Peut-on comprendre le mal ?
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«
INTRODUCTION
Définition des termes et problématisation : La compréhension du mal pose problème dans la mesure où le mal
défie la raison.
Son incompréhensibilité immédiate fait obstacle à sa rationalisation.
Il est difficile de rendre
intelligible le mal parce qu'il prend sa source dans l'irrationnel.
Quand un homme décide par passion d'attenter à la
vie de quelqu'un, il ne réfléchit pas à son acte.
Le meurtre est une faute, un mal moral, qui dérange la raison, elle
voudrait trouver des raisons à cet acte mais se trouve démunie.
De prime abord donc c'est l'incompréhensibilité du
mal qui est flagrante.
Mais cette incompréhensibilité est-elle due au caractère limité de l'intellect humain ou à la
nature même du mal ? Pour répondre à ces questions nous allons procéder en trois étapes.
La première consistera à
déterminer les conditions d'une compréhension du mal.
La deuxième tend à approfondir la notion de mal en
soulignant son caractère irrationnel.
Enfin la troisième étape tente une compréhension du mal par l'homme lui-même.
Première partie : Les conditions de la compréhension du mal.
1.1 Il n'y a de discours que sur l'être.
La compréhension du mal est un problème parce qu'il est associé au néant.
Il est avant tout la négation du
bien.
Or le discours a généralement pour objet l'être, la pensée du non-être s'avérant impossible.
Telle était la
conception de Parménide : « Il n'est pas possible de dire ni de penser ce qui n'est pas.
» Ainsi était mise en
évidence la correspondance entre le logique, le discours, et l'ontologique, l'être.
1.2 Le mal comme transgression.
Si le mal est la négation du bien il en est aussi la transgression.
Augustin définit la volonté mauvaise comme
détournement.
Or le mal est ce détournement.
« C'est quand elle descend d'un objet supérieur à un objet inférieur
que la volonté devient mauvaise : non que l'objet vers lequel elle se détourne soit un mal, mais le mal est ce
détournement même.
» Cité de Dieu, XII.
1.3 Le mal dans le monde prend sens aux côtés du bien
Le mal selon Leibniz a sa place dans le monde créé par Dieu, celui-ci ne pouvant être parfait doit comporter
des zones d'ombre.
Cependant même si ce monde n'est pas parfait il est le meilleur des mondes possibles, Dieu
suivant, lors de la constitution de son ouvrage, la règle du meilleur.
« On peut dire du mal physique que Dieu le veut
souvent comme une peine due à la coulpe [faute], et souvent aussi comme un moyen propre à sa fin, c'est-à-dire
pour empêcher de plus grands maux ou pour obtenir de plus grands biens.
La peine sert aussi pour l'amendement et
pour l'exemple, et le mal sert souvent pour mieux goûter le bien, et quelque fois aussi il contribue à une plus grande
perfection de celui qui le souffre.
» Essais de Théodicée.
Transition : Le mal est compris à partir du bien et non à partir de lui-même.
Son sens et sa raison d'être ne
semblent être accessibles que par rapport au bien.
Cependant au mal reste irrémédiablement attaché un résidu
inintelligible tenace.
Deuxième partie : Le mal défie la raison.
2.1 Le mal comme scandale.
Kierkegaard dans le Concept de l'angoisse accompagne le péché d'un
sentiment d'angoisse.
Or l'angoisse à la différence de la peur n'a pas d'objet.
Elle provoque la raison, lui fait prendre conscience de ses faiblesses et de ses
limites.
« Le péché ne relève d'aucune branche de la connaissance » nous dit
Kierkegaard.
Nous associons le mal au scandale dans la mesure où le scandale
est le contraire de l'intelligence.
D'autre part la racine grecque du terme
scandale tend à le rapprocher du choc, du bouleversement.
2.2 Le mal en conflit avec la raison.
Dans sa lettre à Mesland du 9 février 1645 Descartes fait référence à
une certaine liberté capable de suivre le pire tout en voyant le meilleur.
Or le
choix du pire c'est le choix du mal, le fait de ne pas suivre volontairement ce
que nous dicte notre raison ; celle-ci étant le vecteur nous permettant
d'avoir accès à ce qu'est le bien.
La puissance que nous vivons en nous-mêmes et qui vise la liberté
n'est pas nécessairement celle de la passion destructrice et violente.
Dans
ses Méditations, Descartes reconnaît en lui sa volonté "si grande que je ne
conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue".
En cet infini
pouvoir de la volonté que nous expérimentons en nous-mêmes, il voit la.
»
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