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Peut-on se servir de l'histoire pour justifier le mal ?

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« Termes du sujet: HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). Comment le mal peut-il être justifié ? L'histoire peut-elle être un moyen de justification ? Est- ce sa fin ? Justifier, est-ce donner une explication rationnelle, ou démontrer que le mal existe, qu'il est inhérent à l'homme ? Le justifier, est-ce l'excuser ? On a ici à statuer sur une tentation : celle de reconnaître qu'il y a du mal (donc pas de relativisme moral absolu), mais que ce mal est nécessaire historiquement.

Qui fait cela reconnaît qu'il y a du mal, mais cherche à excuser ce mal.

Qui cherche-t-on à excuser ? Dieu en premier lieu.

Ce genre d'argumentations s'appelait à l'origine "théodicée", défense de Dieu : le mot est de Leibniz, mais l'argumentation est beaucoup plus ancienne.

L'idée est que Dieu étant parfaitement bon, il faut justifier que le monde contienne du mal.

Chez Leibniz (qui ne parle pas à proprement parler d'histoire, mais plutôt de la création dans son ensemble), le monde réel est le meilleur des mondes que Dieu pouvait créer : il y a du mal, mais il ne pouvait pas y en avoir moins.

Maintenant qu'on ne pense plus avec le postulat de l'existence de Dieu, l'argumentation est beaucoup plus dangereuse : il s'agit de justifier, non le mal en général, mais de justifier tel mal particulier, telle guerre, tel massacre, tel génocide, au nom, soit de sa nécessité historique (passage de l'explication à la justification), soit de ses conséquences positives (exemple typique : le mythe de la guerre régénératrice, ou encore la déviation stalinienne de la Révolution russe). On pourrait dire que la justification par la nécessité, qui encourage au conformisme (le meilleur moyen d'empêcher les hommes de progresser, c'est de leur dire qu'il n'y a pas de progrès possible, selon Kant), est aujourd'hui incarnée par le discours libéral triomphant : bien sûr, l'évolution actuelle de l'économie est un mal pour des millions d'hommes, mais c'est un mal nécessaire.

La justification par le progrès est plus le fait des idéologies totalitaires cherchant à excuser leur passé sous prétexte de le présenter comme une étape.

La question sous-jacente, c'est : en dépit de la nécessité historique et des inévitables compromissions de l'action politique, y a-t-il des choses inacceptables, sans condition ? Ou bien le discours de l'histoire, fondé sur une causalité rigoureuse, est-il condamné à justifier en expliquant ? Le terme d'histoire, ambigu, désigne deux ordres de réalité différents : d'une part, les événements, actes, les faits du passé qui constituent la réalité historique, d'autre part, la recherche historique et la science du devenir des hommes.

Ce que Raymond Aron affirme : " le même mot, en français, en anglais, en allemand s'applique à la réalité historique et à la connaissance que nous en prenons".

Il semble qu'ici le sujet prenne en compte les deux sens, il s'agit de savoir si le passé nous donne des raisons de croire que l'utilisation du mal peut être bénéfique.

Au premier abord, l'histoire semble être constituée de guerres sanglantes, de coups d'état.

Elle semble nous apprendre que l'homme est mauvais et qu'il ne faut pas lui faire confiance.

Mais l'histoire peut-elle nous servir d'exemple? Si le passé ne se reproduira plus, ne faut-il pas plutôt chercher à écrire l'histoire sans faire le mal? Le sens de l'histoire n'est-il pas subjectif? 1.

L'histoire n'est qu'une suite ininterrompue de méfaits L'étude des faits passés permet pour beaucoup, éclaire le présent et permet d'agir plus efficacement.

C'est pourquoi Machiavel explique que "Les hommes marchent presque toujours dans les traces laissées par les autres et font leurs actions par imitation.

L'homme sage doit toujours s'engager sur la voie des grands hommes." L'histoire n'est constitué que par des évènements qui relèvent la violence et le mal.

Rousseau admet que l'étude de l'histoire est nécessaire parce qu'elle nous donne à connaître les hommes mais affirme que l'histoire nous montre le plus mauvais côté de l'homme : du passé, "nous ne savons donc que le mal" (Émile).. »

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