Peut-on dire qu'il n' y a pas de justice, mais seulement des lois ?
Extrait du document
«
Sens des termes
— Peut-on : est-il possible, est-il légitime.
— Justice : reconnaissance et respect des droits de chacun ; respect de la personne et de l'égalité des personnes ;
principe exprimant cette égalité.
— Lois : règles ou ensemble de règles obligatoires établies par l'autorité souveraine d'une société, à l'aide desquelles
la justice s'exerce.
Sens du sujet
Est-il légitime de dire qu'il n'y a pas de respect (idéal et général) des droits de chacun, mais seulement un ensemble
de règles obligatoires qui codifie ces droits ? La justice, d'essence idéale ou seulement empirique? Existe-t-il un droit
naturel et idéal ou seulement des règles particulières permettant le bon fonctionnement de la société ? Il faut
montrer que loi et justice dépendent l'une de l'autre et ne peuvent être séparées.
On utilisera ici, de ce fait, un plan
à la fois dialectique et progressif.
Plan
1.
L'ordre par les lois.
Il y a essentiellement des lois.
a.
Le citoyen
Nous définirons le « citoyen » comme l'individu jouissant de droits politiques et ayant des obligations envers l'État.
Le citoyen fut, d'abord, « celui qui appartient à une cité », puis l'individu considéré comme personne civique, avec
des devoirs politiques.
C'est en tant que citoyen, participant à l'ordre et à l'organisation des lois, que l'individu
manifeste le mieux son essence d'animal politique.
b.
L'État
Disons donc un mot de l'État : il représente l'ensemble des organes juridiques, administratifs et, aussi, répressifs,
d'une société.
C'est une autorité souveraine détenue par la société.
Cette forme particulière de pouvoir qu'incarne
l'État permet de comprendre clairement l'essence politique de l'animal humain.
En assurant l'ordre par les lois, l'État
donne à voir notre vraie nature politique (sous sa forme universelle).
c.
L'ordre par les Lois
Quelle est, en effet, la fonction de l'État ? Il permet la satisfaction des besoins en protégeant l'individu et en
structurant de manière ordonnée ses conditions de vie.
C'est un moyen et un outil pour dépasser l'arbitraire, comme
l'ont fortement montré bien des penseurs politiques.
Alors que l'individu tend à s'abandonner au caprice et à faire
prédominer le principe de l'individualité subjective, l'État parle universellement à travers ses lois.
En parlant universellement pour tous, l'État manifeste que l'homme est un animal politique, compris ici comme celui
qui, dans un ensemble social, sait accéder à l'Universel.
2.
Mais ces lois renvoient elles-mêmes à la personne et donc à la justice.
a.
La Personne : la valeur la plus haute.
L'homme, est, en effet, une Personne, un sujet moral responsable, dont l'existence a une valeur absolue.
Comme l'a
montré Kant, il s'agit toujours, en toute circonstance, de traiter l'homme comme une fin, et jamais comme un
moyen.
« Les êtres raisonnables sont appelés personnes, parce que leur nature même en fait des fins en soi.
» La
Personne est donc une valeur absolue ; elle représente un sujet de droits.
En tant que sujet de droits, la Personne a un rapport privilégié avec la Justice et, bien entendu, avec le Droit.
On
peut dire que l'homme est un animal politique au sens fort du terme en tant que, dans la cité, il incarne la Justice et
le Droit, comme nous allons le montrer.
b.
La Justice.
— La Justice, principe du Droit
La justice, c'est la norme idéale qui définit le droit en son principe même.
Elle exprime essentiellement une certaine
égalité et l'on peut dire, à ce niveau, que l'homme est un animal politique ou social dans la mesure où il incarne et
manifeste ce principe d'une égalité, sinon réelle, tout au moins virtuelle.
— Être juste
Être juste, c'est fondamentalement respecter la dignité des personnes, traiter l'humanité comme une fin, et chaque
personne comme une valeur absolue.
C'est les traiter de la même façon : d'un point de vue au moins théorique,
l'Université, par exemple, est juste, dans la mesure où elle traite de la même manière des individus venus de milieux.
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