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Peut-on imaginer une société sans art?

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« VOCABULAIRE: SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence. ART: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel). 2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.

Toute espèce vivante est plus ou moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture. Problématique: Est-il possible, est-il légitime de former le concept d'un groupement humain organisé qui ne produirait aucune chose belle ? Ce sujet pose le problème de l'art en tant que moyen d'expression de la nature humaine: une société peutelle se passer de ce moyen et réduire sa vie à une activité purement utilitaire ? Les artistes n'ont-ils pas un rôle dans la cohésion sociale et n'oeuvrent-ils pas à la formation de ce sentiment d'appartenance commune ? Il s'agit ici de se demander si l'on peut concevoir une société sans artiste.

Au demeurant, c'est évidemment possible, l'art étant finalement une activité qui n'apparaît en rien comme essentielle sur le plan social.

Les tribunaux, les lois, la constitution, les institutions politiques etc...

apparaissent comme bien plus fondamentales. Pourtant, vous devez essayer de mesurer les conséquences de l'absence radicale d'artiste dans la société.

La mission de l'artiste peut sembler superficielle de prime abord, mais il est une sorte de garde fou contre toutes les formes de totalitarisme.

Une société sans artiste verrait sa capacité à produire des individus autonomes considérablement réduite.

Les régimes totalitaires le savent bien et se méfient toujours des artistes qui sont capables d'exprimer et surtout de dénoncer les aspects les plus absurdes de ce genre de système.

La poésie, le cinéma, la peinture etc...

sont de ce point de vue autant de piliers de la liberté des citoyens bien qu'on ne s'en aperçoive précisément que lorsqu'ils sont réduits au silence... L'artiste est un charlatan Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il est.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective).. »

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