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Peut-on concilier liberté et égalité dans la vie sociale ?

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« VOCABULAIRE: VIE: Du latin vita, «vie», «existence».

1.

Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.

2.

Durée s'écoulant de la naissance à la mort.

3.

Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant perpétuellement de nouvelles formes. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Contre le sens commun, qui définit la liberté par la possibilité de l'assouvissement des désirs, Kant montre qu'il n'y a de liberté que dans l'autonomie, c'est-à-dire l'obéissance à la loi morale, qui, issue de la raison, assure notre indépendance à l'égard de tout motif extérieur et pathologique. La liberté est alors non pas tant un fait qu'une exigence dont l'homme doit se montrer digne. INTRODUCTION Cette question nous surprend puisque le système démocratique qui est le nôtre repose sur ces deux notions qui sont étroitement liées.

Il est demandé si elles peuvent être conciliées dans la vie sociale, c'est-à-dire pratiquement : il est donc sous-entendu que cette question n'est pas posée au niveau de la théorie politique.

L'idée de «concilier» implique quant à elle que ces deux notions sans être antithétiques présentent cependant, du moins sur un certain plan, quelques incompatibilités, leur conciliation apparaissant alors comme le but idéal du système qui pourtant les présuppose à son origine.

Nous pourrions peut-être formuler la question qui nous est posée d'une façon plus nette : liberté et égalité, qui constituent l'essence du régime démocratique gardent-elles le même sens de la théorie à la pratique? Quelles difficultés rencontre le système démocratique dans sa pratique, peut-il effectivement concilier ces notions, ou restent-elles de pures idées — voire des mythes auxquels les hommes politiques doivent rendre tribut sans s'interroger sur leur contenu effectif — ou encore, autre formulation de la même question : à quels obstacles se heurte un régime qui veut réaliser à la fois la liberté et l'égalité? I - Le système démocratique a pour principes l'égalité et la liberté Précisons d'emblée le sens de ces notions : il s'agit de l'égalité des droits et de la liberté politique — définie moins comme le pouvoir de faire ce qui nous plaît que comme l'indépendance à l'égard de toute volonté étrangère. L'homme libre — dira par exemple Rousseau, — n'obéit qu'à des lois et cela en raison de l'égalité naturelle car l'égalité des droits, c'est-à-dire par exemple la possibilité juridique reconnue à tous d'exercer la profession de son choix indépendamment de sa naissance, repose elle-même sur l'affirmation de l'égalité naturelle. Or une longue tradition affirme que les hommes ne sont pas naturellement égaux et qu'il revient par conséquent et aux supérieurs de commander, et à chacun d'exercer une tâche conforme à sa nature. Quant à la liberté politique elle n'appartient qu'à l'élite puisque le commun en eut fait mauvais usage.

Cette façon de penser avait été combattue par les stoïciens, puis par le christianisme — tous les hommes sont égaux devant Dieu — puis et surtout elle fut laïcisée au XVIIIe siècle par les philosophes du droit naturel : on peut sans doute constater des inégalités parmi les hommes, mais toujours inséparables de l'état social. On peut forger l'hypothèse d'un état de nature dans lequel les différences entre les hommes seraient minimes. Cela ne signifie pas comme le prétendent les adversaires de cette thèse que les hommes naissent égaux en force et en talent — ce qui serait absurde — mais que la supériorité intellectuelle, physique ou même morale d'un homme ne lui donne pas pour autant le droit d'imposer aux autres sa volonté ou de les soumettre à son autorité. Pufendorf, l'un des fondateurs de cette philosophie du droit naturel, écrit dans son oeuvre « Droit de la nature et des gens» : « Je ne saurais me persuader que la seule excellence de nature suffise pour donner droit à un être d'imposer quelque obligation à d'autres êtres qui ont aussi bien que lui un principe intérieur pour se gouverner euxmêmes...

en effet tout être qui est susceptible d'obligation étant un être intelligent...

je ne vois pas pourquoi sa conscience devrait lui faire de secrets reproches toutes les fois qu'il suit sa volonté plutôt que celle d'un autre doué d'une nature plus excellente ». Le principe de l'égalité naturelle est donc celui d'une égale liberté.

Au terme de ce développement nous pouvons comprendre le principe de la démocratie : l'autorité est donnée à la loi — oeuvre de la volonté générale que tous contribuent à élaborer.

Il n'y a donc pas de maîtres et de sujets mais des citoyens égaux en dignité et en droits — et par suite dans un tel état tous sont libres d'agir dans les limites fixées par des lois établies d'un commun accord.. »

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