Peut on se passer de religion ?

« Dissertation.

Peut-on se passer de religion ? Aujourd’hui, l’impression que la religion a perdu de son importance est l’objet de nombreuses discussions et interrogations.

Mais qu’est-ce que la religion ? N’est-elle qu’une croyance ? Si la réponse à cette dernière question était oui, on pourrait considérer qu’un athée est religieux au sens d’une croyance en la non-existence de Dieu.

Etymologiquement, le terme religion a deux sens.

Il proviendrait du latin religare (relier en français) ou relegere (relire et recueillir). La religion relit verticalement l’Homme à la transcendance, c’est-à-dire à Dieu , mais aussi horizontalement les hommes entre-eux par une idéologie, des valeurs ou des rites.

Dans son second sens, la religion est ce que l’on relie avec recueillement, c’est une tradition qui se veut individuelle et collective.

C’est la définition que donne Emile Durkheim dans son ouvrage Fondements de la vie religieuse qui sera retenue comme la principale.

Selon lui, « la religion est un système de croyance solidaire et de pratiques relatives à des choses sacrées ». Mais la religion en Occident devient un phénomène de plus en plus minoritaire. L’époque contemporaine est marquée par le progrès scientifique et la libération des mœurs.

Avec la laïcisation des Etats, la religion sort de la sphère publique pour ne devenir qu’affaire privée. Cependant une société sans religion est-elle possible ? Les individus ne risquent-ils pas une abolition de toutes valeurs communes ? Une société sans religion n’est-elle pas comme un voyageur sans boussole, ne sachant plus se situer entre les directions du bien et du mal, ne sachant plus s’orienter entre les caps de la vérité et du mensonge ? Ne risque-t-on pas l’anarchie sans religion ? Nous verrons dans un premier temps en quoi la religion s’est-elle avérée essentielle à l’Homme.

Puis la conception d’une humanité sans religion pour terminer sur les nouvelles formes de religiosité et de spiritualité. La religion est un fait humain universel.

Au même titre que le langage, elle est l’un des éléments constitutif de toute culture et de toute société.

Dans Les deux sources de la morale et de la religion, Bergson exprime « qu’on trouve dans le passé, on trouverait même aujourd’hui des sociétés humaines qui n’ont ni science, ni art, ni philosophie.

Mais il n’y a jamais eu de société sans religion ».

A ce titre, c’est le sens large du mot religion qui est utilisé, celui de la communion et pas seulement de la croyance en un ou plusieurs dieux.

Certes, il existe une forte diversité de religion dont les croyances et les pratiques peuvent être éloignées.

Reste que le point commun entre le bouddhisme et christianisme ou le taoïsme et le musulmanisme est l’unification de leurs fidèles autour d’une foi, d’une croyance et d’idéaux.

Ceci représente l’universalité du phénomène religieux.

La religion est apparue comme une constante anthropique au point où l’on pourrait se demander si ce n’est pas dans la nature humaine que d’être religieux.

Cela sans doute dû au fait que l’homme a conscience de son caractère mortel. Si la religion est essentielle à l’homme, c’est qu’elle remplit des fonctions. »