Peut-on etre libre sans le secours de la raison ?
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PREMIERE CORRECTION
POUR DÉMARRER
Il existe deux orientations philosophiques majeures concernant la liberté : celle qui envisage la liberté comme un
pouvoir de la raison (Kant, etc.) et celle qui la considère comme un libre-arbitre, une faculté de dire oui ou non.
Ici,
le sujet vous questionne en vous engageant dans la première problématique.
Liberté et raison sont liées.
CONSEILS PRATIQUES
Attachez-vous à l'intitulé précis : est-il possible d'accéder à la liberté sans l'aide et le soutien de la raison, cette
faculté de bien juger (Descartes), cette fonction de pensée juste et synthétique.
Notez que la raison est conçue
comme soutien, structure, ce qui qui est tout à fait conforme à l'idée de raison.
Dégagez bien les motifs pour
lesquels la liberté a besoin de la raison : répression des désirs sans frein, organisation de la société par des lois
rationnelles, etc.
; ceci vous permet de donner au terme liberté son sens d'autonomie.
BIBLIOGRAPHIE
PLATON, La République, Livre IV, Garnier-Flammarion.
DESCARTES, Discours de la méthode, Première partie, Garnier-Flammarion.
KANT, Fondements de la métaphysique
des moeurs, 2e partie, Delagrave.
I- QUELLE ANALYSE POUR LE SUJET ?
La question porte sur les rapports de la liberté et de la raison.
Être libre, est-ce l'apanage d'un être rationnel ou bien
peut-on être libre sans le secours de la raison ?
La liberté est-elle antérieure à la raison ou bien n'y a-t-il de liberté que dans la raison ?
II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE.
A - ÊTRE LIBRE NE SUPPOSE PAS D'ÊTRE RATIONNEL.
Si être libre consiste à pouvoir faire ce que l'on veut, la liberté n'a pas grand chose à voir avec la raison.
Être libre
est affaire de volonté.
Il n'y a de liberté que de la volonté : telle est la position commune relativement aux rapports
de la liberté et de la raison.
Pouvoir suivre à son gré les inclinations de ses désirs, ne pas sentir la peine, ni l'effort, telles sont les conceptions
populaires d'une liberté réduite au libre arbitre et à son plus bas degré : la liberté d'indifférence.
Cette conception de l'indépendance de la liberté par rapport à la raison trouve chez J.J.
Rousseau, une expression
plus philosophique et plus pertinente.
Pour lui, la raison n'a pu se développer que grâce à la liberté essentielle de l'homme.
Celui-ci est essentiellement
libre en cela qu'il n'a pas d'instinct spécifique, d'instinct propre, contrairement à l'animal.
L'homme est donc rationnel parce qu'il est libre de toute détermination instinctive : c'est ce que Rousseau appelle
sa perfectibilité.
La nature humaine est aussi dotée d'une faculté exclusive : la perfectibilité.
Alors que l'animal reste borné dans
l'empire invariable de l'instinct, l'homme, et lui seul, parce qu'il est libre, peut passer outre la voix de sa nature.
C'est
un bien : alors que le chat se laisse mourir sur un tas de fruits, parce que son instinct ne le porte pas à d'autres
aliments que la viande, l'homme peut tout essayer pour sa survie.
C'est aussi un mal : la faculté de la volonté, de
parler encore lorsque la nature se tait, ouvre la porte aux excès du vice comme aux mauvaises habitudes.
La
perfectibilité humaine, c'est-à-dire le progrès, est le germe de sa supériorité et de son malheur.
B - ÊTRE LIBRE SUPPOSE L'USAGE DE LA RAISON.
Toute liberté est d'abord liberté d'agir.
Or toute action suppose un choix, ne serait-ce que dans la recherche des
moyens pour parvenir à la réalisation de la fin de l'action.
Toute action implique donc un certain calcul, un usage de la raison.
La liberté, dans la mesure où elle concerne
l'action, est donc l'effet d'une détermination rationnelle.
De plus, peut-on penser la liberté sans la relier à la question de la loi ? Être libre, n'est-ce pas d'abord être
autonome ? N'est-ce pas avoir la possibilité de se soumettre aux lois qu'on s'est prescrites ?
La liberté n'est donc pas l'autre de la raison.
Être libre, ce n'est pas succomber à ses désirs, ni à la tentation du
pêché, ni jubiler de l'exercice de sa propre force, c'est se soumettre aux règles que nous dicte notre raison.
La puissance que nous vivons en nous-mêmes et qui vise la liberté n'est pas nécessairement celle de la passion
destructrice et violente.
Dans ses Méditations, Descartes reconnaît en lui sa volonté "si grande que je ne conçois
point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue".
En cet infini pouvoir de la volonté que nous expérimentons
en nous-mêmes, il voit la marque et la ressemblance de Dieu.
La liberté humaine est infinie, à l'image de la puissance
infinie de notre volonté.
Il n'appartient qu'à nous d'affirmer ou de nier, de faire ou de ne pas faire, de poursuivre ou.
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