Peut on tout désirer ?
Publié le 09/02/2023
Extrait du document
«
Peut-on tout désirer ?
• Désirer = du latin desiderare qui signifie « regretter une absence ».
• Chez Platon : concupiscence, provenant de celle des trois parties de l’âme qui est en rapport avec le
corps.
Opposé à la raison et au courage, il détourne l’âme de l’intelligible.
Mais, sous l’impulsion
d’Éros, il opère des déplacements incessants, des beaux corps à l’âme, de l’âme à l’intelligible.
=> Phèdre, La république, Le banquet
• Pour Freud : le « désir » n’est pas visée d’un objet réel externe mais d’une hallucination interne :
celle d’une primitive satisfaction de besoin qui a laissé sa trace dans la mémoire.
=> Métapsychologie, Pulsions et de destin des pulsions
INTRODUCTION
• « Peut-on » : désigne la possibilité et la légitimité de faire, d’accomplir, de penser, de tourner son
action vers quelque chose.
• « tout » : ce terme est très vague, désigne l’ensemble des choses qui existent, qu’elles soient ou
matérielles ou non, vivantes ou inertes.
• « désir » : du latin desiderare qui signifie « regretter une absence », le désir est ce que l’on ressent
lorsqu’un besoin spontané s’est transformé en une tendance consciente orientée vers un but conçu ou
imagé.
Désirer, c’est témoigner un manque, mais ce manque n’est pas tel qu’il puisse être comblé, ce
pourquoi il faut distinguer entre désir et besoin.
Le désir est donc inapaisable en soi, et contrairement
au besoin, il s’articule à « l’imaginaire » ce pourquoi il ne serait être véritablement satisfait.
L’objet du
désir dont il est question ici, est la chose réelle sur laquelle porte ce sentiment.
Il s’agit donc de s’interroger sur les limites du désir : rien ne puisse venir borner notre puissance du
désir.
Désirer quelque chose ne signifie pas assouvir dans les faites ce désir.
Il s’agit donc, dans un premier temps, de s’interroger sur la capacité de l’homme à désirer en elle-même
et ces limites.
Il faut aussi prendre en compte le double sens de « peut-on », il faut en effet prendre en considération
la possibilité de tout désirer dans les faits mais également dans le droit.
Doit-on tout désirer moralement
?
Pouvoir désirer engage donc à la fois la capacité désirante de l’Homme, sa volonté mais aussi sa capacité
morale à désirer.
PROBLÉMATIQUE
La question cherche à savoir sur quel type d’objet peut porter le désir, et de quelle nature est l’objet du
désir.
Mais le verbe pouvoir porte aussi bien sur la légitimité.
Se pose donc la question de savoir si le désir est infini, et jusqu’ou peut-on légitimement désirer.
DÉVELOPPEMENT
I - Notre désir est infini
Nous avons défini le désir comme étant inapaisable, et c'est bien ce qu'il est, puisque si notre désir était
comblé, cela signifierait qu'il était non pas un désir, mais un besoin.
Le désir porte ainsi sur des objets
sans cesse nouveaux, sans cesse renouvelés, et la diversité des objets du désir semble pouvoir s'étendre
à l'infini.
• C'est ce qu'explique Descartes dans le Discours de la méthode, IIIe partie.
Selon lui, notre volonté
porte le désir, puisqu'elle est la 2nde faculté de l'âme (avec l'entendement), la puissance d'élire, de
poursuivre, et d'exécuter ce que l'on a choisi.
Notre volonté désire donc selon Descartes, des choses que
notre entendement croit possible.
Or, ce désir porté par la volonté a une caractéristique particulière, il
est infini.
II - Maîtriser ses désirs sous peine de perdre son humanité :
Mais cette capacité de pouvoir tout désirer ne signifie pas que cela est légitime.
En effet, si l'on
considère que l'homme se caractérise et se définit avant tout comme étant un être raisonnable, capable
de maîtriser ses désirs et ses passions, alors il semble évident que l'être qui agit conformément à ses
désirs ou qui n'obéit pas à sa raison pourra être considéré comme inhumain.
o C'est ce qu'explique Kant dans L'introduction à la Métaphysique des mœurs.
Nous sommes selon
lui, à la fois des êtres sensibles ayant des passions et des désirs - et des êtres intelligibles - doué
de raison qui nous permet de nous extraire de l'expérience pour nous situer au niveau de
l'universel.
Notre volonté peut donc être déterminée de 2 façons : soit par une détermination
extérieure (agir selon ses penchants et désirs, et suit ainsi les lois de la nature) soit par un
principe interne (agir selon sa raison et donc selon l'universel en nous) à la volonté n'étant pas....
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