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Peut-on constituer une science de l'homme sans nier la liberté humaine ?

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Analyse du sujet. • Par science de l'homme, on entend un savoir ayant pour objet l'homme, et constitué selon le modèle et la méthode des sciences expérimentales. • La liberté humaine renvoie à cette capacité qu'a l'homme d'être cause volontaire de son agir.

La liberté est ce pouvoir propre de l'homme par lequel il s'élève au-dessus de la nature et échappe au déterminisme naturel (Kant). Identification de la problématique L'apparition des sciences humaines procède d'une volonté de considérer et de connaître l'homme selon une approche positive : une science de l'homme devient possible dès lors qu'on peut traiter l'homme comme un objet observable et mesurable.

Mais jusqu'à quel point l'homme peut-il être posé comme objet de représentation rationnelle et mathématisée ? L'homme ne se définit-il pas essentiellement comme subjectivité, de par sa conscience et sa liberté ? L'homme, être libre, n'a-t-il pas une place particulière dans le monde, irréductible à toute approche scientifique ? Proposition de plan I.

L'homme, objet d'observation et de mesure. a.

La sociologie considère les faits humains comme des choses (Durkheim). Émile Durkheim (1858-1917) est le premier sociologue moderne car il est le premier à considérer la sociologie comme une discipline autonome (séparée en particulier de la philosophie et de la psychologie) en lui donnant un objet et une méthode propre.

Son but, dans la lignée de Descartes et de Comte, est de transposer à l'étude de la société la méthodologie qui a permis le développement des sciences physiques. «La proposition d'après laquelle les faits sociaux doivent être traités comme des choses est de celles qui ont provoqué le plus de contradictions.

[...] Nous ne disons pas en effet que les faits sociaux sont des choses matérielles, mais sont des choses au même titre que les choses matérielles, quoique d'une autre manière.

[...] Notre règle n'implique donc aucune conception métaphysique, aucune spéculation sur le fond des êtres.

Ce qu'elle réclame, c'est que le sociologue se mette dans l'état d'esprit où sont physiciens, chimistes, physiologistes, quand ils s'engagent dans une région encore inexplorée de leur domaine scientifique.

Il faut qu'en pénétrant dans le monde social, il ait conscience qu'il pénètre dans l'inconnu».

(Les Règles de la méthode sociologique, 1895, préface de la seconde édition.) Pour que la sociologie soit une science à part entière, il faut définir son objet propre.

C'est ce que fait Durkheim en montrant qu'il existe des «faits sociaux» qui ont une réalité autonome, en tant qu'objets d'étude, par rapport aux individus dans le comportement desquels ils se manifestent.

Ainsi, par exemple, les normes sociales (politesse, croyances, usages...).

Les faits sociaux sont donc définis comme «des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont doués d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui." Durkheim est une référence obligée pour toute réflexion sur les sciences humaines et sur le projet d'une connaissance rationnelle de la société.

C'est un bon exemple aussi pour montrer comment naît une science nouvelle. Il peut être très fructueux de le confronter au philosophe allemand Wilhelm Dilthey (1833-1911), qui est critique de la méthode positiviste de Durkheim et qui soutient qu'il y a, justement, une spécificité des faits humains.

Ceux-ci, selon Dilthey, parce qu'ils concernent des sujets, ne peuvent jamais être totalement objectivés - comme le propose Durkheim en voulant les traiter comme des choses - et doivent faire l'objet d'une compréhension, c'est-à-dire d'une saisie intuitive par le savant de la situation historique et sociale du sujet étudié.

D'où la distinction expliquer/. »

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