Peut-on dire d'une oeuvre d'art: "sois belle et tais-toi" ?
Extrait du document
«
INTRODUCTION
Définition des termes et problématisation : L'individu en proie à l'illusion est dans l'erreur mais ne le sait pas.
Pour se libérer de l'illusion il doit soit en prendre conscience par lui-même soit par autrui.
Il y a plusieurs sortes
d'illusions, selon le cas l'individu n'en sortira pas de la même manière.
Les illusions des sens, par exemple voir le
bâton brisé dans l'eau alors qu'il ne l'est pas, peuvent être corrigées par l'entendement et ne nécessite donc pas le
recours à autrui.
Par contre pour ce qui est des illusions de la conscience il s'avère plus difficile à l'individu de s'en
délivrer par lui-même.
En effet l'individu a tendance à considérer sa conscience comme étant un juge infaillible et a
oublié qu'elle peut être porteuse d'illusions.
C'est bien souvent autrui qui dans ce cas libère l'individu de l'illusion.
Une
idéologie peut emprisonner la pensée de l'individu et faire en sorte qu'il considère toutes choses selon elle, il n'est
plus alors libre de penser par lui-même.
De même dans le cas d'une secte on constate l'aliénation de la pensée
individuelle à un gourou, celui-ci en quelque sorte pense à la place des adeptes, ceux-ci ne devant que s'y plier.
L'individu se trouve alors dans la situation où il se croit libre alors qu'il ne l'est pas, mais peut difficilement s'en
rendre compte par lui-même.
Ses proches pourront, au prix de beaucoup d'efforts, le délivrer de cette aliénation.
Mais encore faut-il que l'individu admette son erreur, reconnaisse les limites de sa propre conscience.
Or ceci ne va
pas de soi.
La possibilité de la sortie de l'illusion est conditionnée.
Dans le cas des illusions des sens l'individu doit se
fier à son entendement et non à ses sens.
Dans le cas des illusions de la conscience il doit plus se fier à autrui qu'à
lui-même.
Ces conditions peuvent ne pas être remplies.
PLAN DETAILLE
Première partie : Comment pouvons-nous sortir de l'illusion des sens ?
1.1 En considérant l'entendement plus fiable que les sens.
« D'où il est manifeste que, lorsque nous disons que la certitude de l'entendement est plus grande que celle
des sens, nos paroles ne signifient autre chose sinon que les jugements que nous faisons dans un âge avancé, à
cause de quelques nouvelles observations que nous avons faites, sont plus certains que ceux que nous avons
formés dès notre enfance sans y avoir fait réflexion, ce qui ne peut recevoir aucun doute ; car il est constant qu'il
ne s'agit point ici du premier ni du second degré du sentiment, d'autant qu'il ne peut y avoir en eux aucune
fausseté.
Quand donc on dit qu'un bâton paraît rompu dans l'eau à cause de la réfraction, c'est de même que si
l'on disait qu'il nous paraît d'une telle façon qu'un enfant jugerait de là qu'il est rompu, et qui fait aussi que, selon les
préjugés auxquels nous sommes accoutumés dès notre enfance, nous jugeons la même chose.
Mais je ne puis
demeurer d'accord de ce que l'on ajoute ensuite, à savoir, que cette erreur n'est point corrigée par l'entendement,
mais par le sens de l'attouchement ; car bien que ce sens nous fasse juger qu'un bâton est droit, et cela par cette
façon de juger à laquelle nous sommes accoutumés dès notre enfance, et qui par conséquent peut être appelée
sentiment, néanmoins cela ne suffit pas pour corriger l'erreur de la vue, mais outre cela, il est besoin que nous
ayons quelque raison qui nous enseigne que nous devons en ce rencontre nous fier plutôt au jugement que nous
faisons ensuite de l'attouchement qu'à celui où semble se porter le sens de la vue ; laquelle raison, n'ayant point
été en nous dès notre enfance, ne peut être attribuée au sens, mais au seul entendement ; et partant, dans cet
exemple même, c'est l'entendement seul qui corrige l'erreur des sens, et il est impossible d'en apporter jamais
aucun dans lequel l'erreur vienne pour s'être plus fié à l'opération de l'esprit qu'à la perception des sens.
»
DESCARTES, Méditations métaphysiques, sixièmes réponses.
1.2 Faire obstacle à l'illusion par la perception.
« Entre l'illusion et la perception, la différence est intrinsèque et la
vérité de la perception ne peut se lire qu'en elle-même.
Si, dans un chemin
creux, je crois voir au loin une large pierre plate sur le sol, qui est en réalité
une tache de soleil, je ne peux pas dire que je voie jamais la pierre plate au
sens où je verrai en approchant la tache de soleil.
La pierre plate n'apparaît,
comme tous les lointains, que dans un champ à structure confuse où les
connexions ne sont pas encore nettement articulées.
En ce sens, l'illusion
comme l'image n'est pas observable, c'est-à-dire que mon corps n'est pas en
prise sur elle et que je ne peux pas la déployer devant moi par des
mouvements d'exploration.
Et pourtant je suis capable d'omettre cette
distinction, je suis capable d'illusion.
[...]
C'est que la vision correcte et la vision illusoire ne se distinguent pas
comme la pensée adéquate et la pensée inadéquate ; c'est-à-dire comme une
pensée absolument pleine et une pensée lacunaire.
Je dis que je perçois
correctement quand mon corps a sur le spectacle une prise précise, mais cela
ne veut pas dire que ma prise soit jamais totale ; elle ne le serait que si
j'avais pu réduire à l'état de perception articulée tous les horizons intérieurs
et extérieurs de l'objet, ce qui est par principe impossible.
Dans l'expérience
d'une vérité perceptive, je présume que la concordance éprouvée jusqu'ici se
maintiendrait pour une observation plus détaillée : je fais confiance au monde.
Percevoir, c'est engager d'un seul coup tout un avenir d'expériences dans un.
»
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