Peut-on résoudre, par des arguments purement psychologiques, le problème de la liberté ?
Extrait du document
«
On a ici le type du travail d'adaptation qui, appuyé sur des doctrines ou discussions exposées dans tous les cours
de philosophie, doit en extraire les idées sous un aspect défini et les mettre en ordre dans l'orientation demandée.
Remarquer, pour fixer ce sens d'exposition, que, malgré la forme de la question : « peut-on résoudre ? », il s'agit
moins de proposer une solution du problème, que de juger la valeur d'une méthode ou de moyens de discussion, ou
tout au plus d'en caractériser les rapports.
La préparation du sujet comporte la recherche et le classement des types de faits et de procédés utilisés par
l'argumentation : données directes, le sentiment de la liberté sous ses divers aspects; — résultats de l'analyse
psychologique ou psycho-physiologique, de l'acte volontaire.
Plan.
— Nous avons le sentiment de pouvoir choisir nos actions, les réaliser ou nous abstenir : sentiment de la
liberté.
Fait d'ordre psychologique qui pose l'idée.
La psychologie suffira-t-elle à l'établir ?
I.
(Le sentiment de la liberté).
L'observation nous fournit donc cette donnée d'un sentiment intérieur de la liberté.
Mais en quoi consiste-t-il ?
A) D'abord sentiment que j'aurais pu également réaliser une autre action.
Sorte d'induction rétrospective.
Mais ce
sentiment serait aussi bien l'illusion d'une pensée imaginative, qui ignore les obstacles, ou les conditions réelles de
l'action.
B) Ensuite, et positivement en apparence, on y trouverait un sentiment de puissance, car il apparaît, au moment du
passage à l'acte, comme sentiment d'avoir vaincu des résistances, et donné à une idée le pas sur d'autres.
Argument trompeur encore, car l'entraînement passionnel peut aussi bien en masquant le caractère réel de la
situation psychologique donner l'impression d'un triomphe, alors qu'il est subi.
C) Mais peut-être aurait-on une solution, si, au lieu d'utiliser ce sentiment superficiel, on faisait appel, comme
Bergson, à l'intuition de notre moi profond, mettant la liberté dans le sentiment de l'identité de l'acte et de la
personne, c'est-à-dire sentiment que notre acte est l'expression de tout ce que je suis, donc essentiellement mien.
— Contre quoi il faut dire que la liberté n'est alors autre chose que l'expression d'une réalité qui se donne à ellemême, mais ne sait pas d'où elle vient.
Il faut donc aller à la question des origines réelles de la personne, comme les
conceptions précédentes demandaient de poser celle des origines réelles de l'acte.
Est-ce la psychologie qui y
répondra ?.
»
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