Peut-on vivre sans amis ?
Extrait du document
«
Plutôt que de faire de grands discours basé sur l'expérience personnelle de l'amitié, un texte m ajeur de l'histoire de la philosophie répond
parfaitement à la problématique qui est l'Ethique de Nicomaque d'Aristote.
Ce problème a un enjeu moral lié au bonheur, est-ce qu'une vie
heureuse est possible sans ami ? Qui est capable de vivre sans ami, qu'est-ce qui pourrait concourir au bonheur à part l'amitié ?
1) L'amitié selon Aristote.
Selon Aristote dans l'Ethique à Nicomaque, au livre 8 et 9, L'amitié est une vertu ou tout du moins, elle
s'accompagne de vertu.
Elle est indispensable à la vie : sans amis nul ne voudrait vivre, même en étant
comblé de tous les autres biens.
Les richesses serviraient à peu de chose si on ne pouvait faire du bien
à des amis.
L'amitié est nécessaire et admirable, avoir beaucoup d'amis fait parti des plus grands
avantages.
Certains fondent l'amitié sur la ressemblance, car se ressembler c'est s'aimer, le semblable
est attiré par le semblable, pour d'autres comme Héraclite, l'unité naît du contraire, tout provient de la
discorde.
Quand la bienveillance devient réciproque, elle devient de l'amitié.
L'amitié exige des bonnes
dispositions réciproques, m a i s aussi qu'on veuille le bien d e l'ami, et que les sentiments soient
manifestes.
Il y a 3 sortes d'amitié comme il y a 3 sortes de qualités aimables.
Il y a l'utilité, les amis ne s'aiment
pas pour eux-mêmes, mais dans l'espoir d'obtenir l'un de l'autre quelques avantages
Il y a le plaisir, il s'agit d e l'agrément qu'on peut trouvé à fréquenter autrui et n o n pour s a nature
profonde.
On n'aime pas son ami parce qu'il est lui mais dans la mesure où on peut en retirer de l'utile
ou de l'agréable.
Ces amitiés sont fragiles et se perdent quand l'utilité ou le plaisir disparaît.
Parfois, ils
n'éprouvent pas de plaisir à vivre en commun, ni à fréquenter dans d'autres circonstances.
L'amitié entre
jeunes g e n s semble avoir s a source dans le plaisir.
Leur amitié apparaissent et disparaissent
rapidement.
L'amitié parfaite est celle des bons et de ceux qui se ressemblent par la vertu, c'est dans le
m ê m e qu'ils s e veulent mutuellement du bien, m a i s vouloir le bien d e s e s a m i s pour leur propre
personne, c'est atteindre le sommet de l'am itié, de tels sentiments traduisent le fond même de l'être et
n o n un état accidentel.
Les g e n s vertueux ont d e l'agrément les u n s pour les autres, ces g e n s ne
manquent pas de se rendre utiles les uns aux autres.
Il ne faut pas aimer que son propre avantage.
On
met au premier l'amitié entre les gens de bien, les autres n'existant que par analogie par rapport à lui.
On ne peut être ami que si on a
en vue quelques biens, ou quelque chose qui ressemble au bien, il y aura un lien vraiment personnel.
Ce sont les bons qui sont amis au
sens rigoureux du terme, les autres ne le sont que par accident par rapport au premier.
Dans toutes les amitiés qui ne sont pas sur un
pied d'égalité, les lois d e proportions égalise et sauvegarde le sentiment.
Dans les amitiés basées sur l'utilité, la m o n n a i e sert de
mesure.
L'amitié ne subsiste pas quand les conditions qui l'ont vue naître ont disparu, ou quand les amis obtiennent autre chose que ce à
quoi ils aspiraient.
La bienveillance se distingue de l'amitié car elle peut s'adresser à des inconnus, mais sans bienveillance, il ne peut
exister d'amitié.
L ' h o m m e e s t un être politique, il est fait pour vivre en société, étant que le bonheur est une sorte d'activité en acte,
l'homme heureux aura besoin d'amis.
Pour quiconque vit en solitaire, l'existence est pénible, on ne peut déployer une activité incessante
seul.
L'honnête homme dans la mesure où il est honnête, se complaît aux actes conformes à la vertu.
Ce qui est bon par nature sera bon
pour l'homme vertueux, raison qui fait que vivre paraît à tous agréable.
La vie est un bien par nature, et s'apercevoir du bien en nous est
un plaisir, l'existence est désirable pour les hommes vertueux.
Avoir beaucoup d'amis apporte plus de difficultés que de joies, il est plus
difficile de partager.
Un sentiment très vif ne peut être porté qu'envers un très petit nombre de personnes.
Les amitiés qu'ont célèbre en
temps ordinaire ne se passent qu'entre deux personnes.
La présence d'amis est agréable dans le bonheur et dans le malheur, même si
dans le malheur ont a plus recours à l'utilité.
L'ami est source de consolation ne serait-ce que par sa parole.
On doit rendre service aux
amis qui sont dans le besoin, sans même qu'il le demande, mais il ne faut pas trop mettre d'empressement à obtenir de bons offices de
ses amis car ce n'est pas honorable.
L'amitié est une sorte d'association, les dispositions que l'on entretient à l'égard de soi-m ê m e , o n
les montre à l'égard de ses amis.
L'amitié s'entretient en étant entre gens vertueux.
La portée politique de l'amitié.
L'amitié civique a été formée à partir d e l'intérêt, car chacun n e s e suffit pas à soi-même, ce fût la vie commune qui dicta ce
rassemblement.
Chercher c o m m e n t s e conduire avec un ami, c'est chercher une certaine justice, car l'homme n'est pas seulement un
animal politique mais aussi un animal domestique, il n'est pas un animal solitaire, il est fait pour l'association.
C'est dans la maison que
s e trouve d'emblée les prémisses et les sources d e l'amitié, de l'état e t d e la justice.
L'amitié qui repose sur l'égalité est une amitié
politique, elle est étayée par l'utilité.
Cette amitié peut légale ou éthique, l'am itié politique regarde l'égalité et la chose du type « les bons
comptes font les bons amis » , quand les amis se fient les uns aux autres, l'amitié aspire à la morale et à la camaraderie.
C'est dans la
liaison par intérêt qu'il y a plus de récriminations, car la vertu est à l'abri du reproche et ceux qui ne sont liés que par plaisir, se séparent
aisément.
L'amitié légale est moins sujette à contestation, la séparation n'est qu'une question d'argent.
L'amitié politique regarde l'entente et son objet, l'amitié morale n'a d'yeux que pour l'intention qui doit être égale des deux côtés.
La
sage a aussi besoin de ce qui est indispensable à la vie, le juste a besoin de personne pour exercer sa justice, le sage même seul peut
s'adonner à la contemplation, et plus sa sagesse est grande plus il s'y consacre, cette existence est la seule qu'on puisse vouloir pour
elle-même.
La vie contemplative vaut pour elle-même contrairement à la vie dans l'action qui a son but en dehors d'elle, avoir une vie
contemplative est avoir une vue conforme à l'esprit qui est un attribut divin, c'est donc avoir une vie divine.
On doit tout faire pour vivre
conformément à notre partie divine, cette vie est parfaitement heureuse.
La divinité n'a p a s besoin d'amis, l'homme le plus heureux
n'aura pas besoin de beaucoup d'amis, l'ami vertueux est le seul, le besoin altère notre jugement sur l'amitié.
La vie commune est une
perception, et une connaissance mise en commun, on désire toujours vivre car on désire toujours être connaissable.
La perception de l'ami
est une perception de s o i - m ê m e e t u n e connaissance de soi-même.
Il est souhaitable de partager ses perceptions avec le plus grand
nombre possible.
Il est difficile d'avoir u n e pléthore d'amis et d'en faire u s a g e quand on les a.
Vouloir être e n s e m b l e est un signe
d'amitié car tout le monde choisit bonheur et vie commune, on épargne à ses amis de partager ses propres souffrances, mais il est vrai
que les maux sont plus légers quand on n'est pas les seuls à les supporter, il est désirable de mener une vie commune, de partager un
bien de petite taille que de profiter séparément d'un grand bien.
On souhaite parfois que nos amis ne ressentent aucune tristesse quand
nous sommes dans l'ennui et qu'ils ne peuvent pas nous aider.
Mais la contemplation d'un ami est un bien supérieur à toute chose, on a
même plaisir à contempler un ami malade quand on l'est soi-même, selon que le plaisir l'emporte dans l'un ou l'autre sens, on incline à
désirer la présence d'un ami ou son absence.
Conclusion.
On comprend que l'homme est par essence « un animal politique », et que l'amitié est sans quoi aucune communauté urbaine ne peut se
construire, ni aucun bonheur.
Il faut être un Dieu ou une bête pour vivre en dehors de la compagnie humaine.
Mais Aristote précise qu'il
ne sert à rien d'avoir trop d'amis, d'être trop entouré, mais juste suffisamment pour ne pas souffrir de la solitude..
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