique, le concept d'amour fait particulièrement
problème.
Les manifestations de l'amour ainsi que ses objets sont très divers et on peut se demander quelle est sa
nature.
L'amour est-il une connaissance ou la connaissance n'est-elle qu'un des divers objets possibles de
l'amour ? Pour comprendre le rapport amour et connaissance, il faut se demander : quelle est la nature de
l'amour ?
I.
Si l'amour est désir de l'absolu, comme le pense Socrate dans le dialogue Le Banquet,
écrit par Platon, le désir de connaître cet absolu est une manifestation de l'amour mais ne
constitue pas sa nature.
II.
L'amour est " une joie accompagnée de l'idée d'une cause extérieure ", comme l'écrit
Baruch Spinoza, ce qui implique que la connaissance de cette idée a une part dans la processus
amoureux, même s'il elle ne constitue pas la nature même de l'amour..
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