Peut-on savoir ce que l'on dit ou fait quand on parle ?
Publié le 06/11/2022
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«
Dissertation de philosophie
Sujet : Peut-on savoir ce que l’on dit ou fait quand on parle ?
Il semble à première vue que l’on sait ce que l’on dit ou fait quand on
parle.
En effet, lors d’une prise de parole, nous avons conscience de ce que l’on
dit.
Nos paroles et nos actions sont réfléchies afin d’apporter du sens à nos
propos.
Ainsi, lors de débats, par exemple, les polémistes tiennent pour la
plupart un discours sensé et construit, tout en réussissant à répondre aux
objections adverses.
Pourtant, lors de ces mêmes débats, il est très fréquent
d’entendre des maladresses ou bien même de mal interpréter certaines paroles.
Aussi, sous certaines conditions, le sens de ces actions et ces dires ne peut pas
forcément être maitrisé.
On peut dire plus que ce que l’on souhaitait ou encore
ne pas réussir à le dire.
Doit-on alors continuer de dire que l’on sait ce que l’on dit ou fait quand
on parle ?
Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps
que nous avons de bonnes raisons de croire que nous savons ce que nous disons
ou faisons, puis, dans un second temps, nous verrons qu’il y a aussi de forts
arguments d’en douter.
On sait ce que l’on dit ou fait quand on parle.
Par « savoir », on entend ici
avoir conscience de nos actions et de nos propos.
Tout d’abord, il est possible de dire que l’on a conscience de nos paroles
car nos mots sont avant tout véhicule de notre pensée.
Autrement dit, la parole a
pour utilité de concrétiser cette dernière.
En effet, on peut supposer que, la
pensée étant antérieure au langage, on pense en premier lieu, puis on parle
ensuite.
Ainsi, sachant que nous réfléchissons à nos dires avant de parler, nous
aurions toujours conscience de ce que l’on dit.
Cependant, contrairement à l’argument précédent, il est également
possible de justifier la conscience de nos paroles par le fait qu’il puisse nous être
impossible de penser sans les mots.
En effet, Friedrich Hegel, dans son ouvrage
Philosophie de l’esprit, développe l’idée que le langage est condition de la
pensée.
Autrement dit, la pensée devient claire et concrète seulement lorsque
l’on y associe un mot.
Ainsi, en supposant qu’on ne puisse penser qu’avec les
mots, on peut en déduire que nos mots sont la concrétisation de nos pensées, et
donc, qu’on ne peut qu’avoir conscience de nos paroles.
A première vue, on peut penser que l’on sait ce que l’on dit ou fait quand
on parle.
Néanmoins, il existe de nombreux obstacles à ce que nos paroles soient
représentatives de ce que l’on souhaite dire.
On ne sait pas ce que l’on dit ou fait quand on parle.
Autrement dit, on ne
peut pas forcément connaître le sens de nos paroles ou de nos actions.
Tout d’abord, le langage ne se réduit pas aux mots....
»
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