Peut-on parler de connaissances absolues ?
Extrait du document
«
[Tout ce qui est de l'ordre des premiers principes, tout ce qui existe par soi-même, et non relativement à
autre chose, fait l'objet d'une connaissance absolue et vraie.
L'Esprit est lui-même un absolu.]
La connaissance de Dieu est absolue
Connaître Dieu, c'est connaître l'auteur de toutes choses, l'Etre absolu, qui existe par lui-même, que rien ne
limite, pas même le temps et l'espace.
Si Dieu est toute perfection, intelligence suprême, il faut donc
admettre qu'en concevoir l'idée constitue une connaissance ultime.
Comme le dit Descartes, que l'homme soit
capable de se représenter l'absolu est la preuve que Dieu existe.
C'est sur cet argument que Descartes
développera une preuve de l'existence de Dieu.
Dans la « Troisième Méditation Métaphysique », Descartes donne une deuxième preuve
de l'existence de Dieu qui, apparemment, renforce l'argument ontologique et devrait donc
permettre à celui-ci d'échapper à la critique de Kant.
Cette preuve est la suivante : l'homme
est imparfait, il est mortel, borné, tout ce qui est humain est fini.
Imparfait en lui-même,
l'homme ne voit autour de lui que des choses imparfaites et finies.
D'où vient donc en
l'homme l'idée de la perfection ? Cette idée du Parfait ne peut provenir que d'une cause qui
soit à sa mesure, et cette cause ne peut être que l'Etre parfait lui-même ou Dieu.
Autrement
dit, l'idée d'un Etre parfait lui-même, ou Dieu est en l'homme une idée innée dont Dieu seul
peut être l'origine.
Ainsi de l'idée d'un myriagone, j'ai de droit de conclure à certaines
propriétés, mais pas au fait qu'un myriagone réel existe dans le monde.
En revanche, de
l'idée de Dieu, j'ai le droit de conclure à son existence, parce que c'est cette existence ellemême qui rend compte de l'idée de Dieu en moi.
En fait, cette preuve fait écho à une tradition venue de Saint Augustin : « Dieu est ce
qu'il y a de plus intérieur en moi-même ».
Elle part de l'expérience intime qu'à l'homme d'une
exigence de perfection.
Toutefois cette preuve échoue aussi, car elle conclut indûment
d'une exigence de la Raison ou du cœur à un être transcendant qui explique cette exigence.
De plus cette preuve rejoint sans raison le Dieu traditionnel de la religion judéochrétienne.
En fait, c'est parce que l'homme ne peut pas accéder par intuition à l'Absolu
que le monothéisme judéo-chrétien estime la raison capable de prouver l'existence de
Dieu.
Il n'en reste pas moins vrai que seule la grâce ou la Révélation peuvent amener le
croyant à accepter sans les comprendre les mystères concernant la nature dernière de
Dieu (Eucharistie, Sainte Trinité).
L'Être est le premier principe
La philosophie platonicienne est quête de ce qui se situe au-delà des apparences, de ce qui est immuable.
S'inspirant de Parménide, le premier à avoir parlé de l'Être en tant qu'Être, c'est-à-dire de ce qui est absolu,
qui demeure identique à soi, Platon pense que le but ultime de la philosophie est la saisie, par l'esprit, de cette
seule réalité vraie que constitue le monde des essences.
Pour Platon, est sensible ce que l'on peut saisir par les sens, intelligible ce que l'on saisit par l'esprit ou
l'intelligence, ce que l'on comprend.
Ainsi, la croyance est déterminée par des objets sensibles, alors que la
science a pour principe des réalités intelligibles.
La réalité sensible est celle des objets qui nous entourent.
Soumise aux contradictions, celle du temps
notamment, dans lequel chaque chose devient une autre, elle s'oppose à la réalité des essences, ou Idées,
dans laquelle chaque chose est ce qu'elle est de toute éternité.
Selon Platon, il existe un autre monde, le monde des Idées ou Formes par rapport auquel le monde sensible n'a
pas plus de consistance qu'une ombre.
La connaissance dépasse la simple opinion en ceci qu'elle ne porte pas
sur le monde sensible mais s'attache au monde intelligible dont le sensible n'est qu'un vague et pâle reflet.
Le
dualisme de Platon est une manière d'échapper au relativisme de Protagoras.
La première raison d'être des
Idées c'est d ‘échapper au devenir sensible et de constituer ainsi l'objet d'une connaissance possible.
En
affirmant l'existence d'essences intemporelles et immuables, séparées des choses sensibles, Platon rend
possible une connaissance nécessaire et universelle.
Connaître c'est alors contempler les Idées.
Mais si l'âme
humaine peut abandonner le sensible et se tourner vers les réalités intelligibles, c'est qu'elle a déjà connu ces
réalités dans une vie antérieure.
La connaissance est assimilée à une réminiscence de ce monde des Idées
que notre âme immortelle a entre vu avant de s'incarner dans un corps.
Cette théorie de la réminiscence ressemble à un conte mais elle est à rapprocher de la théorie des idées
innées chez Descartes.
Celui-ci, en effet, affirme que les idées vraies sont les idées claires et distinctes que.
»
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