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Peut-on parler de travail intellectuel ?

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« [On peut parler d'une travail intellectuel.

Le philosophe comme l'artiste produisent de véritables travaux. L'opposition entre «travail manuel» et «travail intellectuel» est donc factice.] Dans tout travail, l'esprit guide la main Tout travail manuel ne fait pas seulement appel à la force physique et à l'habileté.

Tout travail exige aussi des facultés de l'intelligence, qui organise l'effort et guide le corps.

Avant de faire, il faut savoir ce que l'on va faire.

Corps et esprit, main et intelligence sont étroitement unis dans le travail manuel.

A cet égard, Marx dira: «Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-même visà-vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu'il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent.

Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail, où il n'a pas encore dépouillé son mode purement instinctif.

Notre point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme.

Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche.

Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur.

Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté.

Et cette subordination n'est pas momentanée.

L'oeuvre exige pendant toute sa durée, outre l'effort des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même résulter que d'une tension constante de la volonté.

Elle l'exige d'autant plus que, par son objet et son mode d'exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot qu'il est moins attrayant.

» Les premières lignes du texte soulignent le caractère formateur du travail pour l'humanité.

En produisant ses conditions de vie, l'homme se produit lui-même, il devient véritablement humain. Marx définit ensuite le travail, en le comparant à l'activité animale.

Si le travail humain s'en distingue, ce n'est pas par la qualité du produit (les cellules de l'abeilles sont parfaites) mais par la nature de l'activité ellemême.

Le travail est ne transformation consciente de la nature. Autrement dit travailler suppose l'existence préalable d'un projet à réaliser.

Il en résulte premièrement que le produit du travail est l'extériorisation ou l'objectivation d'une intention humaine ; deuxièmement que c'est une intention qui impose au travailleur les gestes à accomplir et les techniques à utiliser. L'existence d'un projet contraint le travailleur.

Il n'agit pas au hasard mais pour réaliser ce qu'il a dans la tête.

Ses forces intellectuelles et corporelles ne sont pas mises en oeuvre librement, mais dans un but déterminé.

C'est en ce sens que le travail n'est pas « attrayant ».

Et parce qu'il n'est pas attrayant et aussi parce qu'il prend du temps, le travail implique un effort de la volonté. Nos besoins sont aussi de nature spirituelle Si le critère du travail est la satisfaction des besoins humains, force est de reconnaître comme un travail à part entière l'activité du philosophe, du peintre ou du savant.

Ce serait méconnaître la nature de l'homme que de réduire ses besoins aux seules nécessités vitales.

L'homme aspire à connaître intellectuellement le monde qui l'entoure.

L'homme a autant faim de nourriture qu'il a soif de savoir. Dans un passage de la « Métaphysique » (Livre A, chapitre 2), Aristote explique l'origine de la philosophie et le but qu'elle poursuit.

« Ce qui à l'origine poussa les hommes aux premières recherches philosophiques, c'était, comme aujourd'hui, l'étonnement .

» L'admiration et l'incompréhension devant le monde poussent l'homme à chercher à comprendre et à rendre compte de ce qui l'entoure.

Ainsi naît la philosophie, qui n'a d'autre but que de tendre à expliquer le monde. Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.

En effet, Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner.

La philosophie n'a point d'autre origine… » L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.

L'étonnement. »

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