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Peut-on légitimer le droit du plus fort ?

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« Il est courant d'entendre que certains milieux, comme par exemple celui des affaires, s'apparentent à des « jungles », c'est-à-dire des zones de non-droit : pour que ça marche, il faut être le plus fort.

Dans ce cas semble régner la loi du plus fort, qui n'est pas une loi au sens juridique du terme mais qui s'y apparente dans le sens où elle peut soumettre des individus à un autre, si arbitraire soit ce pouvoir de coercition.

Parallèlement, cette loi du plus fort nous apparaît injuste et se caractérise justement par une déficience dans l'application de la loi.

C'est comme si la loi du plus fort était une non-loi, qu'elle ramenait l'homme à son état le plus animal.

C'est pourquoi il semble pertinent de se poser la question de savoir s'il y a une loi du plus fort.

Car si la loi se définit par ce qui régit les relations entre les hommes et qui les contraint, alors la loi du plus fort est bien une loi.

Mais si son rôle essentiel est d'instituer la justice et une autorité non-arbitraire contre la force, alors le concept de loi du plus fort est fondamentalement contradictoire. I.

La loi du plus fort à l'état de nature. Au dix-septième siècle, nombreux sont les philosophes qui se posent la question de la constitution de l'Etat.

Pour y répondre, ils s'appuient sur une anthropologie, à savoir une conception de l'homme à l'état de nature, de l'homme avant toute organisation sociale et politique dans ses relations avec ses semblables.

Il s'agit à partir de cette anthropologie de mettre à jour les processus à l'œuvre dans l'institution d'un ordre social. La positon de T.

Hobbes sur cette question est la suivante : à l'état de nature règne la loi du plus fort.

Les hommes ne pensent qu'à leur survie et à la conservation de leurs biens.

Pour posséder plus ou garantir leur sécurité, ils sont prêts à voler ou tuer leurs congénères. Cette méfiance fondamentale des hommes les uns envers les autres est une caractéristique naturelle, originelle.

A l'état de nature, le plus fort a toujours le dernier mot.

Vu qu'aucune barrière institutionnelle ne le retient, il peut tuer ceux qui sont plus faibles en terme de force physique ou stratégique que lui pour s'approprier leurs biens.

(cf : Le Léviathan, livre 1, Chapitre 13) Dans cette perspective, on peut dire qu'il y a une loi du plus fort qui est celle qui régit les relations des hommes entre eux à l'état de nature.

Cette loi du plus fort est plus généralement la loi de la nature.

Prenons ici l'exemple des arbres d'une forêt : seuls ceux qui se développent le plus vite pourront accéder à la lumière nécessaire à leur survie. II.

La loi du plus fort est-elle vraiment une loi ? Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la force est-elle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans la nature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps le maître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine. De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non point morale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Le droit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoir le droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit qui disparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit, c'est un fait.

Il s'ensuit qu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées sur la force. Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la force est-elle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans la nature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps le maître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine.

De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non point morale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Le droit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoir le droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit qui disparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit, c'est un fait.

Il s'ensuit qu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées sur la force. De plus, en réponse directe à l'affirmation que la loi fondamentale de la nature est la loi du plus fort, il semble pertinent de convoquer Darwin et sa théorie de la sélection naturelle.

Il ne dit pas que ce sont les plus forts absolument parlant qui bénéficient d'un avantage sélectif sur les autres mais les plus aptes, les plus adaptés à leur. »

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