Peut-on dire avec Descartes que " l'âme est plus aisée a connaître que le corps ?
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«
SUJET : Descartes écrit : « L'esprit est plus aisé à connaître que le corps ».
Exposez les interprétations
qu'un psychologue moderne pourrait donner à cette phrase ; et discutez-les.
Introduction.
— Depuis qu'il y a des philosophes, le problème de l'esprit, c'est-à-dire, ici, de l'âme, substance
pensante, a été par eux discuté.
Descartes expose une thèse spiritualiste sous une forme saisissante lorsqu'il
écrit...
1e partie.
A.
— Laissant de côté provisoirement le système de Descartes, on pourrait interpréter cette phrase en y
trouvant l'affirmation que l'esprit est plus rapidement connu que le corps, connu avant lui.
B.
— Mais cette affirmation serait inexacte.
L'enfant ne distingue certes pas son moi de son corps ; mais il découvre
son corps avant de réfléchir à sa vie intérieure.
2e partie.
A.
— On pourrait trouver dans cette phrase, l'affirmation que l'esprit est connu avec plus de netteté que
le corps.
B.
— Mais celte affirmation ne serait pas plus exacte.
a) Le corps, situé dans l'espace, peut être analysé, décomposé en ses éléments.
L'esprit, complexe et mobile,
échappe davantage à l'analyse.
b) L'anatomie et la physiologie sont en général considérées comme plus avancées que la psychologie.
3° partie.
A.
— La phrase ne retrouve sa force que replacée dans le système même de Descartes, dans sa métaphysique.
Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus
supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût telle qu'ils nous la font
imaginer ; et pour ce qu'il y a des hommes qui se méprennent en
raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et
y font des paralogismes, jugeant que j'étais sujet à faillir autant
qu'aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais
prises auparavant pour démonstrations ; et enfin considérant que
toutes les mêmes pensées que nous avons, étant éveillés, nous
peuvent aussi venir quand nous dormons sans qu'il y en ait aucune
pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses
qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que
les illusions de mes songes.
Mais aussitôt après je pris garde que,
pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait
nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et
remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si
assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des Sceptiques
n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la
recevoir sans scrupule pour le premier principe de la Philosophie que je
cherchais.
Puis examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais
feindre que je n'avais aucun corps, et qu'il n'y avait aucun monde ni
aucun lieu où je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindre pour cela
que je n'étais point ; et qu'au contraire de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres
choses il suivait très évidemment et très certainement que j'étais ; au lieu que si j'eusse seulement cessé
de penser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison
de croire que j'eusse été, je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est
que de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle, en sorte
que ce moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et
même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être
tout ce qu'elle est.
Descartes pense que le corps est une machine actionnée par l'âme.
Celle-ci est donc le siège de la raison, de la
connaissance et de notre expérience du monde.
Sous le nom de «cogito» ou de Moi, elle constitue un sujet
autonome et extérieur au monde, parce qu'il n'est pas soumis à la nature ou à la matière.
Kant reprend l'idée d'un
sujet transcendantal.
Pour lui, il faut qu'il existe un moi, un sujet de la connaissance avant que toute connaissance
ou expérience du monde soit possible.
Le Dualisme de Descartes.
Descartes, lui, ne constitue ni un univers sans pensée, ni un monde de reflets.
C'est qu'il ne résoud point a priori le
problème des origines (comme Lucrèce), et ne considère pas l'homme sans moyens actuels propres (comme Platon).
Il part au contraire d'une situation explorée en un mouvement singulier qui lui fournit une méthode et la conscience
par la méditation.
Embarrassé d'hésitations et d'erreurs, Descartes se propose de faire table rase des opinions.
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