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Peut-on concevoir une société sans violence ?

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« La société est un groupe d'individu entre lesquels il existe des rapports organisés et des services réciproques, consolidés en institutions et le plus souvent garantis par l'existence de règles, de lois et de sanctions.

Nous vivons tous en majorité dans une société et son existence pour nous est acquise, innée.

La société d'aujourd'hui semble être en proie à de nombreuses violences, mais il y a toujours eu des violences dans la société passée.

La violence est difficile à définir, elle est en effet multiple et intervient dans des situations très différentes.

La double racine étymologique du mot nous donne cependant une première indication : le mot « violence » provient du latin violentia qui signifie « abus de la force ».

Mais le terme renvoie aussi à violare « agir contre », « enfreindre le respect dû à une personne ».

Le sujet porte ici non pas sur l'existence d'une société sans violence, ni sur les différents types de société.

Le terme « concevoir » renvoie à la possibilité même de pouvoir penser une société sans violence.

Il s'agit alors de voir s'il est possible, sans contradiction logique, de bâtir en pensée, par le concept une société sans violence, ou si la violence est liée de manière irrémédiable à la nature de la société.

Pour ce faire, il s'agit dans une premier temps de s'interroger sur les causes de la violence.

Ne peut-on pas supprimer ces causes ? Mais si la société suppose la soumission des citoyens, n'entraîne-t-elle pas des violences ? La violence n'est-elle pas inévitable dans les rapports humains, surtout si l'on prend en compte la violence naturelle de l'être humain ? Une société sans violence est possible, il suffit de détruire les causes de violence - Calliclès dans le Gorgias de Platon, suit la logique de la violence : une confiance systématique donnée à la domination du plus fort, à la domination de celui qui sait user de violence.

Elle est contrainte sur autrui, de telle sorte qu'il exécute et réalise ce qui est cependant contraire à sa volonté et à ses fins.

Dans De la guerre, le stratège célèbre Clausewitz définit la violence et par suite la guerre comme « un acte de la force par lequel nous cherchons à contraindre l'adversaire et à le soumettre à notre volonté ».

Or, en société, l'homme n'a plus le droit de contraindre quiconque.

Selon Hobbes, l'homme accepte en entrant en société de léguer leurs droits et leur forces naturelles.

La société se constitue pour mettre fin justement à l'état de nature, où c'est la loi du plus fort qui règne et où chacun a le droit de contraindre l'autre.

La société se substitue à cette violence et la remplace par une justice raisonnée.

La société se doit d'être le domaine de la raison. - Dès lors, la société ne doit jamais utiliser la violence, elle doit au contraindre convaincre les individus par la raison. La logique sociétale doit être rationnelle et ne peut pas s'appuyer sur des phénomènes irrationnels.

Ainsi, pour Rousseau, les contraintes de la société sont acceptés par l'homme parce qu'il comprend leur efficacité et leur bon objet.

Il peut exister - De plus, Sartre associe la violence à la quantité limitée de biens et de nourritures.

Chacun ayant peur de manquer des éléments essentiels à sa survie essaie de se protéger et de se les attribuer par la violence.

Dans nos sociétés, cela porte essentiellement à tout ce qui se rapporte à l'argent et à l'économie.

L'autre est alors, en puissance tout au moins, celui qui peut me voler les biens disponibles.

Or, la société peut mettre fin à cette inquiétude, en assurant une entraide entre les hommes et en répartissant à tous ses membres la possibilité de subsister.

De même, pour Marx, la violence dans la société découle de la lutte des classes.

C'est bien parce que toute l'histoire est basée sur l'oppression et la lutte entre des classes différentes qu'il y a violence.

Il prend exemple de l'esclavage, des barons et des serfs du moyen-âge : « en un mot oppresseurs et opprimés en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue ».

Les deux classes qui ont cours au Xxème siècle sont la bourgeoisie et le prolétariat.

Pour Marx, il suffirait de mettre fin aux disparités de richesse et de conditions pour obtenir une société pacifiée, où chacun pourrait mener son bonheur sans avoir à contraindre qui que ce soit pas la force. La violence tient à la nature même de la société - Pourtant, on pourrait dire avec Rousseau, que si théoriquement, dans les concepts idéaux, la société pourrait être sans violence.

Si on regarde les sociétés qui se sont succédées dans l'histoire, on a devant ses yeux un perpétuel champs de bataille.

« Bien instruit de mes devoirs et de mon bonheur, je ferme le livre, sors de la classe ; je vois des peuples infortunés gémissant sous un joug de fer, le genre humain écrasé par une pognée d'oppresseurs […] je vois un théâtre de meurtres, dix mille hommes égorgés, les morts entassés par monceaux[…] C'est donc cela le fruit de ces institutions pacifiques ! »(L'état de guerre).

Si la violence semble présente dans toute société, n'est-ce pas par que les philosophes ont mal jugé de la nature de la société et de son inexorable violence ? - Pour René Girard, la violence est intersubjective et sociale : toute société s'instaure sur la base d'une « violence fondatrice » qui supplante toutes les autres violences, notamment individuelles.

Freud dira dans le même ordre d'idée que les sociétés originaires se sont fondés sur le meurtre du père, du chef de tribu.

La société ne peut s'instituer que grâce à la violence et c'est par celle-ci qu'elle maintient l'ordre social.

C'est aussi ce qu'affirme en partie Machiavel.

Selon lui, seule la violence peut fonder une cité ou un état : il cite en exemple le meurtre de Remus par Romulus.

Il parle alors de « violence fondatrice » par opposition à la violence destructrice. En outre, la société se doit de contraindre les hommes à suivre les lois qu'elle a dictées et à accepter de délaisser leurs désirs profonds.

L'état et la société doit pouvoir s'opposer à la volonté des hommes, volontés le plus souvent individuelles pour œuvrer pour le bien commun.

Elle se doit alors de contraindre les citoyens. - De plus, la société met toujours en compétition les hommes.

L'égalité des chances et des conditions semblent impossibles à mettre en place dans une société et les démocraties par exemple, réputé comme le régime le plus égalitaire( notamment par Tocqueville) , attise la jalousie, car elle légitime la comparaison permanente entre les. »

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