Peut-on légitimement refuser de se soumettre à une autorité ?
Extrait du document
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Analyse.
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L'autorité est ce qui dirige.
C e qui définit l'autorité réside dans le droit : l'autorité est ce qui dirige car cette fonction lui est reconnue, qu'il s'agisse
de personnes, ou d'institution.
A insi, l'autorité est donnée, elle est acquise par l'accord de ceux qu'elle soumet.
En d'autres termes, le pouvoir de l'autorité est donné par ceux-là
mêmes qui s'y soumettront ensuite.
Une fois qu'elle a le pouvoir, l'autorité définit le droit.
C haque citoyen, si l'autorité est celle d'un Etat par exemple, doit se soumettre aux lois
définies par l'autorité.
Le problème repose dans ce sujet sur cette question du droit.
C ar ce qui est légitime est de droit.
Or, le droit se définit par
l'autorité, elle-même légitime.
o A ussi, s'il est légitime de refuser la soumission à l'autorité, cela signifie que c'est elle qui n'est pas légitime.
Dans ce cas, une autorité peutelle seulement être illégitime ?
o Mais la question se pose aussi dans les faits.
Une autorité, même si son origine est légale, n'a pas nécessairement le comportement que l'on
pourrait en attendre.
Dans un tel cas, même si sa légitimité est incontestable, les faits ne peuvent-ils justifier un refus de soumission ?
Si dans les faits, une autorité peut devenir contestable, nous avons alors une justification légitime d'opposition, de refus de la soumission.
Mais
dans le cas contraire, il nous faudra tenter de comprendre ce qui peut à la fois être le sujet d'un refus légitime de soumission de notre part et, dans le
même temps, conserver à l'autorité son statut.
A insi, nous devrons nous demander ce qui, dans la loi, permet d'admettre le refus de la soumission.
A utrement dit, ce qui peut légitimement, en
droit et en fait, passer devant l'autorité.
Problématisation.
La loi est l'élément fondateur de la société civile.
Cette loi est donnée par l'autorité, en tant qu'organe de pouvoir.
C'est par l'autorité que nous sommes
soumis aux lois.
Mais, si l'autorité est ce qui nous dirige, le pouvoir auquel nous ne pouvons nous soustraire, peut-il être légitime d'en refuser la
soumission ? L'autorité étant ce qu'elle est, n'est-il pas impossible de pouvoir légitimement se soustraire à l'autorité ? Mais si l'autorité n'est pas toujours
juste, le refus de soumission ne peut-il être légitime ? Enfin, peut-on penser une autorité légitime à laquelle on puisse, tout aussi légitimement refuser la
soumission ?
Proposition de plan.
1.
Refuser l'autorité, n'est ce pas nécessairement illégitime ?
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2.
Mais une autorité est-elle toujours fondée en droit ?
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3.
Nous savons que l'autorité est ce qui possède le pouvoir, de façon légitime.
En droit, celui (personne ou assemblée) qui a l'autorité peut
donner aux citoyens les lois qu'ils doivent suivre.
A insi fondée, l'autorité est légitime.
Il s'en suit que tout ce qu'elle fait sera aussi légitime.
Etant à l'origine du droit, elle donne aux citoyens
la conduite de leur existence.
C omprenons bien, elle donne cette voie, ce chemin à suivre, parce que les citoyens en ont fait la demande.
L'autorité est le principe de légitimité.
En cela, il faut entendre un principe d'avantage pour l'ensemble des citoyens qui y sont soumis.
Et, justement, la soumission à l'autorité est la règle première du fonctionnement de cette dernière.
Si l'autorité n'est pas écoutée, suive, elle
n'a plus d'essence.
En effet, refuser la soumission à l'autorité apparaît très vite comme illégitime puisque c'est en droit que l'on fonde ce pouvoir.
Or, y désobéir
est en quelques sortes un refus du droit.
Et donc, le refus de soumission devient contre le droit, illégitime.
Selon Napoléon 1 er, « Le fondement de toute autorité est dans l'avantage de celui qui obéit.
».
Nous comprenons que l'autorité est légitime
parce qu'elle avantage celui qui s'y soumet.
Refuser de se soumettre à l'autorisé reviens donc à provoquer, pour soi, un désavantage.
C 'est ce désavantage qui est la marque d'une illégitimité.
Pourtant, ce désavantage peut aussi, quelque fois provenir de l'autorité :
lorsqu'elle utilise la violence, la répression, l'autorité ne renverse-t-elle pas les choses en se rendant illégitime, et, du même coup, en rendant
le refus d'obéissance comme un avantage pour el citoyen, faisant de ce refus ce qui est légitime ?
C ar une autorité peut, même si son fondement est de droit, qu'elle à pour origine ce qui est légitime, devenir, par son mode de
fonctionnement, un danger pour le citoyen.
Dans un tel cas, nous comprenons le renversement qui s'opère est al vision que l'on peut avoir de la légitimité d'un refus de soumission.
Dans de tels cas, comme une autorité tyrannique, une volonté évidente de celui qui à l'autorité de réduire ceux qui sont ses citoyen au rôle
de chair à canon, il apparaît à peut près certain que le refus de se soumettre à cette autorité, précisément, est légitime.
C e qui est légitime concerne nos droits.
Si l'autorité est fondée, c'est sur cette base.
Si, par la suite, elle dérive et néglige les droits
humains, alors la légitimité change, et passe par un refus à la soumission.
C e que l'on peut alors comprendre, c'est le fait que les droits naturels, ceux qui préexistent à toute société, et donc, hormis l'autorité de
divine, n'en connaisse pas d'autres, ces droits donc sont ceux qui peuvent, premièrement déterminer où se situe la légitimité.
Mais, pour autant, ne peut-on envisager qu'à la fois une autorité et un refus de s'y soumettre puissent coexister ?
Peut-on penser la légitimité d'un refus à une autorité toujours légitime ?
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Nous voyons bien que le sujet qui nous pose ici problème repose sur ce point : la légitimité à la fois d'une autorité et du refus du s'y
soumettre.
Comment peut-on comprendre ceci ?
Tout d'abord, nous avons pu voir que ce qui légitimait l'un ou l'autre des cas tenait sur le droit naturel de chaque homme.
C e droit, résumer
de manière très brève, consiste au maintient, à tout prix, de sa vie.
Tout ce qui va dans ce sens est légitime.
A ussi, le choix d'une autorité pour assurer sa protection, ne serait-ce que vis-à-vis des autres hommes, est-elle légitime .Mais, dans le
même temps, cette autorité peut, parce qu'il en va de la vie de tout les citoyens qui luis sont soumis, vouloir la mort de l'un d'eux.
Dans un tel cas, l'autorité est toujours légitime, elle vise le bien de l'ensemble, mais le refus de soumission est tout aussi légitime, le droit
naturel affirmant que rien ne passe avant sa propre survie.
C 'est T homas Hobbes qui, malgré les fondements absolutistes du pouvoir qu'il donne et l'absolue nécessité d'obéissance, pose le concept
de droit de résistance du citoyen à l'Etat.
Ce droit n'est pas une rébellion, mais un droit au refus de l'autorité en ce qu'elle veut attenter à sa
propre vie.
C e qui n'empêche d'ailleurs l'autorité de continuer son action.
Conclusion.
Nous avons pu voir que le concept de légitimité était fondé sur le droit naturel des hommes.
La soumission des hommes à une autorité est d'ailleurs
légitimée par ce droit.
Les seuls cas où c'est le refus de soumission qui est légitime, c'est lorsque l'autorité même n'est plus dans le droit.
Pourtant, nous
avons pu voir, avec Hobbes notamment, que le droit de résistance était un refus spécifique de soumission à une autorité toujours légitime.
Il est alors
possible de refuser légitimement la soumission à l'autorité, mais cette possibilité est limitée à un seul domaine, ainsi qu'a des faits précis..
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