Peut-on parler de l'histoire collective comme on parle de l'histoire d'un individu ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Peut-on parler de: Question sur la capacité, l'éventualité de faire quelque chose.
On s'interroge ici sur la
possibilité d'associer l'histoire individuelle à l'histoire collective dans la manière que l'on a de les rapporter.
Est
ce qu'il est possible de les placer au même niveau ? Peut-on s'entretenir de manière équivalente à propos de
l'histoire d'un individu ou à propos de celle de la collectivité ? Quels sont leurs points communs et quelles sont
leurs différences ?Est ce que l'on utilise les même méthodes, les mêmes procédés ? Est ce que les mêmes
critères entrent en jeu pour juger de l'histoire d'un individu et de l'histoire d'une collectivité ?
Histoire : individuelle ou collective.
Le discours historique est spécifique.
Il relate des actions humaines, des
faits sociaux et politiques, des événements concernant la vie de l'humanité, d'une société, des rapports entre
plusieurs sociétés, etc.
ce récit s'organise de manière chronologique.
De plus, l'histoire cherche à dire le vrai à
propos du passé (souci d'objectivité).
En ce sens, le terme « histoire » vient du grec historia qui signifie
« enquête », et qui désigne la recherche de l'historien essayant de constituer une connaissance du passé.
Outre la science du passé, l'histoire peut aussi désigner le devenir historique.
Collective : L'histoire collective est celle qui appartient à tout le monde et à laquelle tout le monde participe.
Elle concerne donc un groupe, un ensemble et elle relate la vie commune, les relations et les actions des
individus qui vivent ensembles.
Individu : est avant tout un être humain singulier, indépendant et autonome, une personne, par opposition à
la collectivité, mais un être humain qui appartient à cette société.
Ensuite, le terme « individu » désigne un
être indéterminé.
Parler de l'histoire d'un individu, cela peut revenir à parler de l'histoire de n'importe qui.
Comme : exprime la comparaison, le rapprochement éventuel (puisque la question porte sur ce point) de deux
termes qui à première vue s'opposent entre eux : l'individu, le singulier et la collectivité, le multiple.
Interrogation qui porte sur les rapports entre les deux membres de la phrase« histoire collective » et « histoire
d'un individu ».
Peut-on s'exprimer de la même manière pour chacun ?
Problématique :
On appelle « histoire » trois réalités : l'histoire c'est d'abord le passé d'un homme ou de l'humanité tout entière, c'est
ensuite une science qui porte sur ce passé et c'est enfin le récit.
Habituellement, l'historien néglige
considérablement l'histoire individuelle, sauf lorsqu'il s'agit précisément des grands hommes ou des héros.
En effet
ceux-ci, dans leur histoire, dans ce qui leur est arrivé, ont réalisé des actions qui ont marqué toute une partie de
l'humanité.
Par exemple, la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb est une histoire à la fois individuelle et
collective, voire universelle, qui a bouleversé la représentation que les hommes se faisaient du monde et d'euxmêmes.
De même, l'histoire d'un pays, l'histoire d'une dictature par exemple, a un lien direct avec la vie singulière
des citoyens qui sont opprimés et soumis.
Etudier la vie de ces hommes, c'est déjà étudier l'histoire de leur nation et
de leur peuple.
Pourtant, vous devrez examiner les différences entre histoire individuelle et histoire collective.
Tout d'abord, l'échelle n'est pas la même puisqu'on considère des décennies pour l'histoire individuelle, alors que
l'histoire d'une collectivité s'apprécie sur des siècles entiers.
Enfin, on pourrait penser que l'histoire de l'individu obéit à des motifs personnels, voire égoïstes, alors que l'histoire
d'une collectivité est la réalisation d'idéaux et d'aspirations pas seulement individuels.
Cela étant, vous devrez vous interroger sur le sens de cette séparation possible entre l'homme et la collectivité.
La
collectivité n'est-elle pas ce que chacun fait et pense dans sa vie, mais en tant que chacun se sent responsable de
l'humanité elle-même ? Notre histoire serait alors la réalisation d'une histoire à plus grande échelle.
Vous voyez donc
que la difficulté est de savoir jusqu'où l'homme est responsable de la collectivité, voire de l'humanité tout entière.
Proposition de plan :
1-Quand « histoire individuelle » et « histoire collective » se confondent :
Hegel dans les Leçons sur la philosophie de l'histoire décrit ce qu'est l'histoire originale.
L'histoire originale est un compte rendu des événements par ceux qui y ont eux-mêmes pris part, comme c'est
le cas par exemple pour Hérodote, Thucydide ou César.
C'est donc avant tout un récit personnel sur un événement particulier.
D'une part, si l'histoire originale est un acte de recomposition, un acte de mémoire, d'autre part, « l'auteur
décrit ce à quoi sa propre action a plus ou moins été mêlées, ou au moins ce qu'il a vécu ».
De ce fait, ce type
d'histoire est subjectif.
Il se matérialise dans un point de vue particulier, celui d'un homme, d'un individu.
L'histoire originale est intéressante en ceci qu'elle permet de saisir l'esprit de l'époque particulière qui est
décrite, ce que Hegel nomme la « conscience ».
De même, au Moyen Age et au XVI°Siècle, l'histoire s'inscrit dans une perspective autobiographique ou
biographique.
Ainsi, cette manière de considérer l'histoire montre que l'accent est mis sur l'individualisme.
Il n'est pas encore
érudite, mais se présente sous la forme d'un témoignage particulier précis et délimité dans le temps..
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