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Peut-on désirer sans aimer ?

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« Analyse du sujet · Eléments de définition : Désirer = du latin desiderare « regretter une absence de », action d'aspirer à la possession d'un bien dont on croit qu'il nous donnera une jouissance.

Il s'agit donc d'une sorte de « pulsion » désirante consciente d'ellemême et en cela différente du simple besoin (animal).

Attraction affective visant une relation de possession.

Il s'agit donc d'une tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.

Comme objet il est ce à quoi nous aspirons, comme acte, il est cette aspiration elle-même. Aimer = être soumis à une force, subir une pression, une passion, être diriger vers (ou par) un « objet » considéré comme unique et qui prend de plus en plus de place dans notre vie au point d'être à l'origine d'un mouvement. « Peut-on » = désigne deux axes différents.1) la capacité, la faculté, la possibilité de faire qqch.

(possibilité technique).

2) mais c'est aussi « a-t-on le droit », possibilité morale, qui pose, a fortiori, le problème du sens du désir. · Angle d'analyse du sujet : Il s'agit donc ici de mettre à la question les rapports entre le désir d'un côté et l'amour en analysant leur possible indépendance.

Le problème est donc de savoir si l'amour est une condition nécessaire pour que l'on puisse en droit parler d'amour. Cette question porte en réalité sur une expérience de fait : il nous semble, en effet, a priori possible de désirer sans pour autant aimer.

Pensons au désir de l'autre, celui-ci ne nécessité effectivement pas que cet autre soit l'être aimé.

La question porte donc sur une évidence de fait.

On aura donc à affiner notre définition du désir, et avec elle celle de l'amour, pour pouvoir répondre à la question qui porte non pas directement sur le fait mais sur le droit, à la fois comme capacité mais aussi comme possibilité morale.

Définit-on le désir en son sens plein et essentiel en l'écartant de l'acte d'aimer ? Si on n'est pas « obligé » d'aimer pour désirer qqch.

ou qq.

alors d'où vient ce désir, quelle en est la source ? De quelle nature est-il ? Pulsionnel ? Animal ? Il est donc, on le voit, nécessaire de faire évoluer la définition du désir si l'on veut lui donner une véritable direction, sens, orientation.

On voit souvent le désir comme qqch.

de négatif, témoignage d'un manque absolu qu'on tente de combler, mais est-ce à la fois juste et justifié ? Car le « peut-on » pose bien ce problème de savoir si c'est justifié de détacher le désir de l'amour, et par conséquent l'amour du désir.

Car enfin si l'on en vient à dire qu'on peut le désir peut se définir de façon totalement autonome par rapport à l'amour, alors qu'estce qui nous empêcherait de dire que l'amour peut se passer du désir ? Problématique : Peut-on en droit définir le mouvement du désir de façon autonome par rapport à celui de l'amour même s'il arrive, dans les faits, qu'il y ait désir sans amour ? Dans ce cas précis, c'est le sens du désir, en tant qu'il peut exister sans la condition des sentiments amoureux, qui est à mettre à la question. Plan : I) Le désir n'a pas besoin de l'amour : · Distinction de fait/de droit de nombreux ex.

attestent que le désir ne naît pas forcément d'un sentiment amoureux et qu'il en est donc totalement indépendant. Spinoza = le désir est l'essence de l'homme, Ethique, III, scholie de la proposition 9.

« Le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelle conque affection d'elle-même à faire quelque chose.

» Pour Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose ».

Le désir est le terme générique englobant tous « les efforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme ».

Il constitue l'essence de l'homme parce qu'il est le mouvement même par lequel ce dernier s'efforce de persévérer dans son être.

Chacun désire ce qu'il juge utile à la conservation de son être et susceptible d'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui lui semble bon, ce qu'il aime.

En revanche, il désirera éviter ou détruire ce qui lui paraît faire obstacle au maintien de son être ou entraîner son amoindrissement.

Ainsi « chacun désire ou tient en aversion nécessairement par les lois de sa nature ce qu'il juge être bon ou mauvais ».

Le désir est donc une disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.

Cependant ce. »

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