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Peut-on admettre l'existence de Dieu sans être religieux ?

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« Introduction Lorsque un individu s'interroge sur le sens de l'existence, il est inéluctablement confronté à la possibilité de l'existence de Dieu.

L'histoire de la philosophie montre, concernant cette question, qu'elle entretient depuis toujours des rapports étroits et complexes avec celle-ci.

C'est bien la philosophie qui met fin à l'attachement et à la croyance aux mythes et qui, successivement, se plonge dans son propre questionnement métaphysique (discours et questionnement sur le suprasensible) et théologique (étude sur « Dieu », « Théo »en grec). Cependant la philosophie tisse et froisse tout à la fois, en chemin, des liens avec le dogme religieux en place.

Nous savons que Descartes, Spinoza ou encore Pascal furent disqualifiés voire persécutés par certains ordres religieux du moment.

Il faut dire que les écrits de ces auteurs généraient de vives contestations du dogme établi et des bouleversements concernant l'approche de la nature du divin.

Cette intense division entre philosophies du divin et ordre religieux, que Kant appelait « Kampfplatz » (« champ de bataille »), fut grossièrement celle de la raison et de la foi.

L'ordre rationnel, philosophique reconnaît une faculté intellectuelle (libre !), propice à admettre l'existence de Dieu et que la religion dénonce comme illusion et corruption de la pureté de la foi.

Le divorce entre le Dieu de la raison (philosophie) et le Dieu de la foi (religion) est alors visible. Peut-on admettre, dès lors, l'existence du Dieu des philosophes ? Quelles seront les caractéristiques de cette admission ? Si admettre signifie prouver alors n'est-ce pas le statut même du mystère divin qui est dévoyé I.

La raison conduisant à Dieu Nous pourrions évoquer ainsi la tentative d'appréhension philosophique du divin : éclairer la notion de « Dieu » par les lumières de la raison et non plus par la croyance.

Deux objectifs sont poursuivis alors philosophiquement.

Tout d'abord fournir la certitude intellectuelle que Dieu existe.

Enfin, découvrir, par la raison, la véritable nature de Dieu. Descartes, voulant reconstruire toute la science à partir de seules capacités rationnelles, va constituer le modèle exemplaire d'une réflexion personnelle sur l'être suprême.

Dans sa troisième méditation (Cf.

Méditations métaphysiques), il présente la preuve de l'existence de Dieu.

Celle-ci est « ontologique » (science de l'Être).

C'est, en effet, par la seule analyse de son essence, que l'on déduit directement la preuve de son existence.

Celle-ci se décline selon trois considérations : 1. l'idée que j'ai en moi de la notion de perfection m'assure de l'existence de celui qui en est l'auteur (Dieu) 2. la certitude de mon existence propre m'assure la validité de cette idée innée du Parfait. 3. l'essence même de cette idée m'assure son existence. Saint Thomas d'Aquin (Cf.

Somme théologique, I), cherche à démontrer l'existence de Dieu par « la contingence du monde », c'est-à-dire son existence factuelle.

Cette preuve est « cosmologique », en tant qu'elle déduit Dieu de la réalité du monde (rien n'est sans principe !).

Dieu est conçu démonstrativement comme le seul principe possible de ce monde donné. Hegel, quant à lui, donnera à penser une preuve « physico-théologique » de Dieu, c'est-à-dire qu'elle extirpe l'idée de Dieu de l'ordre et de la finalité du monde.

Un tel monde, si subtilement agencé, ne peut qu'être l'oeuvre d'un Esprit absolu selon l'Allemand (Cf.

Philosophie de la religion). Les philosophes ayant cherché, par le raisonnement, les preuves « démonstratives » de l'existence de l'Être suprême ont conduit à affirmer la possibilité d'admission de l'existence de celui-ci en dehors du dogme et des principes imposés par les religions.

Mais est-ce à dire pour autant que ces preuves sont valables ? II.

De l'impossibilité de prouver l'existence de Dieu La critique kantienne des pouvoirs de la raison et des limites de la connaissance humaine va également s'opérer sur la question de l'existence divine.

Il va considérer ces preuves (Cf.

Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale, II, chapitres 2 et 3) comme de simples arguments réfutables et, qui plus est, contradictoires.

Il classe lui-même ces preuves selon l'ordre présenté précédemment (preuve ontologique, cosmologique, physicothéologique).

Selon l'Allemand, les idées de la raison (âme, monde, Dieu) sont dues à un dysfonctionnement naturel de l'intellect (« maladie naturelle de la raison ») : la spéculation.

Le fait est que cette spéculation débouche, lorsqu'elle s'intéresse à Dieu et cherche à le prouver, sur des « antinomies » (contradiction de la pensée avec ellemême).

Chaque preuve peut en effet être utilisée pour prouver le contraire de son contenu, surtout parce qu'elle ne. »

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