Peut-on ôter à l'homme sa liberté ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens («
homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique
».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature
l'aurait pourvu du langage.
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Conseils pratiques:
La difficulté de ce sujet provient de 2 éléments: d'une part l'ambiguïté de l'expression "peut-on" (qui signifie est-il
légitime ou est-il possible) et, d'autre part, l'équivoque de la notion de liberté (liberté politique, liberté spirituelle,
etc.)
Vous devez définir avec une très grande précision la notion de liberté, car se sont ses différentes acceptions qui
vous permettront de construire votre devoir.
Vous pouvez utiliser aussi bien un plan progressif, en examinant les
différentes formes de la liberté, qu'un plan dialectique qui conduira à une synthèse (dans laquelle la liberté spirituelle
permet de transcender toutes les formes de privation de la liberté).
Analyse du sujet :
Homme : « Homme » est le nom commun qu'on donne à l'Homo sapiens sapiens.
Ce dernier est un mammifère
appartenant à l'ordre des primates, qui est doué d'intelligence et d'un langage articulé.
Il se caractérise également
par un cerveau volumineux et capable d'abstraction, ainsi que par des mains préhensibles et la station verticale.
« Sapiens » est un adjectif latin qui signifie « intelligent », « sage », « raisonnable », ou encore « prudent ».
Le trait
saillant qui définit l'homme semble donc être le fait que c'est un être vivant doué de raison.
Cette hypothèse résulte
d'une longue tradition philosophique qui a construit le concept d'humanité en opposition à celui d'animalité.
Ainsi, on
a tendance à considérer que l'homme se distinguerait du reste des créatures vivantes parce qu'il serait capable de
pensée, de conscience, de langage et de liberté, alors que les animaux n'en auraient pas la capacité.
Cela
confèrerait à l'homme une dignité particulière : seul d'entre les créatures à posséder la raison, il serait également le
seul à pouvoir se représenter une fin, et à ce titre, il serait en lui-même une fin, c'est-à-dire une personne que l'on
devrait respecter, et non pas une simple chose dont on pourrait disposer.
Toutefois, loin d'être tranchée, la
question de savoir ce qu'est un être humain et dans quelle mesure il nous est loisible d'obtenir une réponse à cette
question constitue un des problèmes majeurs de la philosophie moderne.
Le fait qu'on caractérise également l'homme
par sa capacité d'agent libre le rend en effet rebelle à toute définition objective.
Trouver une définition de l'homme
impliquerait de pouvoir effectuer une synthèse globale de tous les aspects de l'homme par laquelle on saisirait ce qui
resterait toujours identique à lui-même en l'homme.
Liberté : On essaye souvent de définir la liberté négativement, comme une absence de contraintes mais on peut
aussi la considérer positivement, comme constituant l'état de celui qui fait ce qu'il veut.
La liberté pourrait alors être
vue comme la capacité à réaliser ses désirs, toutefois, nous remarquons bien que quelqu'un qui cède à ses moindres
désirs ne nous paraît pas libre : serait plutôt libre celui qui choisit entre ses désirs et opte pour celui qui lui paraît le
plus sage.
Dans la liberté intervient donc l'idée de choix : on est libre quand on est capable de choisir, mais se pose
alors la question de savoir sur quoi se fonde ce choix ? La tradition philosophique accorde généralement la
préséance à la raison : serait libre celui qui se déciderait toujours suivant des motifs rationnels, celui qui, ayant
pesé le pour et le contre, opterait pour la raison et résisterait à l'influence de ses passions.
Mais choisir la raison
contre la passion, c'est également choisir de s'inscrire avec harmonie dans le monde plutôt que sous le joug
chaotique des passions, car c'est souscrire aux exigences de la nécessité naturelle plutôt que de prendre ses désirs
pour la réalité.
La liberté consisterait alors à avoir la sagesse de changer ses désirs plutôt que de changer le monde.
L'homme libre serait alors celui qui adopte une attitude active, qui participe au cours des choses au lieu de subir la
situation.
Problématisation :
Considérer que l'on puisse ôter à l'homme sa liberté pose deux problèmes majeurs : tout d'abord cela présuppose que
l'homme est libre, car on ne pourrait le priver de ce qu'il ne possède pas ; mais en second lieu, cela suppose que la
liberté n'est pas quelque chose qui constitue la nature propre de l'être humain, comme si l'on pouvait ôter la liberté
à quelqu'un de la même manière qu'on lui volerait son vélo.
Le problème peut donc finalement se résumer en ces
termes : la liberté est-elle inhérente à la nature humaine ?
Proposition de plan :.
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