Peut-on se fier aux images ?
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«
Nous vivons dans un monde d'image, le dehors est fait d'image ou plus exactement de publicité, le dedans ; ou plus
exactement le chez-soi est fait d'image, les posters dans la chambre du petit, et la petite lucarne qui dispense aussi
des images, de sorte que les images nous sont devenus si familières que nous n'y faisons même plus attention, mais
n'est-ce pas là le danger ? Peut-on se fier aux images ? Un tel sujet présuppose que la confiance envers les images
devrait être relativisée, au point que nous serions autorisés à penser qu'une véritable défiance envers les images
pourrait potentiellement s'imposer, puisque du fait que les images devenues une réalité habituelle comme les autres
constitueraient un danger à être tout autant insidieux puisque transparent à la société qui ne trouve même pas
raisons à les critiquer puisqu'elles existent.
Nous verrons d'une part que les raisons qui poussent à se défier des images dans un premier temps pour ensuite
s'interroger sur le pouvoir positif des images au niveau de la connaissance, et enfin nous verrons que les images
puisent leurs origines de la société, de l'histoire, de la culture et qu'une société sans image est peut-être tout
simplement une société sans histoire.
I L'image : source d'illusion.
a)
De part sa nature, l'image provient de l'imagination qui est source d'erreur et de tromperie.
Voir
Pascal, voir également Machiavel ou comment soigner « l'image de marque »
Machiavel dans le Prince
Machiavel montre très bien comment Ferdinand d'Aragon , roi d'Espagne,
illustre par sa conduite et son exercice du pouvoir ce qu'il faut faire pour
acquérir une image de marque et construire une idéologie d'Etat, le devoir
du prince est de construire une image de marque à travers une apparence
et une réputation.
De manière générale, il importe donc que le prince
paraisse posséder un certain nombre de qualités morales.
Mais sa
condition de prince n'exige pas de lui qu'il possède réellement ces mêmes
qualités .Le pouvoir princier tout en étant amoral, se doit, dans la mesure
du possible , de paraître moral, au nom de sa propre conservation.
D'ailleurs rappelez-vous la manière dont précisément Machiavel fait appel
à des images de bêtes pour qualifier l'attitude que doit avoir le prince, il
essaiera d'être à la fois lion et renard, alliant la force et la ruse car la
politique est l'art de la simulation et de la dissimulation.
b)
De par son rapport au réel, à la réalité, elle travestie la réalité,
problème de l'être qui est dénaturé.
Voir Platon dans l'Allégorie de
la caverne, voir aussi Sartre
- On peut se méfier de l'image lorsqu'on croit que l'image est
pensée comme une chose perçue dans l'intériorité de la conscience
, c'est l'illusion d'immanence.
Et d'autre part on peut se méfier de la pauvreté des images.
Jean Paul Sartre dans L'imaginaire , deux éléments sont assez récurrent « l'illusion d'immanence » et la
pauvreté de l'image,
a L'illusion d'immanence
Comprendre que les psychologues et philosophes commettent l'erreur de penser l'image comme une entité présente
dans la conscience et l'objet imaginé comme une trace conservée dans cette image.
L'origine de cette opinion
commune se trouve dans la définition par Hume (Traite de la nature humaine) des perceptions comme impressions
faites en nous par les choses, lesquelles impressions sont traduites en images dans la pensée.
L'image serait un
résidu sensible persistant dans la pensée: « Pour Hume, avoir une idée de chaise, c'est avoir une chaise dans la
conscience » (p.
18).
Dès la perception, notre conscience n'est pas conscience d'une trace sensible, elle est visée de l'objet réel, hors de
nous.
La chaise n'est donc pas dans la perception.
De même quand j'imagine ma conscience qui continue à viser un
objet extérieur, transcendant, mais sans parvenir à le rencontrer, à se retrouver en présence de lui.
L'objet de l'imagination est donc toujours hors de ma conscience, elle le vise alors qu'il est absent.
Percevoir et imaginer sont deux
actes de la conscience qui se tourne vers un objet extérieur de deux manières différentes.
L'acte d'imaginer est
chosifié par « l'illusion d'immanence » quand l'image est pensée comme une chose perçue dans l'intériorité de la
conscience.
B La pauvreté de l'image
Percevoir un cube, ce n'est jamais percevoir toutes ses faces à la fois, il faut en faire le tour pour les découvrir.
»
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