Peut-on définir l'attitude philosophique par la décision de ne pas croire ?
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Termes du sujet:
PHILOSOPHIE
La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la
fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.
Seul le fanatique ou l'ignorance se veut
propriétaire d'une certitude.
Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.
Aujourd'hui, où la science constitue
tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.
A partir
du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.
A
partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les
conditions de ce pouvoir.
CROIRE / CROYANCE:
1) Attitude de l'esprit qui affirme quelque chose sans pouvoir en donner une preuve (Synonyme d'opinion).
2) Adhésion de l'esprit à des vérités qui ne sont pas connues par la raison (synonyme de foi).
En philosophie, il faut remettre en question ce que l'on a déjà (les préjugés) et rechercher l'essence des choses,
pour Platon, les idées.
Philosopher, c'est rechercher la vérité.
Le point de départ de l'attitude philosophique est le
doute (Descartes, Méditations métaphysiques), notamment à l'égard des connaissances acquises, des opinions en
général et des préjugés (conception qui n'est pas reconnue par tous les philosophes puisque pour Aristote, par
exemple, le point de départ de la philosophie, c'est l'étonnement).
Descartes définit la philosophie par une attitude,
une position du sujet et non pas par un contenu de connaissances ou un objet de croyance.
En quoi la croyance
s'oppose-t-elle au savoir ? Et peut-on décider de ne pas croire ? La croyance est-elle rationnelle? Est-elle l'objet
d'un choix ? Si l'on définit la philosophie davantage par une attitude que par un savoir (Platon, Le Banquet), ou par
un objet qui lui serait propre (comme les mathématiques ou les sciences en général se définissent, elles, par leur
objet), il faut aussi se demander quel est le but de cette attitude ou de cette décision inaugurale de la philosophie.
Ne pas croire, certes, mais pour aller vers quoi ? Ne pas croire, est-ce se condamner à ne jamais rien admettre que
ce qui est absolument démontré (comme Descartes dans les Méditations) ? Peut-on seulement vivre dans ces
conditions ? De plus, peut-on donner une définition purement négative de la philosophie, dont on pourrait croire, si
on la définit par une attitude et non par un objet qui lui serait propre, qu'elle est exclusivement critique et qu'elle n'a
pas d'objet propre ? Le contenu de la philosophie se réduit-il à une éthique du doute ?
S'il est difficile de déterminer en général ce qui caractérise la philosophie, on peut au moins s'accorder sur le fait que
tout philosophe entretient, que ce soit de manière naïve ou critique, un rapport privilégié avec la raison.
A ce titre,
le philosophe a tendance à entrer facilement dans le rôle du critique des opinions et des croyances de toutes
sortes.
Cette position spéciale a contribué à donner au philosophe l'image du sceptique, celui dont les convictions et
les croyances doivent toujours être soumises à l'examen critique de la raison.
Peut-on cependant définir l'attitude
philosophique parla décision de ne jamais croire ?
À première vue, tout philosophe se veut le critique radical et intransigeant de toutes les formes de croyances.
N'est-ce pas en cela que l'attitude philosophique se distingue nette-ment de celle du religieux, du sophiste ou du
rhéteur, tous soucieux de produire des effets de croyances ? Cependant, «décider de ne pas croire» n'est-ce pas
s'en tenir à une position qui rencontre rapidement ses limites? La radicalité même de cette attitude ne risque-t-elle
pas de rendre impraticable et intenable la position du philosophe ? N'est-ce pas l'illusion de la philosophie que de
croire qu'il est possible de ne pas croire ? Derrière cette décision et ses motivations conscientes, n'y a-t-il pas une
sorte de croyance dans le pouvoir de la raison ?
Le philosophe se veut le critique sans complaisance des opinions et des croyances.
Les rapports historiquement
difficiles de la foi religieuse et de la raison témoignent de la difficulté rencontrée par le philosophe à faire admettre
et comprendre sa démarche.
Au fond, Socrate n'a-t-il pas été condamné au nom de sa prétendue impiété ?
Critiquant les faux-savoirs des sophistes dont il dénonçait les effets pervers sur le jugement de ses concitoyens,
Socrate se présente comme celui qui paralyse la marche assurée de celui qui croit savoir et qui se contente d'un
savoir approximatif.
Ménon le compare à un poisson-torpille, qui produit l'engourdissement de tous ceux qu'il touche.
Socrate suscite l'aporie et l'embarras dans l'esprit de son interlocuteur, le «remplissant de doutes » parce « qu'il est
lui-même dans le plus grand embarras ».
La recherche de la vérité passe par l'examen critique des opinions au nom
de l'exigence d'un savoir plus solide et plus élevé que l'opinion, quand bien même cette dernière serait accompagnée
de raison.
Cette exigence vise un savoir d'une autre nature que celui de l'opinion.
II a pour effet de produire une conviction
d'un autre type que la simple adhésion à des opinions.
C'est la radicalité de cette exigence qui caractérise, pour
Descartes, l'activité philosophique.
Le premier précepte de la méthode, ou règle de l'évidence, invite à « ne recevoir
en sa créance » que ce qui est évident.
Le fait de ne pouvoir être mises en doute en aucune manière caractérise de
telles connaissances.
L'attitude philosophique consiste donc bien dans le refus de tenir pour vrai ce en quoi il est
possible d'imaginer le moindre doute.
Le douteux doit même être rejeté comme faux, afin que l'on puisse découvrir
des principes suffisamment solides et inébranlables.
Le «je pense » apparaît à Descartes comme le modèle de la
connaissance certaine.
La certitude que, chaque fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit, la
proposition «je suis, j'existe» est nécessairement vraie.
Elle se distingue de toutes les formes de croyance en ceci
précisément qu'elle résiste à l'épreuve du doute et que, chaque fois que j'en fais l'expérience, je ne peux que me.
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