Peut-on échapper aux exigences de la conscience ?
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Définitions:
La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).
Être conscient
signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.
Mais il convient de distinguer la
conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie,
conscience qui se saisit elle-même comme conscience.
La première consiste à « avoir conscience », tandis que la
seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».
Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre
conscience ».
SENS DU SUJET :
La conscience de soi fournit au sujet les moyens d'un examen critique sur lui-même ; sinon c'est de l'inconscience.
L'exigence de la conscience peut nous échapper non seulement dans l'inconscience mais aussi dans la transgression
volontaire des règles morales.
Si l'on peut échapper, le doit-on ?
DÉLIMITATION DU SUJET :
Étendue et intensité du champ de conscience.
Inconscience et inconscient Involontaire et volontaire Responsabilité
et liberté.
La mauvaise foi.
LES REFERENCES :
Descartes : DISCOURS DE LA METHODE
Aristote : ETHIQUE A NICOMAQUE
Kant : FONDEMENT DE LA METHAPHYSIQUE
Sartre : L'ETRE ET LE NEANT
Freud : TOTEM ET TABOU
AUTRE PROBLÉMATIQUE :
Devoir de réserve
Droit de conscience
INTRODUCTION
Difficile d'échapper à la conscience de soi et des autres.
Depuis R.
DESCARTES nous savons que la conscience de
soi est liée à l'activité de la pensée et accompagne, sous la forme du cogito ergo sum, en permanence nos
représentations.
Or, si la conscience définit l'homme et le qualifie par rapport à l'animal, la posséder ne signifie pas
l'exercer.
Il y a un écart entre exigence ontologique de la conscience et l'exercice historique de la conscience.
Ainsi
on peut échapper aux exigences de la conscience par oubli (ce qui pourrait être considéré comme moins grave
moralement) ; mais on peut y échapper par volonté de mal faire, d'oublier les conséquences morales de nos actes.
I - PARTIE : L'INCONSCIENCE
L'ÉCHAPPATOIRE : Posséder une conscience n'implique pas forcément son exercice nécessaire.
Cet écart
ontologique entre la puissance et l'acte autorise cet échappatoire qu'est l'oubli.
En s'oubliant le sujet agit sans
réflexion.
Il ne contrôle plus ses actes à travers l'évaluation consciente qui distingue l'intention de l'action.
La
passion, les états de dépendance peuvent atténuer les exigences de la conscience en libérant le sujet des
contraintes de la vie sociale.
L'ALIBI DE L'INCONSCIENT : A la différence de l'inconscience, qui est un état passager pour échapper à la
conscience, l'inconscient sert d'alibi : en effet, constitué sur la base du refoulement par la conscience des
représentations qui la perturbent, l'inconscient sert d'excuse pour celui qui se défoule d'une surcharge pulsionnelle.
Le surmoi n'aurait pas été suffisamment exigeant pour interdire le défoulement.
La conscience s'échapperait alors à
elle-même en constituant son contraire.
ÊTRE HORS DE CAUSE : pourtant le point commun à l'inconscience et à l'inconscient est de chercher une ex-causa
(excuse) afin de se dédouaner des exigences morales de la conscience.
Pouvoir y échapper (nous avons démontré
en quoi cela est toujours possible) n'implique pas qu'il soit moralement estimable d'y échapper..
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