Peut-on comparer les mathématiques à un jeu ?
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Sujet : Peut-on comparer les mathématiques à un jeu ?
Analyse du sujet :
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Comme tous les sujets commençant par « peut-on », il nous invite à nous interroger sur deux niveaux :
« peut-on » en droit, et « peut-on » en fait ?
En fait, il semble évident que l'acte de comparer soit toujours possible, car on peut toujours comparer
tout et n'importe quoi.
Le problème de ce genre de comparaison étant qu'elles sont généralement abusives.
La vraie question consiste donc à se demander si une telle comparaison est légitime, si elle n'est pas
absurde.
On sait que les mathématiques constituent une science abstraite, logique et procédant par
démonstration.
Le jeu quant à lui, est une activité humaine dont le but est de procurer du plaisir.
Il nous faut donc nous demander si les mathématiques peuvent répondre à cette définition du jeu.
Mais il faudra surtout nous demander si cette définition est suffisante et si ce qui caractérise le jeu par
rapport aux autres sources de plaisir ne réside pas en quelque chose d'autre.
Si tel est le cas, il nous sera nécessaire de vérifier si les mathématiques répondent à ces
caractéristiques du jeu.
Problématisation :
Comparer les mathématiques à un jeu, c'est considérer qu'on puisse trouver dans les mathématiques les mêmes
éléments que ceux qu'on trouve dans un jeu.
Cela implique donc de s'interroger sur la nature du jeu et de
comprendre ce qui fait qu'un jeu est un jeu et pas autre chose.
Nous ne pourrons donc nous contenter d'une
analogie qui nous ferait passer de l'un à l'autre par simple association d'idée.
Ainsi, le problème qu'il nous faut
résoudre peut se poser de la sorte : peut-on affirmer que les mathématiques présentent suffisamment d'éléments
constitutifs du jeu pour qu'on puisse les comparer à ce dernier ?
Proposition de plan :
1.
Il est toujours possible de trouver des points communs entre les mathématiques et le jeu.
-
-
On peut par exemple trouver une analogie dans l'idée de plaisir : certaines personnes trouvent
autant de plaisir à jouer à un jeu qu'à résoudre un problème mathématique.
Dans beaucoup de jeux ainsi que dans les mathématiques, nous nous servons de nos facultés
rationnelles pour obtenir une satisfaction.
Il semblerait donc qu'on puisse user des mathématiques et des jeux dans le même but :
atteindre le plaisir par l'exercice de sa raison.
Les mathématiques constitueraient ainsi un jeu de valeur supérieure car elles permettraient en
même temps de parvenir à un plaisir plus élevé, celui de la connaissance de la vérité.
Dans le Ménon, Platon prend les mathématiques comme paradigme de la science.
Il explique
que Socrate ayant, à l'aide de son acolyte Ménon, porté un esclave vers les mathématiques, ils
l'ont mis « plus à portée de découvrir la vérité ; car à présent, quoi qu'il ne sache pas la chose, il
la cherchera avec plaisir.
» (Ménon, 84b)
Il y a donc liaison du plaisir et de l'exercice rationnel dans les mathématiques, comme cela a
lieu dans certains jeux.
Ce faisant, nous en restons ici à une pure analogie, comme il est toujours possible d'en
élaborer entre toutes choses.
Il nous faut donc nous interroger sur ce qui définit véritablement le jeu pour savoir s'il est
légitime de le comparer aux mathématiques, sinon, nous risquons d'imaginer des comparaisons
abusives.
2.
Ce qui fait le jeu c'est la part d'incertitude, les mathématiques se rattachant aux sciences, elles ne
s'accomplissent que dans la certitude.
-
-
Ce qui constitue le plaisir de jeu, ce n'est pas simplement qu'on y exerce sa raison, c'est
plutôt le fait qu'on y rencontre de l'imprévu, qu'on est surpris par certains événements qui rendent
l'enjeu excitant.
On peut s'aider de la langue française, en jouant sur le terme « jeu ».
Ce qui définirait le jeu,
ce serait une activité dans laquelle justement, il y aurait « du jeu », au sens mécanique du terme.
Le « jeu » en mécanique, c'est un espace vide entre deux pièces, permettant un mouvement
plus libre.
Mais ce peut être aussi une imperfection, au sens où un défaut de serrage a provoqué un
excès d'aisance..
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