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peut-on vivre libre sans lois?

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« Analyse du sujet : Ce sujet classique en philosophie interroge le rapport entre la loi et la liberté.

Dans un premier sens, la liberté c'est l'absence d'obstacle.

C'est donc faire ce que l'on veut.

Mais la volonté suppose un choix qui intervient en amont de la réalisation, la liberté se joue donc au moment de la prise de décision et pas seulement au moment de l'action. Il est important de remarquer également les différentes registres où intervient la loi et, pour ce qui concerne ce sujet, distinguer trois domaines : Tout d'abord, le domaine de la nécessité.

De fait le monde est régi par des lois que l'homme ne peut pas contourner.

Je ne suis pas libre de réaliser ce qui est impossible. Ensuite, le domaine de la loi civile.

Les lois sont des règles qui régulent les rapports individuels au sein d'une communauté politique.

Elles sont obligatoires, je m'expose à une sanction si je les enfreint. Les lois civiles sont donc des obstacles extérieurs qui restreignent ma liberté. Enfin, la loi morale.

Les lois morales sont des règles qui obligent le sujet D'un autre point de vue la loi me protège de la liberté des autres.

Chaque individu peut être un obstacle à ma liberté.

La loi n'est pas seulement un obstacle, elle est aussi une barrière. Problématisation : Le sujet traité fait surtout référence à la loi civile dans la mesure où l'on ne peut transgresser les lois naturelles, et parce que les lois morales sont des lois qui sont le fruit d'un consentement quand elles sont suivis.

A première vue, il n'y a pas dans les lois morales véritablement de contraintes extérieures.

Le sujet renverse l'idée que les lois sont des obstacles à la liberté en en faisant au contraire des conditions de possibilité de la liberté.

Peut-on vivre libre sans loi ? Autrement dit, peut-on se passer de la loi pour être libre ? Cela engage une certaine conception de la loi qu'il nous faudra éclaircir et nous pousse à nous interroger sur la nécessité de l'obligation en plus de l'obligation morale. 1.Les lois sont nécessaires à la liberté. a) b) c) d) Pour répondre à la question posée, on peut commencer par se demander ce qui se passerait en l'absence de lois, ce que la théorie du contrat a appelé « l'état de nature ».

Les hommes sont-ils libres en l'absence de lois ? Pour Hobbes, les hommes sont à l'état de nature dans un véritable état de guerre de chacun contre chacun, c'est-à-dire une guerre permanente.

Sans lois les hommes ne parviennent pas à accorder leurs actions. L'anthropologie de Hobbes souvent évoquée par la célèbre formule « l'homme est un loup pour l'homme », fait des hommes des êtres belliqueux.

En réalité, dans le Léviathan de Hobbes, les hommes ne désirent pas naturellement la guerre, ils sont portés à la guerre malgré eux car aucun n'a de garantie qu'un autre ne va pas chercher à s'emparer de son bien.

Ceci étant précisé, il n'en reste pas moins qu'à l'état de nature les hommes ont un droit à tout.

Il n'y a aucune limite à la liberté naturelle. Les lois sont des obstacles, des limites à cette liberté. Cependant, selon Hobbes ce droit illimité à tout n'assure dans la pratique aucune possibilité de jouissance des biens obtenus.

Puisque tout le monde a droit à tout, personne n'a droit à rien, seule la force permet de conserver un bien ce qui, eu égard à l'égalité naturelle dans la force et dans la ruse rend l'état de nature si pénible.

« Hors de la société, chacun a tellement droit sur toutes choses qu'il ne s'en peut prévaloir et n'a la possession d'aucune; mais dans la république, chacun jouit paisiblement de son droit particulier.

» écrit Hobbes dans Du citoyen.

La liberté de l'autre m'empêche de donner une effectivité à ma liberté.

Dans un tel contexte, je ne peux m'engager dans des actions à long terme car je ne suis jamais assuré de ce que je possède.

La loi est donc nécessaire à une liberté qui se trouve malgré tout limitée. Mais si les lois sont nécessaires, ce qui peut être contesté, cela n'implique pas que la loi rend possible la liberté.

Il faut se demander à quelles conditions la loi assure la liberté, et en quel sens du terme liberté. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui. Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait. »

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