Peut-on dire qu'une civilisation est supérieure à une autre ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet
Le sujet pose la question de la différences entre les cultures et leurs possibles valeurs.
Il s'agit en effet de
s'interroger sur la comparaison entre les cultures, leurs relations et les rapports de force.
Se poser la question de la
supériorité d'une culture peut paraître troublant car elle a état au centre de plusieurs conflits mondiaux et de
systèmes politises xénophobes.
Il ne s'agit pas ici de donner des justifications à certaines cultures au détriment des
autres mais de se demander si l'inégalité évidente entre les cultures peut entraîner une hiérarchisation de celles ci.
Qu'appellent on supériorité? S'agit il d'une puissance, d'une valeur morale ou de la longévité? Les cultures ont elles
des importances différentes du point de vue de l'Humanité? Puis je parler de cultures « primaires » et de cultures
« développées » sans porter un jugement de valeur?
Problématique
Le problème est délicat: puis je parler de supériorité des cultures sans parler de racisme? L'autre civilisation n'est
elle pas composée d'autres comme moi? Sur quel idéal puis je me baser pour noter la valeur d'une culture?
Plan
I Chaque culture est un mode d'expression unique
A- Il ne peut y avoir de supériorité d'une culture sur une autre, car elles sont toutes des expressions authentiques
d'une même humanité ; elles sont toutes des variations sur un thème commun qui est la culture humaine c'est à dire
cette faculté universelle et spécifique qu'à l'homme de penser la nature pour pouvoir agir sur elle afin d'organiser sa
vie sociale.
Lévi Strauss
« Habitudes de sauvages», «cela n'est pas de chez nous», etc.
Autant de réactions grossières qui traduisent ce
même frisson, cette même répulsion en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont
étrangères.
Ainsi l'Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine)
sous le même nom de barbare ; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens.
Or, derrière ces épithètes se dissimule un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère
étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du
langage humain ; et sauvage, qui veut dire «de la forêt», évoque aussi un genre de vie animale par opposition à la
culture humaine.
Dans les deux cas, on refuse d'admettre le fait même de la diversité culturelle; on préfère rejeter
hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit.
»
B- La question de la pluralité des cultures et des différences considérables de développement entre les cultures
nous poussent à nous interroger sur les degrés de supériorité entre elles.
KANT
Les plus grands maux qui accablent les peuples civilisés nous sont amenés par la guerre, et vrai dire non pas tant
par celle qui réellement a lieu ou a eu lieu, que par les préparatifs incessants et même régulièrement accrus en vue
d'une guerre à venir.
C'est à cela que l'État gaspille toutes ses forces, tous les fruits de la culture qui pourraient
être utilisés à augmenter encore celle-ci ; on porte en bien des endroits un grave préjudice la liberté, et les
attentions maternelles de l'État pour des membres pris individuellement se changent en exigences d'une dureté
impitoyable, légitimées toutefois par la crainte d'un danger extérieur.
Mais cette culture, l'étroite union des classes
dans la communauté en vue de l'accroissement mutuel de leur bien-être, la population, et qui plus est, ce degré de
liberté persistant, même en dépit des lois restrictives, est-ce que tout cela subsisterait, si cette crainte constante
de la guerre n'amenait de force chez les chefs d'État la considération envers l'Humanité ...
Donc au degré de culture
auquel est parvenu le genre humain, la guerre est un moyen indispensable pour la perfectionner encore ; et ce n'est
qu'après l'achèvement (Dieu sait quand) de cette culture qu'une paix éternelle nous serait salutaire et deviendrait
de ce fait possible.
Transition
Si la supériorité de certaines cultures n'est pas envisageable, alors peut on parler d'uniformité de la culture? Dans ce
cas, pourquoi y aurait il des cultures et non pas une seule et unique?
II La supériorité comme une force stratégique.
»
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