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Peut-on dire que le vrai est ce qui réussit ?

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« Termes du sujet: RÉUSSIR / RÉUSSITE: Qui connaît le succès, ce qui est efficace, ce qui marche. DIRE: signifie ici affirmer en connaissance de cause, mais cela désigne aussi l'opinion qui dit n'importe quoi, qui se contente d'affirmer ce qu'elle affirme, qui transforme son désir en vérité universelle. VRAI: * Se dit d'une affirmation conforme à la réalité ou qui n'implique pas contradiction et à laquelle l'esprit ne peut que souscrire : Il n'y a pas grand-chose de vrai dans son récit. * Qui appartient à la réalité et n'est pas une création de l'esprit : Rechercher les vraies causes d'un phénomène. * Qui est bien conforme à son apparence : Une vraie rousse. * Se dit, dans le domaine artistique et littéraire, des êtres et des choses créés qui donnent l'impression de la vie, du naturel, de la sincérité : Un romancier qui peint des personnages vrais. * Se dit d'un élément qui, parmi d'autres semblables, apparaît comme le seul important ou le seul déterminant : On ignore le vrai motif de sa démission. * Qui convient le mieux à quelqu'un ou à quelque chose, est le plus approprié à une fin, à une destination : Croyezmoi, c'est le vrai moyen de leur venir en aide. Introduction On admet volontiers que la vérité est liée à la réussite : en science, une théorie est dite vraie lorsqu'elle permet de prédire les phénomènes, ou bien lorsque l'expérience qui doit la contrôler réussit, ou encore lorsqu'elle conduit à des applications techniques efficaces.

Pourtant, tel n'a pas toujours été le cas : Pythagore, par exemple, n'a jamais cru que son fameux théorème pourrait servir à quelque chose, et bien des recherches sont aujourd'hui menées dont l'utilité n'est pas évidente.

Dès lors, n'est-il pas réducteur de faire de l'efficacité le critère de la vérité ? La vérité n'est-elle pas, plus profondément, une fin en soi, et la réussite ce qu'elle engendre par surcroît ? I — Le pragmatisme Le pragmatisme, avec James, soutient que le seul critère de la vérité est le succès.

La pensée est au service de l'action.

Les idées ne sont que des outils dont nous nous servons pour agir : l'idée vraie c'est celle qui paie le mieux, celle qui a le plus de rendement, qui est la plus efficace. Pour apprécier la valeur de cette théorie il faudrait savoir quel sens donner aux formules de James.

L'idée vraie c'est l'idée utile.

Mais que veut dire « utile » ? Faut-il prendre le mot au sens de vérifiable ? En ce cas le pragmatisme est très acceptable.

Descartes lui-même, si attaché qu'il fût aux « idées innées » et aux évidences pures, reconnaissait qu'il se rencontre « beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent et dont l'événement le doit punir bientôt après s'il a mal jugé, que dans ceux que fait un homme de lettres dans son cabinet touchant des spéculations qui ne produisent aucun effet.

» Malheureusement le mot « utile » tel qu'il est employé par les pragmatistes a le sens le plus large et le plus vague. James n'a jamais rien fait pour en dissiper l'équivoque : « Ce qui est vrai c'est ce qui est avantageux de n'importe quelle manière.

» Ainsi une loi physique ou chimique est vraie si elle a des applications techniques fécondes.

Mais aussi une croyance politique est vraie si elle me donne « bonne conscience », si elle me justifie ; une théorie philosophique est vraie si elle calme mes inquiétudes, si elle assure « mon confort intellectuel », une religion est vraie si elle est consolante, si elle me permet de m'améliorer moralement.

L'idée de Dieu est comme toutes les autres idées, elle n'est vraie que si elle est rentable et James déclare sans ambages : « Dieu est une chose dont on se sert.

».

La religion n'a pas de valeur en soi, en tant qu'activité désintéressée de l'esprit, mais elle en a une en tant qu'elle permet d'exercer une action pratique.. »

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