Peut-on fonder la morale sur l'idée du beau, identifiée a celle du bien ?

« Peut-on fonder la morale sur l'idée du beau, identifiée a celle du bien ? A.— Esthétisme.— Certains philosophes (Herbart, Wieland, s'inspirant de Platon, ont proposé l'idée du beau comme principe de morale.

Le souverain bien de l'homme serait la beauté de sa vie .

Sois beau dans ta conduite et tu seras bon.

(Remarquer que cette conception lient une certaine place dans la doctrine stoïcienne). B.

— Critique.

— Sans doute le beau peut aider au développement de la moralité par l'élévation de nos facultés (effets moralisateurs de l'art).

Inversement, l'acte moral, quand il comporte un certain déploiement d'effort et atteint l'héroïsme, a une grande beauté intrinsèque.

—Il ne faudrait pas cependant identifier le beau et le bien, parce que : a) Il y a des choses.

belles qui n'ont aucun caractère moral (ex.

: une belle fleur). b) Il y a des actes moralement très bons qui n'ont aucun caractère esthétique (vertus austères). c) Le mal et le crime peuvent parfois présenter un certain caractère esthétique.

(Insister sur ce point et montrer les dangers qu'il y a à identifier le bien avec le beau ; comment cela conduit à d'étranges aberrations morales : par exemple, à excuser, à approuver même certaines.

actions notoirement criminelles en considérant quelles comportent une certaine beauté.

Rappeler le mot fameux : "Qu'importe l'action pourvu que le geste soit beau.") d) Enfin le beau n'est pas obligatoire comme le bien.

Je suis obligé d'être un honnête homme, mais rien.

ne m'oblige d'être un artiste, d'avoir un goût impeccable.... »