Peut-on à la fois exploiter la nature et libérer l'homme ?
Extrait du document
«
VOCABULAIRE:
EXPÉRIENCE: a) Sens courant (expérience vécue): instruction acquise par une longue pratique des choses
(l'expérience de la vie).
b) Connaissance acquise par les données ou impressions des sens.
c) En science,
observation méthodique et réfléchie de certains phénomènes, en vue de vérifier une hypothèse (synonyme
d'expérimentation).
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
Selon la tradition philosophique classique, la connaissance que Dieu a du monde se distingue de celle de l'homme
en ce que ce dernier doit faire appel à ses sens pour accéder à la connaissance.
Or, l'expérience désigne la
connaissance que nous obtenons au moyen de nos sens.
C'est donc le rôle essentiel de l'expérience qui semble
caractériser la connaissance humaine.
Cependant, si cela est vrai, peut-on soutenir que toute notre connaissance
dérive de l'expérience ? Autrement dit, ne pouvons-nous pas acquérir une connaissance indépendamment de nos
sens ? Il semble tout d'abord que l'expérience ne peut rendre compte de notre connaissance mathématique ni de
notre sens logique.
En outre, peut-on soutenir véritablement que les connaissances empiriques dérivent de
l'expérience ? Le rapport de la connaissance empirique et de l'expérience est peut être d'une nature différente.
Autrement dit, l'expérience n'est peut-être pas l'origine de notre connaissance.
Nous distinguerons dans un premier
temps deux types de sciences, les sciences a priori et les sciences empiriques; mais il se peut que notre capacité à
dériver notre connaissance empirique de expérience repose elle-même sur une connaissance qui n'est pas de nature
empirique et qui donc ne dérive pas de l'expérience; enfin, nous examinerons la thèse jusque-là non questionnée:
l'expérience ne peut-elle être que l'origine de notre connaissance (thèse des empiristes) ? Ne doit-on pas imaginer
un autre rapport entre expérience et connaissance ?
[L'exploitation de la nature libère l'homme (Descartes)]
Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637),
Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.
Il
s'agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la
technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et
possesseurs de la nature ».
Descartes n'inaugure pas seulement l'ère
du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination
technicienne du monde.
Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la
philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa
compréhension antérieure.
Dans le « Discours de la méthode »,
Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles
passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation
chrétienne de la doctrine d'Aristote.
Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à
la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une
« philosophie pratique ».
La philosophie spéculative désigne la
scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur
l'agir.
Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une
activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre
le monde, d'en admirer la beauté.
La vie active est conçue comme
coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux.
Descartes subvertit la tradition.
D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science
cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.
Avec le cartésianisme, un idéal d'action,
de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître.
La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La société de consommation ou le détournement de l’Homme vis-à-vis de la nature
- l'homme est il maitre de la nature
- Travail/Nature/technique: le travail est-il le propre de l'homme ?
- Pourquoi l'Homme transforme-t-il la nature ?
- Est-ce que l'homme est en symbiose avec la nature?